Avec le “Dictionnaire encyclopédique de Jeanne”, parcourez une somme exceptionelle de connaissances sur la sainte, son action, son image, son procès, son époque, les lieux où elle a vécu mais aussi les auteurs, artistes, musiciens, cinéastes qu’elle a inspirés.
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Pesez bien le titre : par ordre alphabétique (dictionnaire) l’ensemble des connaissances relatives à Jeanne d’Arc (encyclopédique). Une gageure ? Oui. Tenue ? Oui. Plus de 2000 pages, une typographie serrée et des petits caractères, sur deux colonnes. Environ 3000 “entrées” ou articles. Un travail colossal, inattendu, une bombe chez les “johanniques”.
On peut l’aborder avec prévention : Jeanne en pièces détachées, au hasard de l’alphabet ? Ne vaudrait-il pas mieux une bonne biographie ? C’est vrai, et il en existe (Colette Beaune, Régine Pernoud). Mais Jeanne, elle et sa courte vie, sont au détail près dans cette somme, et dès l’entrée, en une chronologie de dix pages, de 1412 (naissance) à 1920 (canonisation), au jour le jour pendant les années de sa mission. Ainsi peut-on reconstituer son parcours à volonté, d’un article à l’autre, avec une curiosité active et inventive.
Mais le contenu va bien au-delà de la vie même de Jeanne. Il y a son temps, les hommes, grands seigneurs, gens de guerre, prélats, les partis, les conflits, les défis. Il y a Jeanne dans la suite des siècles : Jeanne au péril de l’histoire, de l’Église, des annexions partisanes, reconnue comme une des plus grandes héroïnes de tous les temps, universelle, canonisée par l’Église, célébrée par la République, patronne de la France. Eh bien tout cela, ces combats autour d’elle, plus vifs, plus âpres que ceux qu’elle a menés autour d’Orléans, ce Dictionnaire les restitue. Pour en donner l’idée, prenons le premier exemple qui se présente : la lettre A.
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Sa vie ? Abjuration (7 p.) ; Âge de Jeanne (3 p.) ; Amis de J. (et leurs dépositions) ; Anneaux de J. (dont celui du Puy-du-Fou) ; Arc, les membres de sa famille (4 p.). L’histoire et la politique ? Action française ; Allemagne et J. ; Alsace et J. ; Angleterre et J. (7 p.). Les écrivains ? Parmi les plus récents, une bonne dizaine, oubliés ou très connus : Alain (rationaliste), Anouilh, Apollinaire, Aragon (résistant et communiste), Dom Aubourg, Audiberti… Je laisse de côté les ecclésiastiques, leurs sermons et panégyriques, les discours des politiques à Orléans (de Malraux à Macron…), tous ces textes longuement cités.
Quand on y plonge, on mesure ce que l’on ignore de Jeanne
Mais encore un article sur le fameux cantique À l’étendard : « Sonnez fanfares triomphales… » Et surtout, emblématique du Dictionnaire, l’article Art (œuvres en rapport avec Jeanne, collections françaises et étrangères), 70 pages, inestimable répertoire pour l’iconographie de Jeanne. Sans l’article cinéma (139 films entre 1895 et 2015), ni cartes postales (un peu rapide).
Cette démonstration vaudrait pour toutes les lettres de l’alphabet. C’est une somme, à l’évidence. Est-ce le surgissement d’un monument soudain et “incontournable” ? Je réponds : oui, par conviction intime. Quand on y plonge, on mesure ce que l’on ignore de Jeanne, avec effroi. Quand on y baigne, on mesure ce que l’on peut apprendre, avec joie. Comment en user ? Comme l’implique un dictionnaire : par découverte fragmentaire. Chaque article apporte sa pierre, comme une tesselle de mosaïque. De l’une à l’autre, d’un jour à l’autre, le tableau se constitue. Du détail à l’ensemble, de l’ensemble aux détails, on vit avec Jeanne.
Pascal-Raphaël Ambrogi et Dominique Le Tourneau, Dictionnaire encyclopédique de Jeanne, Desclée de Brouwer, 2010 p, 39 euros.