Mot latin formé aux premiers siècles de notre ère, le ciborium, plus connu de nos jours sous le terme de baldaquin, est destiné à mettre en valeur et protéger l’espace le plus sacré d’une église.
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Le ciborium est une structure conçue généralement en métal, en pierre ou en bois, à quatre colonnes, et surmontée d’un dôme ou d’une coupole. Il est chargé de protéger dans certaines églises le maître-autel et le tabernacle ou bien encore un reliquaire. Au Moyen Âge, on le retrouve aussi parfois au dessus des tombes de saints ou de personnages importants, mais son usage est plus fréquent en Italie qu’en France. Cette structure délimite un espace sacré autour de l’autel au sein duquel s’opère le mystère de l’Eucharistie durant la messe. La structure est censée rappeler l’Arche d’Alliance et délimite ainsi le saint des saints, le sanctus sanctorum.
Dans les premiers siècles de l’Église, le ciborium était entouré d’un voile réel que l’on fermait lors du saint sacrifice afin de garder secret le mystère de la transsubstantiation. Souvent fabriqués dans des tissus riches et de grande valeur, ces voiles vont progressivement disparaître au cours du temps, plus précisément après le XVIe siècle. Mais c’est de la forme de ces tissus que vient le mot de baldaquin, plus couramment utilisé à partir du Moyen Âge pour désigner un ciborium. Le mot baldaquin provient de l’italien baldaquino qui signifiait à l’origine “soie de Badgdad”. En effet, les étoffes les plus rares étaient alors utilisées pour leur fabrication.
Le célèbre baldaquin de Saint-Pierre de Rome
À partir de la Renaissance, le sanctuaire s’ouvre désormais à l’œil des fidèles durant la messe, comme aujourd’hui. Même s’il reste encore de nombreux témoignages de ciboriums au sein des églises et cathédrales, nombreux sont les autels qui, aujourd’hui, ne sont plus mis en valeur par un baldaquin, le clergé préférant que l’autel reste libre.
Le plus réputé de ces baldaquins est probablement celui, de style baroque, de Saint-Pierre de Rome, réalisé par le Bernin au XVIIe siècle. Ce baldaquin est en effet considéré comme l’une des plus grandes structures de bronze du monde avec ses 29 mètres de haut et son poids de 60 tonnes. La torsion si particulière de ses colonnes est censée rappeler la colonne où le Christ fut lié avant la crucifixion. Pour réaliser cette œuvre, le pape Urbain VIII n’a pas hésité à faire fondre le bronze des portes du Panthéon. Choqués par cette destruction, certains Romains dirent alors avec humour à propos du pape issu de la famille Barberini : “Ce que les barbares n’ont pas fait, les Barberini l’ont fait !”.
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