Si l’on a tendance à faire ce geste de façon mécanique, le signe de croix a pourtant une signification aussi profonde que fondamentale pour tout catholique. Combien de fois faisons-nous le signe de la croix machinalement ? Ce geste n’est pas banal. Il unit le ciel et la terre, enveloppe tout l’être de la présence trinitaire, rassemble l’humain et le divin à ce point central qu’est le cœur. Nous témoignons ainsi de notre foi avec notre corps. Des chrétiens sont morts martyrs pour l’avoir fait dans des pays qui ne tolèrent pas la foi catholique.
Faire le signe de la croix, seul ou en groupe, c’est marquer notre appartenance au Dieu Père, Fils et Esprit. Faisons-le donc lentement. Marie recommandait à sainte Bernadette à Lourdes de faire ce geste « long, large et lent ». Nous signifions que Dieu est inscrit dans notre chair. Depuis que nous sommes baptisés dans la mort et la résurrection du Christ, nous avons Dieu chevillé au corps.
Dieu au corps
Dieu n’est pas une énergie cosmique impersonnelle, mais un être de relation. Il nous aime personnellement et nous sommes ses enfants. Il existe selon trois manières d’aimer tout en restant unique. Le Père est tout l’amour donné, le Fils, tout l’amour reçu, l’Esprit, tout l’amour partagé. Ce mystère, nous le confessons par ce « rite » du signe de la croix que nous marquons sur notre corps.
« Au nom du Père », tel un doux baiser sur le front, l’amour créateur et vertical qui attire l’intelligence vers les réalités d’en haut. « Au nom du Fils », comme une main guérissante sur le ventre, l’amour sauveur et horizontal qui descend sur la terre pour nous rendre plus humains. « Au nom du Saint-Esprit » : un souffle puissant sur les épaules, l’amour sanctificateur et pacificateur qui travaille à la communion des personnes.
Pour Édith Stein, si le Christ a choisi la croix, c’est parce qu’elle est le symbole le plus parlant du don : « Élevé sur la Croix, le Sauveur est visible de loin et pose pour ainsi dire son regard sur toute l’humanité. Les bras écartés : Venez à moi, vous tous. » (Le secret de la croix, Parole et Silence, 1998, p. 26). Lire la suite sur le blogue de Jacques Gauthier
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