La fin du mois de septembre est propice au pèlerinage du Mont-Saint-Michel car elle permet de profiter de son cadre incroyable dans des conditions optimales…Septembre est un mois parfait pour aller visiter le Mont-Saint-Michel. Certes, les touristes sont encore nombreux, mais ce n’est plus la foule du plein été et la lumière est encore plus belle. C’est aussi l’époque des grandes marées ! Depuis les travaux de désensablement, le Mont redevient une île chaque fois que le coefficient dépasse 90. Lors des marées d’équinoxe, l’amplitude entre la haute et la basse mer est de plus de 13 mètres ! La baie, de près de 250 km², arrosée par l’embouchure de trois fleuves, le Couesnon, la Sée et la Sélune, se vide et se remplit deux fois par jour, la mer disparaissant à plus de 15 kilomètres pour revenir à la vitesse d’un cheval au galop : un spectacle toujours renouvelé ! Et depuis que l’eau circule autour du Mont-Saint-Michel, sans les parkings qui le défiguraient, le spectacle est encore plus beau !
Les chemins de Paradis jusqu’au Mont-Saint-Michel
Par les chemins ou par les grèves, pèleriner à travers la baie sur des sentiers vieux comme le Mont-Saint-Michel, sans cesse sculptés par la mer, attire toujours autant. La plupart des rois de France, saint Louis, Philippe-le-Bel, Louis XI et François Ier l’ont fait avant nous. Mais on avait coutume de dire au Moyen-âge : “les petits gueux vont au Mont-Saint-Michel, les grands à Saint-Jacques”, car la foule de pèlerins qui se dirigeait vers le Mont était le plus souvent de condition modeste et souvent composée d’enfants que l’on surnommait les “Miquelots”. Ces “chemins montais” ou “chemins du Paradis” – qui partaient de toute l’Europe vers le Mont-Saint-Michel – existent certainement depuis 1025 et peut-être avant ! Aujourd’hui, ces chemins attirent de nombreux actifs qui veulent faire le chemin d’une seule traite pendant leurs vacances et avoir ainsi la satisfaction d’aller jusqu’au bout, d’autres se contenteront de la dernière étape… un morceau d’anthologie !
La traversée de la baie du Mont-Saint-Michel
Depuis une vingtaine d’années, une association a retrouvé et balisé ces chemins qui mènent vers l’un des plus importants sanctuaires chrétiens, comparable à Rome ou à Saint-Jacques-de-Compostelle avant la Révolution française. Que l’on emprunte le “chemin aux Anglais” qui longe la côte du Cotentin, un peu plus “sportif” que les autres, le chemin de Rouen qui avance dans les collines du bocage et les plaines céréalières de l’Orne, ou celui de Chartres qui traverse les forêts du Perche, ils se rejoignent tous à Genêts d’où les pèlerins traversaient la baie en partant du bec d’Andaine… après avoir fait leur testament ! Cette marche dans la nature se termine par une étape mythique : la traversée de la baie. Car c’est nu-pieds dans la tangue et le sable, comme les Miquelots, qu’il faut découvrir le Mont-Saint-Michel.
Rituel et sables mouvants
Impossible de faire cette dernière étape sans guide agréé par la Préfecture ! La tangue, ce mélange de poussière de sable, de coquillages et de vase, glissant comme de la glace, peut s’avérer dangereuse, tout comme les sables mouvants qui comme le lit des fleuves et ruisseaux, changent d’emplacement au gréé des marées. Ces derniers ne se contenteront pas de vous ouvrir la route. Selon vos centres d’intérêt, leurs commentaires seront historiques, botaniques ou spirituels… On ne peut s’empêcher de penser au passage biblique de la Mer rouge durant ces deux ou trois heures de marche avec toujours le mont en ligne de mire. Plus il approche, plus on mesure l’extraordinaire travail des hommes pour édifier cette merveille !
La construction magistrale de l’abbaye du Mont-Saint-Michel
L’histoire de la construction de l’abbaye du Mont-Saint-Michel ne se déroula pas sans heurt ni catastrophe… Lorsque la Normandie fut rattachée au royaume de France en 1204, l’abbaye du Mont-Saint-Michel, alors à son apogée, reçut du roi de France Philippe Auguste une donation qui permit l’ensemble gothique de la Merveille : deux bâtiments de trois étages couronnés par le réfectoire et le cloître. Après l’effondrement du chœur roman de l’église abbatiale en 1421, il fallut, pour permettre l’édification du nouveau chœur gothique flamboyant, construire un soubassement de titan : la crypte aux gros piliers. Ils impressionnent par leur puissance qui s’élève en une futaie magistrale. Ces colossales colonnes portent l’ensemble de l’abbaye ! Coiffant la « Merveille », le cloître réunit la beauté, la sérénité et l’esprit du lieu.
Cloitre de dentelle
Ce dernier mériterait le titre de merveille à lui tout seul ! A cause de l’exiguïté des lieux, il n’est pas situé, au centre du monastère et n’est donc pas un lieu de passage. Son rôle est purement spirituel : il doit amener le moine à la méditation. Et comment pourrait-il en être autrement lorsqu’on se poste devant les trois arches ouvertes sur la mer et le vide ! Ces ouvertures devaient constituer à l’origine l’entrée de la salle capitulaire qui ne fut jamais construite. Ses colonnettes de granit rose, disposées en quinconce, toutes en délicatesse, font danser les ombres. Au centre, un jardin médiéval, recréé en 1966 par un bénédictin féru de botanique.
Prier aux offices
Participer à un office permet de partager la vie de la communauté monastique du Mont-Saint-Michel et d’apprécier le lieu dans toute sa beauté. Pour cela, il suffit de se présenter à la porte de l’église un quart d’heure avant, devant les grilles d’entrée. L’abbaye se vide alors de ses visiteurs et retrouve le silence qui convient au recueillement des offices. C’est un moment privilégié pour celui qui veut s’imprégner du lieu et le découvrir dans sa vocation première : célébrer la gloire de Dieu. C’est parfait pour admirer ces immenses envolées des voûtes de granit, avec cette lumière qui pénètre à grand flot, jouant avec la couleur de la pierre. Bientôt, c’est le chant des moines et des moniales qui emplit l’espace, et la liturgie peut commencer. La Fraternité monastique de Jérusalem s’est installée au Mont-Saint-Michel en 2001, prenant la suite des Bénédictins qui y étaient revenus en 1966 pour le millénaire monastique.
Renouveau du Prieuré d’Ardevon
Difficile ensuite de redescendre sur terre ! Surtout, ne pas replonger dans l’agitation de la grande rue… Mieux vaut suivre la crête du rempart pour jouir une dernière fois de cette dentelle de pierre posée entre ciel et mer. Mais l’idéal serait de passer la nuit au Mont à l’hôtellerie ou au prieuré d’Ardevon, cette “base arrière” de l’abbaye que le diocèse de Coutances a racheté il y a trois ans pour en faire un lieu d’hébergement et d’accueil spirituel pour les pèlerins. C’était là qu’autrefois les pèlerins attendaient la marée propice pour gagner le mont. Renouant avec la tradition des “petits miquelots” c’est du prieuré d’Ardevon, à 5 km à l’intérieur des terres, que chaque premier mai, les Fraternités de Jérusalem encadrent un pèlerinage pour les 4-12 ans et leurs familles.
Fête de Saint Michel
Si vous loupez une grande marée, vous avez toujours la possibilité d’organiser votre visite pour la suivante… Il y en a une par mois, mais les traversées de la baie ne se font qu’à la belle saison. Par contre le dernier week-end de septembre, la fête de l’Archange Michel revêt une solennité particulière, en particulier grâce au pèlerinage diocésain. Les bénévoles de l’association “Les chemins du Mont” qui se chargent de retrouver et baliser les chemins, s’organisent aussi pour finir leur marche annuelle ce jour-là. Alors, pour tous ceux qui veulent découvrir le mont dans sa dimension spirituel, pas de doute, c’est le jour où venir grossir le nombre des pèlerins plutôt que d’y venir en touriste.
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Pourquoi déménage-t-on à la Saint Michel ?
Se renseigner
Fraternité Monastique de Jérusalem au Mont Saint Michel,
Grande Rue, 50170 Le Mont-Saint-Michel
02 33 60 14 47, http://www.abbaye-montsaintmichel.com
Les Traversées Spirituelles
- Christophe et Nicole Pailley
Tél: 02 33 60 95 71 / 07 85 16 78 31, http://traverseespirituelle.monsite-orange.fr - François Lamotte d’Argy
Tél : 02 33 48 93 38 / 06 46 17 75 13
Association des « Chemins du Mont Saint-Michel »
Résidence Léonard Gilles, 24 Rue de Picardie, 14500 Vire
Tél. 02 31 66 10 02, https://www.lescheminsdumontsaintmichel.com
Y loger
La maison du pèlerin, Sanctuaire du Mont-Saint-Michel
BP 1 – 50170 Le Mont-Saint-Michel
Tél : 02 33 60 14 05, http://www.pelerin-montsaintmichel.org
Prieuré d’Ardevon, Fondation du Mont-Saint-Michel
2 rue du Prieuré 50170 Harderont
02 33 49 79 72, http://www.pelerin-montsaintmichel.org