Par le Motu proprio “Magnum Principium”, le pape François renforce la responsabilité des Conférences épiscopales de “préparer fidèlement les versions des livres liturgiques dans les langues courantes”, mais également celle du Vatican de “revoir les adaptations approuvées” par celles-ci et de les “confirmer”.
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L’enjeu du Motu proprio Magnum Principium, publié ce week-end, est de rééquilibrer le processus des traductions liturgiques qui pose parfois problème, à l’instar de la traduction de l’édition du Missel romain de 2002. C’est celle-ci qui sert à la célébration de la messe. Or la traduction anglaise, entrée en vigueur en 2011, a été rejetée par la moitié des fidèles et 71% des prêtres à cause de son style “trop formel” et “trop lourd”. Idem en Allemagne où les évêques s’opposent “à un langage liturgique qui ne serait pas le langage du peuple”. Quant aux versions espagnoles et italiennes, elles sont bloquées, de même que la traduction française. Annoncée pour le Carême 2017, celle-ci a connu un nouveau report dont on ignore la date. Mais au vu du décret les choses pourraient changer rapidement.
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Face à ces “blocages”, suscités par l’instruction Liturgiam authenticam, publiée en 2001 à la demande de Jean Paul II — pour exiger des épiscopats “une correcte” et “fidèle” traduction de l’orignal latin — le pape François a décidé, en janvier dernier, de faire “évoluer” la situation en créant une commission d’évêques et d’experts au sein de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Laquelle commission devait étudier les moyens d’assurer “une collaboration pleine de confiance réciproque, attentive et créative” entre les évêques et Rome sur cette délicate question, comme souligné dans le dernier Motu proprio.
Chacun son rôle
Le Motu proprio Magnum Principium, daté du 3 septembre dernier mais publié le 9, entrera en vigueur le 1er octobre prochain. Le Siège apostolique et les conférences épiscopales se voient confirmées de manière plus explicite dans leur rôle. Pour résumer, les conférences épiscopales ont en charge de “préparer” et “d’approuver” les traductions des textes liturgiques, qui doivent respecter “fidèlement” le sens des textes originaux en latin, pour préserver “l’unité du rite romain” ; le Siège apostolique, quant à lui, pourra “revoir” et “évaluer” les traductions et les adaptations approuvées par chaque conférence épiscopale. Mais, précise le texte, c’est bien l’évêque diocésain qui détermine, “dans les limites de sa compétence, les normes en matière liturgique, auxquelles tous sont tenus”. Le Vatican se donne également la possibilité de revoir les textes approuvés antérieurement, là où des difficultés auraient été signalées.
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Ainsi, l’instruction Liturgiam authenticam de Jean Paul II devra désormais être appliquée à la lueur de ce nouveau Motu proprio. Sont également prévues des ajustements à certains passages de la Constitution apostolique « Pastor Bonus » (1988) sur le fonctionnement de la curie romaine, et dans la présentation du Missel Romain – l’Institutio generalis missalis Romani – et les introductions – Praenotanda – des livres liturgiques, pour y intégrer les nouvelles dispositions.
Principe fondamental de la traduction
Le Motu proprio rappelle le “principe fondamental” de la traduction des textes liturgiques : le peuple de Dieu doit “comprendre” ce qu’il dit dans la prière. Et si certains termes doivent être considérés dans l’ensemble d’un “acte de communication” et “selon un genre littéraire propre”, “certains termes particuliers doivent être considérés dans le cadre d’une foi catholique intégrale. Ainsi chaque traduction des textes liturgiques doivent être en accord avec la saine doctrine”. Il est rappelé de manière ferme qu’il revient au siège apostolique “d’organiser la sainte liturgie de l’Église tout entière, d’éditer des livres liturgiques de reconnaître les adaptations approuvées selon les normes du droit par les Conférences épiscopales, et de veiller à ce que les règles liturgiques soient fidèlement observées partout”.