Le 11 septembre 1917, le capitaine Guynemer était abattu dans le ciel de Belgique. Figure très pure de l’esprit chevaleresque français, il était aussi un ardent chrétien.
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Durant la Première Guerre mondiale, l’aviation française a compté dans ses rangs pas moins de 182 “as”, ces pilotes héroïques, titulaires d’au moins cinq victoires homologuées. Parmi eux, des noms célèbres, comme René Fonck, “l’as des as” (75 victoires), ou encore Charles Nungesser (43 victoires) qui disparaîtra avec François Coli en 1927 en tentant de traverser l’Atlantique. Mais la figure la plus emblématique de ces héros français demeure, sans doute, Georges Guynemer (54 victoires).
Car au-delà de son palmarès spectaculaire, des 26 palmes qui ornaient sa Croix de guerre, de la légende qui a accompagné sa disparition (son corps n’a jamais été retrouvé), le capitaine Guynemer doit son aura aux valeurs et aux vertus qui étaient les siennes et s’inscrivait pleinement dans la tradition chevaleresque française. Les épisodes attestant de son courage et de sa loyauté ne manquent pas. “L’as” allemand Ernst Udet racontera, ainsi, que Guynemer l’avait épargné en combat aérien après avoir constaté que sa mitrailleuse s’était enrayée. On pourrait multiplier ces récits.
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On sait moins, en revanche, que Guynemer était aussi profondément chrétien. C’est l’abbé Eugène Edmond Loutil — rendu célèbre par ses articles et livres signés “Pierre l’Ermite” — qui l’attestera dans un article publié le 7 octobre 1917 dans La Croix, moins d’un mois après la mort au combat de l’aviateur. Le prêtre-journaliste y raconte comment Georges Guynemer fut un fidèle assidu et discret de la paroisse Saint-Pierre de Chaillot à Paris durant le conflit. Fuyant les manifestations d’admiration des paroissiens qui l’avaient reconnu, il priait avec ardeur et se confessait régulièrement.
Préparer son âme
Selon Pierre l’Ermite, le capitaine Guynemer était en effet persuadé de l’inéluctabilité de sa mort en combat aérien et tenait à maintenir son âme prête. Le 28 août 1917, au cours de sa dernière visite à Saint-Pierre de Chaillot, son pressentiment était plus vif que jamais. “C’est fatal, je n’y échapperai pas”, aurait-il confié sereinement dans la sacristie. De fait, deux semaines plus tard, il était abattu dans le ciel de Flandre. Le sous-lieutenant Kurt Wissmann, qui serait l’auteur des tirs fatals, sera abattu à son tour deux semaines plus tard.
Pour tragique que soit le destin de Guynemer, il continuera pourtant de porter longtemps du fruit. Pierre l’Ermite le pressentait dès 1917 dans le superbe épitaphe qui conclue son article :
Et, pour ce héros vainqueur officiel en cinquante-quatre combats aériens, sans compter les autres… cité vingt-quatre fois à l’ordre de l’armée… pour cet enfant de vingt-deux ans tombé en plein ciel d’une balle au front… pour ce paladin des temps modernes que l’avenir fera peut-être monter encore plus haut… pour cet humble et ce modeste… pour ce chrétien, les chrétiens de France et des pays alliés auront une spéciale prière… la prière qu’on donne aux amis… à ceux qui sont notre fierté et notre espoir aussi… Car, à eux seuls, dans la balance de Dieu, ils pèsent plus en rédemption que ne pèsent en honte tous les judas du Monde.