Ce 11 septembre 2017 marque la nouvelle année pour les chrétiens en Égypte et en Éthiopie, selon une tradition héritée des persécutions romaines.
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Bien avant leurs malheurs actuels, les coptes, c’est-à-dire les habitants chrétiens d’Égypte, constituaient l’un des groupes les plus importants de la chrétienté naissante. De ce passé glorieux, il reste la plus grande communauté de chrétiens d’Orient, soit de 10 à 15 millions de personnes selon les estimations. Leurs théologiens, leurs moines et leurs missionnaires ont fortement influencé le christianisme antique, et ils ont essaimé en Éthiopie, où les nouveaux convertis ont repris une partie de leurs traditions liturgiques et leur calendrier.
L’ère des martyrs
Les persécutions de Dioclétien ont tellement marqué la mémoire des coptes qu’ils ont choisi la date de l’avènement de cet empereur romain, en l’an 284 selon notre calendrier, comme premier jour de “l’ère des martyrs”. Ces persécutions connurent leur paroxysme en 303, date à laquelle une série de mesures antichrétiennes ont été décrétées. Cette période qui dévasta l’Église copte resta sous le nom de “grande persécution”.
La fête du nouvel an égyptien
Le début d’une nouvelle année dans le calendrier copte intervient à la fin de notre été, actuellement le 11 septembre. Cette singularité est un héritage du calendrier de l’Égypte antique. En effet, chez les Égyptiens, l’année commençait pendant la “saison des inondations”, qui correspondait à la crue du Nil qui survenait généralement en été. D’ailleurs l’orthographe des mois du calendrier copte est celle des noms des mois utilisés par les Égyptiens. Une année comprend douze mois de trente jours et un mois de cinq jours, sauf pour les années bissextiles qui transforment ce dernier mois en mois de six jours.
Par ailleurs, chez ces Égyptiens anciens, le début de la “saison des inondations” était une grande fête, qui a été naturellement reprise chez les coptes, leurs descendants directs. Les coptes avaient notamment l’habitude de manger des dattes fraîches, dont la chair rouge représentait le sang versé, et le noyau dur la ferme résolution du martyr. L’historien égyptien musulman Ahmad al-Maqrîzî (1360-l442) rapporte dans son al-Khitat les festivités populaires à cette occasion qui se déroulaient encore au XIVe siècle, les promenades, les visites, les baignades dans l’eau du Nil. Ces festivités populaires furent interdites par les Mamelouks en 1378-1379. Aujourd’hui le calendrier copte détermine essentiellement les dates des fêtes religieuses et les temps liturgiques.