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Macron, orateur de l’Acropole, Wauquiez, favori mal-aimé, Le Pen en mode survie

MACRON GREECE
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Philippe Oswald - publié le 08/09/17
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Trois épisodes de la semaine politique : le discours d’Emmanuel Macron à Athènes, la candidature de Laurent Wauquiez chez Les Républicains, et la rentrée de crise du Front national.

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Emmanuel Macron et Edouard Philippe poursuivent leur chute dans les sondages et sont « toujours plus impopulaires » selon LCI. Toutefois, les premières réformes dans le secteur de l’Éducation sont plébiscitées, relève BFMTV : « 7 Français sur 10 se disent par exemple favorables au dédoublement des classes de CP dans le réseau d’éducation prioritaire, plus de 6 sur 10 approuvent aussi le retour (…), de la semaine de 4 jours (…). Pour le collège, 8 personnes sur 10 se disent favorables à la réouverture des classes bilangues et près de 8 sur 10 également à la mise en place d’études dirigées après la classe (…). La mesure la plus consensuelle reste la mise en place de stages de remise à niveau en mathématique et français avant l’entrée en 6e, puisque 84% des Français sont pour. »

Macron « pied au plancher »

Quant au reste, qu’importent les sondages, le chef de l’État a résolu de foncer, observe Bruno Jeudy, rédacteur en chef politique de Paris Match : « Le voilà pied au plancher. Après les cafouillages de l’été – de l’affaire Villiers au couac de l’APL – le chef de l’État a repris sa ligne réformatrice. (…) À peine la réforme du code du travail achevée et sans attendre le verdict de la rue – qu’il ne craint pas – “Macron-Jupiter” redescend dans l’arène et met les gaz. Il déclenche un Big Bang à la SNCF, avec en ligne de mire l’explosif statut des cheminots et leur régime de retraite. Sans compter la diminution drastique des emplois aidés et des subventions aux collectivités… Un programme de réformes que la droite au pouvoir n’aura pas fait. »

Après son interview ratée du 24 août sur BFM TV/RMC, le Premier ministre Edouard Philippe ne veut pas être en reste, constate Boursorama, « en multipliant interviews et déplacements pour expliquer les réformes et déminer le terrain de la présentation d’un délicat budget 2018. (…) Condamné à l’exercice peu gratifiant des coupes budgétaires pour revenir dans les clous européens des 3% de déficit en 2017, (…) l’exécutif entend mettre en avant les ministères qui vont voir leurs crédits augmenter : Défense, Éducation, mais aussi Intérieur, Justice, Enseignement supérieur, Écologie ou encore Solidarités et Handicap. Et expliquer les coupes controversées qui s’annoncent : APL, grands projets d’infrastructure, emplois aidés… La présentation des ordonnances sur la très sensible loi Travail a été considérée comme un bon point, quand l’incertitude plane encore sur l’ampleur des manifestations prévues en septembre. »

Plaidoyer pour l’Europe devant l’Acropole

À Athènes, au soir du 7 septembre, devant l’Acropole, Emmanuel Macron a renoué avec les mises en scène grandioses inaugurées au Louvre le soir de son entrée en fonction. « Le président de la République avait choisi cette colline, berceau de la démocratie athénienne, où l’assemblée des citoyens votait les décisions de la cité à main levée, pour lancer son appel à refonder l’Europe » rapporte Le Monde. Appelant les Européens à retrouver le « sel » et le « sens » de l’idéal démocratique, « le président de la République entend faire progresser le débat par “une méthode nouvelle”, dont les grandes lignes seront tracées d’ici à la fin de l’année… » En attendant de connaître la méthode, on aura eu « un long discours aux allures de prêche, truffé de citations » dans lequel le chef de l’État a pointé “les faillites de l’Europe depuis le référendum de 2005 sur le traité constitutionnel qui avait vu le non l’emporter en France et aux Pays-Bas, sans qu’aucune leçon n’en ait été vraiment tirée”. »

« Le président de la République a dit son ambition de “sortir d’une décennie de tâtonnements”. Il veut revenir aux sources de l’Europe, en faire un objet de désir et de rêves pour les jeunes » commente Challenges (8 septembre). Comment ? « Il propose (…) d’impliquer les citoyens, de leur donner la parole, d’organiser dès le premier semestre de l’année prochaine des “conventions démocratiques”, pour que chacun puisse s’exprimer. (…) Mais avant cela, il entend faire, “dès les prochaines semaines”, des propositions concrètes aux partenaires européens. (…) Hier il avançait l’idée “d’établir des listes transnationales aux prochaines élections européennes”. On connaît quelques autres de ses projets : l’instauration d’un Parlement de la zone euro, d’un ministre des Finances commun. Reste à en connaître les modalités concrètes. Pas sûr qu’une fois arrivé dans le cœur de la question budgétaire, l’Allemagne applaudisse à deux mains… » Son public grec aura en tout cas savouré sa charge contre le Fonds Monétaire International (FMI) : « “Sur le principe, ce n’était pas une bonne méthode que le FMI soit en position de superviser des affaires européennes”, a-t-il lancé » en fustigeant les « méthodes technocratiques parfois lunaires » du FMI face aux « sacrifices consentis » par les Grecs.

Quelle opposition à part Mélenchon ?

Sinon, qui s’oppose du côté de… l’opposition ? Mélenchon, bien sûr, qui bat la scène et se prépare à manifester contre la réforme du Code du travail : « Deux manifestations sont en effet prévues en septembre pour tenter de contrer la réforme dans la rue : le 12 septembre à l’appel des syndicats CGT et Solidaires, puis le 23 à l’initiative de la France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon. » rappelle Le Parisien. Mais chez les socialistes, c’est toujours l’embarras et la cacophonie : « Le Parti socialiste cherche sur quel pied s’opposer (…) Pour Olivier Faure, président du groupe PS à l’Assemblée, les socialistes n’iront pas manifester contre les ordonnances Macron-Pénicaud, car « ils ne sont ni syndicalistes ni Insoumis ». Mais au PS, tous ne sont pas sur la même longueur d’ondes. Le Parti socialiste s’oppose à Emmanuel Macron… mais sur la pointe des pieds. »

Laurent Wauquiez, « archi favori » décrié

Du côté des Républicains, c’est le début de la compétition pour la présidence du parti qui mobilise… et divise les énergies. « Six candidats devraient briguer la présidence des Républicains, les 10 et 17 décembre : Il s’agit de Laurent Wauquiez [le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes] grand favori du scrutin, Julien Aubert, député du Vaucluse, Daniel Fasquelle, député du Pas-de-Calais , Laurence Sailliet, proche de Xavier Bertand, et Florence Portelli, ex porte-parole de François Fillon à la présidentielle » annonce le JDD.

Pour l’heure, c’est « Laurent Wauquiez, l’archi favori » des militants et sympathisants du parti mais « le favori mal-aimé » des élus qui l’accusent de « courir après le Front national », corrige BFMTV : « Au sein des élus, le TSW, pour “Tout sauf Wauquiez”, s’organise. » Juppé, Pécresse, Copé, Raffarin ont dit tour à tour leur inappétence. « Laurent Wauquiez réplique que ses valeurs sont celles d’une droite “fière” de ce qu’elle est et qu’il n’y aura pas d’alliance avec le FN. (…) Boudé par la droite modérée, Laurent Wauquiez a réussi toutefois à agréger la droite sarkozyste, comme Eric Ciotti, Brice Hortefeux, (…). Il a également su convaincre une proche d’Alain Juppé, Virginie Calmels, de le rejoindre. Une manière de montrer qu’il est capable de rassembler au-delà de sa chapelle.» Du coup, relève Le Parisien, « la première adjointe du maire de Bordeaux est accusée d’opportunisme par les proches d’Alain Juppé. (…) : “Elle n’a pas de colonne vertébrale. Elle a soutenu Juppé, Sarkozy, Fillon, elle est même allée gratter à la porte de Macron”. » Ambiance…

« Ainsi va la vie droite » ironise Éric Zemmour dans Le Figaro. Pour polémiste, il ne faut pas s’y tromper : « Les électeurs de droite sont les éternels cocus d’un système qui oblige le patron du parti à tenir des propos flatteurs pour les attirer, puis à renoncer à tout lorsqu’il faut rallier les centristes. Au nom de la République, des droits de l’homme, de l’État de droit, de la modernité, de l’humanitarisme, les “modérés” tirent toutes les ficelles, avec la bénédiction de la gauche et le soutien actif des médias. »

Marine Le Pen saisie par le doute

Mais le Front national n’est pas en mesure d’en tirer profit. Marine Le Pen, qui faisait sa prérentrée au Journal télévisé de France 2, ce jeudi 7 septembre avant de faire sa vraie rentrée politique samedi 9 à Brachay (Haute-Marne), peine à récupérer de son débat raté contre Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle. Le FN est en pleine crise, souligne Le Figaro (7 septembre) : « Au point que la reconquête des militants est désormais annoncée comme la boussole du FN jusqu’au congrès de mars 2018. “Vous savez que nous sommes engagés dans la refondation profonde du Front national. Je crois que l’on peut parler de tout. Je pense qu’on a même le droit de critiquer. En ce qui me concerne, j’entends les critiques, y compris quand elles s’adressent à moi”, a-t-elle expliqué brièvement ce jeudi soir, en profitant de l’opportunité d’une large audience pour inviter les Français à participer à l’amélioration de “l’outil” Front national. »

Pour le FN aussi, les sondages sont mauvais « tant au niveau du mouvement frontiste que de la personnalité de celle qui le dirige (…) Selon Odoxa, 36 % des électeurs potentiels du Front national et 45 % des Français sondés pensent que la situation du parti s’est détériorée. (…) Si Marine Le Pen doit impérativement se reconstruire une crédibilité, notamment sur les sujets économiques et sociaux, qui furent ses points de fragilité durant la campagne, elle doit aussi faire face à la concurrence sévère de Marion Maréchal-Le Pen. 58 % des Français considèrent en effet que sa nièce est un “atout” pour le FN alors que le chiffre n’atteint “que” 46 % — soit 12 points de moins — dès lors qu’il est question de Marine Le Pen. »

C’est Robert Ménard qui a dressé le réquisitoire le plus sévère au micro de RMC vendredi matin, 8 septembre : « Selon lui, Marine Le Pen n’est plus en mesure d’arriver au pouvoir : “Aujourd’hui avec le programme qu’elle défend on va dans le mur. Après 3 raclées, à la présidentielle, aux législatives et aux régionales, vous ne pouvez pas ne pas vous interroger. Oui, il y a un problème. Et c’est d’abord un problème de programme. On ne peut pas dire autant d’âneries sur l’Europe.” (…) Robert Ménard voudrait notamment le départ de Florian Philippot et l’affirme franchement : “Il faut qu’elle vire un certain nombre de types autour d’elle”, notamment Florian Philippot qui tiendrait des “propos invraisemblables”. »

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