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La dernière semaine d’août a été marquée par l’interview fleuve d’Emmanuel Macron au Point, par des prises de bec au sein du PS et des Républicains, et même par une rixe entre un député LREM et un PS.
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Le président de la République s’explique : 22 pages d’entretien dans Le Point du jeudi 31 août. « De l’international au terrorisme, en passant par l’économie et l’exercice du pouvoir (…) une interview fleuve, hors norme », constate RTL. Les réactions ne se sont pas fait attendre… à l’exception de celle de Marine Le Pen, qui a décliné l’invitation de la matinale de France Info en se faisant remplacer par le vice-président du FN, Florian Philippot, relève Le Point. « Elle profite des vacances pour prendre de la hauteur. Mais il ne faudrait pas que ça dure six mois », commente Gilbert Collard, mi-figue, mi-raisin.
« Une réforme de transformation profonde »
Les Échos résume les grandes lignes de cette très longue interview d’Emmanuel Macron. Le sujet phare est la réforme du Code du travail : « Alors que les cinq ordonnances réformant le droit du travail sont présentées ce jeudi, le président de la République réaffirme qu’il s’agit “d’une réforme de transformation profonde”. Et de préciser qu’il souhaite “continuer à faire baisser le chômage de masse et permettre de ne pas revenir sur le sujet pendant le quinquennat”. Il regrette que “les principales victimes de l’impuissance des trente dernières années à sortir du chômage de masse (soient) les jeunes et les moins qualifiés”.
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Pas de regret, en revanche, pour la démission du général de Villiers et la crise avec l’armée qu’il « assume totalement » : « Il y a eu une tempête dans un verre d’eau car les gens ont perdu le sens de ce qu’est la Ve République et de son fonctionnement […]. Les armées ne font pas ce qu’elles veulent, elles ne sont pas autopilotées. » Voilà qui ne semble pas de nature à rasséréner les militaires.
En une phrase, Raymond Soubie, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et président d’Alixio et Taddeo, synthétise sur BFMTV la portée des cinq ordonnances et 36 mesures présentées ce jeudi par Édouard Philippe et Muriel Pénicaud : « Cette réforme bienvenue et significative amplifie et continue ce qui a déjà été fait en matière d’évolutions du droit du travail mais n’est pas une révolution copernicienne .» Si « elle simplifie certaines choses pour les PME », ajoute-t-il, elle ne donne pas la place à « la négociation d’entreprise qu’on aurait pu attendre ». Quant à son effet sur l’emploi, il le minimise : « Les réformes du travail ont peu, par elle-même, un effet direct sur l’emploi. Elles ont en revanche un impact sur la psychologie notamment dans les PME. Et c’est le but recherché. »
« Un effondrement sans précédent »
L’effet psychologique serait mieux assuré si la cote de popularité d’Emmanuel Macron remontait dans l’opinion publique. Or, elle s’effondre, constate Le JDD en commentant un sondage de l’IFOP : « Selon notre baromètre Ifop-JDD, le chef de l’État perd 14 points en un mois : seuls 40% des Français se déclarent satisfaits de son action, et 57% se déclarent mécontents (dont 20% “très mécontents”). Cette chute très abrupte prolonge celle du mois dernier (-10 points en juillet) pour aboutir à un effondrement de 24 points sans précédent (…).
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“L’addition des mécontentements et des frustrations est flagrante, relève Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop. Elle se mesure à des niveaux impressionnants dans toutes les catégories de la population.” Elle se constate aussi sur la cote du Premier ministre, qui l’accompagne dans sa chute sans paraître imprimer sa propre marque (– 9 % de satisfaits). » « La baisse de sa cote de popularité n’est pas seulement une conséquence des couacs de cet été, commente RTL. Il existe des problèmes de fond qui traduisent quelque chose de plus important que de simples maladresses de communication. »
Un porte-parole controversé
Pour les explications de son action courante, le chef de l’État aura désormais recours au journaliste Bruno Roger-Petit, connu pour son engagement à gauche et naguère ardent soutien de François Hollande. Si des journalistes « ayant basculé en politique sont nombreux (…) le phénomène inverse est plus rare », relève Guillaume Tabard dans Le Figaro. « Le cas des journalistes devenus des communicants auprès de personnalités politiques est plus compliqué. (…) Être journaliste, même avec des convictions affichées, c’est revendiquer liberté de parole et indépendance d’esprit. Être porte-parole, d’un président de la République qui plus est, c’est accepter d’avoir une parole cadrée, calibrée, contrôlée. Faire de l’information et faire de la communication, ce n’est donc pas le même métier. (…) Seule une claire distinction des rôles peut redresser l’image et des politiques et des journalistes. »
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Réagissant à cette nomination dans un entretien à Atlantico, le philosophe et théologien Bertrand Vergely se désole : « Le journalisme envahit tout, en imposant la communication et l’information comme règles de la culture et de la politique. Avec la bénédiction du politique, qui, en retour, envahit le journalisme en imposant le politique comme règle de celui-ci ». À ses yeux, « l’interchangeabilité entre politiques et journalistes révèle leur égale impuissance à agir sur le réel (…) face au règne souverain des subjectivités ».
Dans les rangs des policiers ou du côté de la Manif pour tous, on n’oublie pas les « tweets » particulièrement hostiles de Bruno Roger-Petit, bien que celui-ci, aussitôt sa nomination connue, se soit empressé de les effacer.
Règlements de comptes et menaces au PS
« L’heure est aux règlements de comptes, au Parti socialiste. Interrogé sur ses dépenses de campagne — 15,2 millions d’euros, soit, à peine moins qu’Emmanuel Macron (16,8 millions) et trois millions de plus que Marine Le Pen (12,5 millions) —, Benoît Hamon semble prêt à riposter », constate Le Dauphiné. Répondant à ceux qui l’accusent d’avoir pillé le parti pour financer sa campagne, « Benoît Hamon a fini par s’exprimer sur le sujet, dans la journée du 24 août, qualifiant sa campagne de “vertueuse, propre et honnête” et “totalement transparente” », rapporte L’Obs. Ce serait selon lui « les amis de François Hollande […] qui apparemment sont à l’origine de tout ça ».
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L’ancien candidat à la présidentielle ne s’en est pas tenu à cette défense conventionnelle mais a brandi une arme nucléaire : « Selon “le Canard enchaîné” [du 29 août], Benoît Hamon n’en est pas simplement resté au stade des démentis. L’hebdomadaire satirique rapporte, en effet, que le socialiste aurait mis en garde certains membres de la “Hollandie” qu’il n’hésitera pas à faire des révélations, supposément embarrassantes, en cas de nouvelles accusations : “Si vous continuez, on balance toute la vérité sur la campagne présidentielle de Ségolène Royal (2007) et de François Hollande (2012). Et on en connaît beaucoup”, aurait lancé l’ex-candidat PS. »
« Voilà des menaces bien mystérieuses et intrigantes aux yeux du commun des mortels mais qui se réfèrent à ce qui a tout l’air d’une “vérité” explosive”, commente Europe 1. Mais au fait, révéler une telle « vérité », ne serait-ce pas un devoir de tout responsable politique envers les citoyens ?
Épuration et fractures chez les Républicains
« Six ministres et députés LR et pro-Macron seront expulsés en octobre », annonce Valeurs Actuelles : « Sont concernés tous ceux qui ont rejoint le gouvernement : le Premier ministre Édouard Philippe, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le ministre de l’Action publique, Gérald Darmanin et le secrétaire d’État à la Transition écologique, Sébastien Lecornu. Mais aussi Thierry Solère et Franck Riester, qui ont pris les rênes du groupe des Constructifs à l’Assemblée nationale. Tous avaient déjà été suspendus du parti après un bureau politique, le 10 juillet, auquel ils n’ont pas assisté. »
En attendant, Laurent Wauquiez, président du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, a officialisé sa candidature à la présidence du parti LR à laquelle concourent déjà Daniel Fasquelle (député du Pas-de-Calais), Florence Portelli (porte-parole de François Fillon lors de la présidentielle) et Laurence Sailliet (membre du bureau politique), rapporte Le Monde : « Quatrième candidat officiellement en lice pour ce scrutin, qui doit se dérouler les 10 et 17 décembre (…) Laurent Wauquiez reste le grand favori de cette élection. Critiqué par une grande partie des ténors du parti, il est apprécié des militants. (…) M. Wauquiez souhaite que « la reconstruction de [la] droite se fasse sur des valeurs claires (…) Les thèmes qu’il évoque, régulièrement, sont plébiscités par les adhérents du parti, qui n’ont cessé de se déporter vers la droite depuis plusieurs années : la lutte contre l’assistanat ; l’évocation de « racines chrétiennes » de la France ; l’euroscepticisme…».
De quoi donner des boutons aux plus centristes des LR, souligne France Info : « Sa vision, celle d’une droite conservatrice et “fière” de ses valeurs, fait peur à une partie des Républicains, celle de la frange la plus modérée. “S’il reste sur cette ligne dure, il est clair que cela va poser une difficulté majeure au sein du parti Les Républicains”, a, par exemple, mis en garde, sur France Info, Dominique Bussereau, président LR du Conseil départemental de Charente-Maritime. »
Un député LREM assomme un député PS
Toutefois, « l’explication » la plus « musclée » de la semaine s’est déroulée dans la rue : «Une violente altercation a opposé, ce mercredi (30 août), dans le cinquième arrondissement de Paris, Boris Faure, premier [secrétaire] fédéral des Français PS de l’étranger, et M’Jid El Guerrab, un ex-socialiste devenu député macroniste », rapporte Marianne . Assommé par celui-ci à coups de casque de moto, Boris Faure n’est pas tiré d’affaire : « Dans un communiqué, auquel Marianne a eu accès, la famille du militant explique, le jeudi 31, que celui-ci se trouve actuellement “en soins intensifs”. Elle rejette vigoureusement les accusations d’insulte raciste agitées par l’entourage du macroniste.» Vous avez dit : « République exemplaire » ?