Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège a achevé, le 24 août 2017, une visite officielle de quatre jours en Russie.
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Evénement important car il s’agissait seulement du troisième déplacement d’un “numéro 2” du Vatican dans ce pays, et le premier depuis 18 ans. Si un voyage apostolique d’un souverain pontife en terre russe n’est pour l’instant pas à l’ordre du jour, le déplacement du cardinal Parolin a été un pas significatif dans cette direction.
Officiellement, une éventuelle venue du pape François en Russie “n’était pas à l’agenda” des discussions du cardinal Parolin avec ses différents interlocuteurs à Moscou et Sotchi. C’est du moins ce que le haut prélat a lui-même indiqué à plusieurs reprises, avant et pendant son déplacement.
Un tel voyage papal est-il possible ? “Je pense que oui : à la fin il y aura une surprise, comme La Havane était une surprise”, a cependant déclaré le secrétaire d’État à l’agence Askanews le 21 août. Il faisait allusion à la rencontre entre le pape François et le patriarche orthodoxe de Moscou – une première depuis 1439 ! – à Cuba en février 2016 et annoncé seulement une semaine à l’avance.
Impensable il y a encore quelques années, notamment sous le pontificat du Jean Paul II (1978-2005), seul pape slave de l’histoire, cette rencontre est le fruit du rapprochement entre Rome et l’orthodoxie russe débuté à partir de 2005. Rapprochement qui a été accéléré par la cause des chrétiens persécutés, par “l’œcuménisme du sang”, selon une expression chère au pape François.
Une diplomatie équilibrée vis-à-vis de la Russie
Par ailleurs, la Fédération de Russie et le Saint-Siège entretiennent depuis 2009 des liens diplomatiques au rang d’ambassade et de nonciature, c’est-à-dire au plus haut niveau. Signe que le Vatican y accorde une grande importance : la nomination en mai 2016 de Mgr Celestino Migliore comme nonce à Moscou. Selon l’agence de presse catholique AsiaNews, il s’agit de l’un des prélats diplomates de plus haute qualité, notamment passé par la représentation à l’Onu.
Sur la scène diplomatique internationale, Moscou apprécie la position d’équilibre du Vatican à son égard. Notamment sur les dossiers syriens et ukrainiens. Position qui a été notée positivement par les interlocuteurs officiels et religieux du cardinal Parolin. Le patriarche Cyrille Ier a par exemple salué le 23 août “la compréhension réciproque sur le rôle des Églises dans la réconciliation de la population ukrainienne”.
Enfin, les relations personnelles entre les deux chefs d’État, toujours importantes dans des relations diplomatiques, sont de qualité. Le président russe a même confié, le 23 août 2017, au cardinal Parolin avoir été “marqué” par ses deux rencontres avec le pape François. Vladimir Poutine est d’ailleurs un visiteur régulier du Vatican, puisqu’il s’y est rendu à cinq reprises depuis l’an 2000.