Qu’ils aient été scouts ou non, la célèbre série de Mitacq et Charlier a marqué des générations de petits lecteurs. L’intégrale complète vient de paraître, place à une délicieuse nostalgie.
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Il y a deux sortes d’aficionados de La patrouille des castors : les scouts et les bédéphiles. Le série, portée par le dessinateur Mitacq durant plus de quarante ans, incarne avec Buck Danny, Lucky Luke, Gaston ou encore Les Schtroumpfs, l’âge d’or du Journal de Spir
Transmettre l’esprit scout
L’esprit scout imprègne chaque volume de la série, même si les derniers, par un souci de mieux coller à l’époque, témoignent d’un certain relâchement. La patrouille des castors, c’est l’idéal « chic type », attaché à sa bonne action quotidienne, droit et courageux. Pour autant, la série évite les écueils du puritanisme et de la mièvrerie. Cet attachement à transmettre de solides valeurs morales était central pour la famille Dupuis. Cela a souvent valu à La patrouille des castors d’être comparée à l’esprit du Club des cinq. Plus d’ailleurs qu’à la série des Signe de Piste, pourtant très en vogue à l’époque, mais dont l’esthétique et l’idéalisme étaient nettement plus marqués.
Charlier et Mitacq, duo de géants
Les cinq héros de la série ont tous des caractères bien différents, permettant au lecteur de s’identifier facilement à l’un d’entre eux. Jean, le charismatique, chef de patrouille. Chat, toujours débrouillard et serviable. Faucon, l’intellectuel de la bande. Tapir, aussi sympathique que maladroit, qui ne pense qu’à manger. Enfin, Mouche qui est le « petit dernier » et dont la timidité sera vaincue au fil des aventures. La quasi-totalité des scenari ayant été confiée à Jean-Michel Charlier, talentueux scénariste de Buck Danny, Blueberry, Tanguy et Laverdure, Jean Valhardi et consorts, la lecture demeure un demi-siècle plus tard, d’une grande facilité. Cette plongée dans la France des années 1950-1960 est servie avec talent par le trait de Mitacq. Il n’est pas interdit de préférer chez ce dernier son premier style, délicieusement désuet, aux approches plus réalistes des derniers albums.
Existe-t-il une BD scoute ?
Il faut bien l’avouer, La patrouille des castors mise à part, la bande-dessinée scoute demeure encore largement terra incognita. Il y a bien eu la série concurrente du journal Tintin, baptisée Les aventures des 3A. En neuf albums, les enquêtes de trois scouts de France sont déployées, servies par le trio de choc qui avait déjà révélé Ric Hochet : Tibet, Mittéï et Duchâteau. Quelques titres de la collection Signe de Piste ont également été adaptés en bande-dessinée au début des années 1990, notamment La Bande des Ayacks et Le Relais de la Chance au Roy de Jean-Louis Foncine. N’oublions pas notre chère bretonne : Bécassine s’essaie en effet au scoutisme dès 1931. Reste désormais à une jeune génération à refaire vivre de nouvelles aventures aux foulards, bérets et culottes courtes. Pour que toujours plus nombreux retentissent les « Toujours prêt ! ».
Anecdotes, histoire de la série, dessins inédits : la maison Dupuis vient d’achever la publication de l’intégrale de La patrouille des castors avec le tome 8.
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