Bénévolat, politique… Des couples témoignent de l’engagement qu’ils ont pris ensemble et des bénéfices que cela a apporté à leur couple !
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Une des causes de divorce, rapportent les conseillers conjugaux, est la constatation de ne plus “faire couple”, de vivre des vies parallèles. Travail, enfants, un peu de sport… Les temps en couple ne paraissent pas une priorité et diminuent au fil des ans. Parade efficace, et occasion de se décentrer, un engagement associatif choisi et vécu en commun. Ils le vivent et en témoignent pour Aleteia.
Prendre soin de son couple, c’est lui donner de l’air neuf et un objectif commun.
Le Père Denis Sonet le disait souvent “le premier enfant du couple, c’est le couple”. Une formule qui se voulait comme le rappel qu’une relation laissée au second plan se délite au fil du temps. Pour le prêtre et conseiller conjugal, un couple durable se construit sur 4 piliers : communication, tendresse, sexualité et objectif commun.
Un couple qui veut durer doit franchir le cap d’une relation auto-centrée qui risque de s’appauvrir ou de devenir égoïste . Se tourner à deux vers les autres permet de mettre du commun dans une relation trop distante, ou de l’altérité dans un fonctionnement trop fusionnel. C’est ce que vivent, chacun à leur manière, les couples que nous avons rencontrés .
La retraite sans capituler
Yvon-Pierre, 78 ans, est un retraité hyper actif. Il ne s’est jamais arrêté de courir, même si ses galons de général sont remplacés par le logo de la Croix rouge sur sa chemise. Sa femme, Marie-France l’a compris, se joindre à son bénévolat chronophage, c’était la façon la plus pertinente de “garder le lien, et d’avoir la possibilité d’un sujet de conversation commun”. Être responsable d’un projet à la retraite, c’est aussi, pour lui, garder un pied dans la vie active et continuer à se sentir compétent et utile. Le faire en couple permet de retrouver une nouvelle forme de relation, pas toujours facile quand on quitte son travail. Si rien ne brisera son enthousiasme, il s’interroge : “où sont les jeunes ?”.
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Au service de nos convictions politiques et sociétales
Grégoire, 28 ans, et Maylis 26 ans, sage-femme, se sont engagés dans Vita en 2010. Elle témoigne : “Pour Grégoire, cela correspondait à un engagement politique pour défendre ses convictions. Il aime beaucoup la politique mais ça peut être difficile de s’engager dans le domaine. Vita était tout à fait en accord avec sa façon de voir les choses. Je suis diplômée sage-femme et actuellement consultante en méthodes d’observation de la fertilité, et c’était mon action de fond en parallèle de l’action de terrain, qui était de refuser de participer à des IMG, de prescrire des contraceptifs…”. Éloignés géographiquement, ils ont la chance de trouver chacun une équipe locale.
“Grégoire était à Toulouse, moi à Clermont-Ferrand, et nous avions des équipes dans les 2 villes. En plus c’était vraiment leur mode d’action qui nous attirait. Des réunions une fois par mois en équipe, tous en même temps à écouter la même personne, des temps pour se former, une base solide grâce aux services d’écoute, des actions concrètes, aller voir les députés pour Grégoire, des actions de rue et de sensibilisation du public pour moi…”
Ce que ça apporte ? “On a la même activité en commun, on entend les mêmes choses, on prépare et réfléchit aux mêmes actions. Grégoire est délégué départemental et on discute souvent de ce qu’il doit faire, ce qu’il compte faire, des équipiers… Moi j’ai besoin de moments de qualité, c’est mon langage de l’amour préféré, et Grégoire plutôt aussi, alors ça nous plaît bien de faire quelque chose ensemble.”
Créer du lien social
Christophe et Pascaline, la cinquantaine rayonnante, sont des hyper relationnels et communicants dans leur vie professionnelle. Mais pas question pour eux de se cantonner aux fêtes entre amis ou aux événements pour leur travail , ils ont mis leur énergie et leur talent au service des habitants de la commune où ils venaient d’arriver. Du bénévolat de compétence, un choix qui séduit de plus en plus une génération qui veut utiliser ses talents pour le bien commun.
“Nous habitons Le Vésinet depuis 2006, une ville où il fait bon vivre. Pour autant, de profondes différences existent entre les heureux possesseurs de maisons entourées d’un joli jardin et l’autre moitié de la ville logée en collectif. Avec un entre-soi “institutionnel” et un manque d’ouverture laissant peu de place à l’humain et à la rencontre. Nous avons alors voulu rassembler, créer du lien, valoriser les acteurs de la vie locale, aider chacun à se réapproprier l’espace public. En 2013 est né Myvesinet.com, une démarche innovante associant le virtuel et le réel : un site internet et sa page Facebook d’une part, des événements à l’esprit “village” d’autre part. Un engagement de couple de chaque instant puisque très chronophage, l’occasion aussi d’échanger sur la base de nos personnalités complémentaires et d’engager de nouveaux projets sereinement, d’autant que les modes de communication sur le web évoluent sans cesse. Quatre ans après, le pari est gagné : des événements qui font le plein, une communauté d’environ 2000 membres, des talents variés réunis au sein d’une équipe de 12 personnes, 300 articles en ligne, un webmaster-créa’ professionnel à nos côtés. Un fonctionnement en mode “hub”, ouvert à tous, une démarche transverse mais pro qui a trouvé son public.
Ce qui plaît ? “Des vrais gens qui parlent au vrai gens, une démarche ouverte à tous, l’humain au cœur de la ville”. L’un comme l’autre engagés depuis toujours, nous avons pu surmonter ensemble les difficultés, les doutes, la méfiance, l’urgence, les contraintes légales et financières. Avec l’espoir que notre démarche, ce chaînon manquant de la proximité, soit dupliquée ailleurs.”
Notre méthode ? “Ne pas trop se poser de questions, avancer, toujours, en s’appuyant l’un sur l’autre quand il le faut.”
Vivifiant, le contact des jeunes
Henri et Catherine ont été trois ans chefs de groupe, une spécificité des SUF (Scouts Unitaires de France) qui proposent ce service en couple. Si le poids des tâches administratives a souvent été pesant, ils en retiennent un lien privilégié avec les jeunes. Pour certains, ils ont été “de seconds parents, de ceux à qui on peut tout dire en sachant qu’on sera écouté avec affection et exigence”, témoigne Virginie, une ancienne cheftaine.
Quelques années après avoir rendu leur foulard, ils analysent : “Ce que ça a apporté à notre couple ? Les jeunes chefs que nous encadrons attendent d’être épaulés dans les responsabilités que nous leur confions. Nous avons donc sans cesse pris le temps d’échanger et de nous mettre d’accord sur les réponses à leur apporter, peut-être plus que dans tout autre domaine de votre vie commune. ”
Pourquoi on a accepté ? “Lorsqu’on nous a demandé de prendre cet engagement chez les SUF, nous l’avons accepté parce que c’était une mission en couple : même si nous n’en connaissions pas encore toutes les facettes, nous savions qu’ensemble, nous saurions la mener à bien.”
Des conseils à donner aux couples ? “En s’investissant auprès de jeunes que l’on fait grandir et qui en retour nous challengent, on découvre un autre terrain de rencontre que le cadre familial, et nos objectifs communs gagnent en simplicité pour continuer à se découvrir mutuellement, à progresser côte à côte…
Une anecdote ? “J’ai toujours dit, durant les 17 années de mariage qui ont précédé cet engagement, que j’avais un mari presque parfait… “presque” parce qu’il n’avait pas été scout… Alors maintenant… !!!”
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Il existe forcément l’association qui a besoin de vous deux
Ecolos, cathos, bobos, à chaque couple son charisme. Alors qu’il est si simple, sur le net ou à l’occasion des forums des associations qui ont lieu dans la plupart des villes de France en septembre, de trouver l’association qui correspond à son cahier des charges, un constat s’impose : l’étiolement des bénévoles. Après une journée de travail , les aspirations sont plus aux loisirs ou au sport, pour prendre soin de soi. Et pourtant, s’engager dans une association, en plus de l’impact conjugal, procure de l’énergie, permet de moins se focaliser sur ses soucis professionnels, de rencontrer des gens passionnants.
Nous avons rencontré des fondateurs d’associations humanitaire, de jumelages culturels, des militants du slow food ou de la danse bretonne, des passionnés de jeux en bois, du micro-crédit, des l’aide aux sans abris ou d’ornithologie. “Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse“, disait Musset. Une expression transposable à un engagement conjugal, pour donner à son couple, non pas tout de suite une odeur de sainteté, mais ce parfum qui lui est particulier, subtil bouquet de senteurs formé par la tendresse, les projets, un zeste d’audace et beaucoup de don.