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Bouleversé par le festival Woodstock, un prêtre témoigne de son expérience

WOODSTOCK POLAND

Édition 2017.

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Catholic News Agency - publié le 20/08/17
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Le festival Woodstock est l’un des plus grands festivals de musique en plein air d’Europe, se produisant annuellement depuis 1995 en Pologne. De nombreux groupes de rock, punk, reggae, funk, metal, venant de Pologne comme du monde entier, figurent à chaque édition.

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Le père Jacques est un missionnaire de la Miséricorde et, également, curé du Sanctuaire de Notre-Dame de Markowice en Pologne. Pendant de nombreuses années, il a été responsable de Caritas, l’équivalent du Secours catholique polonais de la ville de Gniezno. Cette année, il a été pour la toute première fois au festival Woodstock, en Pologne, en tant qu’évangélisateur.

« C’est bouleversant ! C’est exactement là, juste à cet endroit, pile, au milieu de cette foule, que j’ai ressenti mes émotions les plus fortes. Je me suis enlacé à la Miséricorde du Christ !”

Le père Jacques témoigne de son expérience et reconnaît que, là-bas, il a rencontré l’Église dont parle le pape François : l’Église comme un hôpital qui accueille la souffrance et accompagne les blessés dans leur douleur.

« Après de nombreuses confessions et conversations, j’ai compris que toutes ces émotions négatives que nous craignons, toutes ces agressions, cette violence comme l’alcool, les drogues, les stimulants ne sont qu’un masque, une forme de fuite ou de mécanisme de défense pour essayer de tenir, face à une immense douleur du cœur », dit-il, ajoutant qu’il ne juge pas le festival de Woodstock. « J’étais juste là en mission ».

« Je suis allé à Woodstock en tant que missionnaire de la Miséricorde, en tant que prêtre et confesseur, pour être avec les gens et parler avec chacun de ceux qui en éprouvait le besoin, voire l’envie. Ceci n’est pas propre à ce festival. S’il y n’y avait pas Woodstock, il y aurait d’autres évènements. Le problème de la violence et de la drogue ne concerne pas l’endroit, mais les personnes. Je ne suis pas allé là-bas afin de condamner ou d’instruire, mais uniquement pour servir, et je dois dire qu’à côté de cette grande excitation du rock, j’ai rencontré une grande faim d’amour et un profond désir de Dieu. »

Présent au festival Jésus*, Monseigneur Grzegorz Ryś a rappelé aux évangélisateurs de ne pas exercer de pression. Il expliquait l’inutilité de forcer quelqu’un à croire, et conseillait plutôt de rester dans l’attente et l’accueil, tout en ouverture : « Certaines choses, certains moments dans la vie d’un homme, doivent être vécus par lui seul. Même si vous voulez vraiment l’aider, parce que vous l’aimez, vous ne pouvez rien faire. Vous devez lui laisser l’espace de sa liberté. »

Le père Jacques nous a d’ailleurs raconté comment s’était concrètement déroulée sa mission évangélique au festival : « Je m’installais dans le champs, juste au dessous d’une croix mesurant plusieurs mètres, avec un siège vide à côté de moi et j’attendais. Je dois reconnaître que je n’attendais jamais très longtemps. Souvent, la plupart de mes visiteurs commençaient simplement par me dire que dans le fond, ils ne savaient pas vraiment pourquoi ils étaient venus là. De là, la conversation se construisait seule.

Je dois avouer avoir fortement ressenti combien l’évangélisation est l’œuvre du Seigneur Jésus ; c’est Lui qui opère en nous. Le pape François présente l’Église comme un hôpital de campagne, dont la vocation est de soigner les plaies et non de les rouvrir, et c’est exactement ce que j’ai expérimenté : j’ai écouté des personnes horriblement blessées, qui sont venues avec des souffrances inimaginables, des histoires impossibles à croire, des vies empêtrées par des choix d’adultes, mais aussi suite à des enfances difficiles. J’ai entendu le manque d’amour, l’absence d’attention et de soins, le vide de chaleur familiale. Beaucoup avaient simplement envie de rejeter tout ça, et pour s’en défaire ils avaient besoin qu’on les écoute. »

« Je ne peux pas et je ne suis pas en mesure de mettre en mots toute cette souffrance, cette colère, ni même cette soif d’amour. Je conserve au fond de moi toutes ces histoires et ces personnes, et je prie pour eux » , dit le père Jacques.

Il y avait aussi des questions difficiles sur la foi, sur Dieu, sur le Mal. Un grand nombre de ces jeunes disent croire en Dieu, mais détester les prêtres. « Je pouvais seulement leur dire : “Vous en avez le droit” . Certains ont exprimé un sentiment d’injustice, des reproches envers les prêtres. Je pense que l’unique réaction, la seule chose que vous pouvez faire alors, est simplement d’écouter et d’espérer que finira par jaillir en eux la pensée qu’il existe aussi des gens sur lesquels on peut compter. »

« Finalement, j’ai aimé la façon dont les festivaliers répondaient lorsqu’ils étaient interrogés sur l’équipe pastorale. « Ils sont cools », disaient-ils souvent. J’ai apprécié le compliment ! »


* Le festival Jésus est une initiative polonaise visant à évangéliser les jeunes participants au festival Woodstock. Il a été créé en 1999 dans le diocèse de Zielona Gora-Gorzow, à l’initiative de l’évêque Mgr Edouard Dajczaka, en réponse à la nécessité d’une pastorale des participants au plus grand festival de rock en Europe, réunissant la présence de plusieurs centaines de milliers de jeunes. Cette année s’est déroulée la dix-huitième édition. Elle était organisée sous le haut patronage du saint Frère Albert Chmielowski.
Chaque jour sur le festival de Jésus, déployé au sein de celui de Woodstock, les jeunes peuvent profiter des messes, de l’adoration du Saint-Sacrement mais également de réunions, concerts, conférences et projections de films.

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