Écran de cinq mètres, caisson de basse, six enceintes : bienvenue dans la salle de cinéma privée des souverains pontifes !
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Tout sourire, Léon XIII est immortalisé bénissant une caméra sur une pellicule des frères Lumière. Nous sommes en 1896 : c’est la première vidéo d’un pape. Depuis, les souverains pontifes n’ont cessé d’être filmés, comme chefs d’État et comme pasteurs universels. Ce formidable patrimoine vidéo de l’ère analogique est géré depuis 1959 par la “filmothèque vaticane”, dotée d’une cave de conservation des bobines, d’une vaste collection cinématographique et d’une étonnante salle de projection installée dans une ancienne chapelle.
Écran de cinq mètres, caisson de basse, six enceintes… avec 54 sièges molletonnés rouge cardinalice, on trouve dans l’ancienne chapelle du palais Saint-Charles l’unique salle de cinéma du petit État. Sur la tribune au-dessus du porche, deux projecteurs ont remplacé le buffet d’orgue. Sur les côtés, entre les colonnades, des rideaux en tissus épais permettent d’adapter l’acoustique de la salle voutée au visionnage.
La vie est belle au Vatican
Ce cinéma, haut de plafond, sert pour des conférences, des avant-premières et des projections privées au personnel de la curie. Jean Paul II avait l’habitude d’y visionner des films le dimanche avec son compatriote et complice le cardinal Andrej Deskur. En 1999, le pape polonais y regarda La Vie est belle à côté du réalisateur Roberto Benigni. Benoît XVI y visionna un documentaire sur Paul VI en 2008.
Situé tout à côté de la résidence du pape François, ce cinéma ne semble pourtant pas séduire le pontife argentin qui, a-t-il confié un jour, “ne regarde plus la télévision” suite à un vœu fait à Notre-Dame du Mont-Carmel en 1990. Cela n’empêche pas la réalisation de plusieurs films biographiques sur l’ancien archevêque de Buenos Aires.
Le cinéma est géré par le bureau de la filmothèque du Vatican, laquelle dispose aussi d’une collection de près de 9000 titres : archives sur les papes et le Saint-Siège, documentaires d’actualité, mais aussi longs métrages d’intérêt artistique ou théologique. On y trouve La Résurrection du Christ de Kevin Reynolds, projeté au Vatican en présence des acteurs, le récent film Spotlight sur les affaires de pédophilie dans le diocèse de Boston, Le Seigneur des Anneaux, La liste de Schindler offerte par Steven Spielberg, 2001 L’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, présenté en 2001 avec la veuve du réalisateur, Ben-Hur de William Wyler… et même un film que l’on pensait disparu : L’Enfer de Giuseppe de Liguoro, réalisé en 1911 et aux effets spéciaux novateurs. Il fait partie du Fond Joye, une collection remontant au début du septième art et donnée à la filmothèque.