Si l'Église ne permet pas à un prêtre ordonné de se marier, un homme marié et même père de famille, devenu veuf, peut être ordonné prêtre. En effet, si le sacrement du mariage fonde un « contrat sacramentel » indissoluble, le décès de l’épouse mettant fin à la vie conjugale, rien ne s’oppose à ce que le sacrement de l’ordre soit reçu par l’époux veuf. Car le lien du mariage scellé de façon définitive sur Terre ne saurait perdurer de la même façon dans l'Éternité. Le veuvage est donc la seule condition dans laquelle un père de famille peut, dans l'Église catholique latine, devenir prêtre. Et il est à noter que si un nouveau mariage est envisageable pour un veuf laïc marié religieusement, il n’est évidemment pas possible pour un veuf ordonné prêtre.
Si l’institution ne renseigne aucune statistique sur ces parcours atypiques, des témoignages relatant de tels itinéraires existent aujourd’hui dans plusieurs diocèses de France, notamment ceux où le clergé séculier se fait de moins en moins nombreux. Mais la condition de père de famille, si elle n’est pas un obstacle à l’ordination dans ce cas de figure particulier, doit cependant, au cas par cas, être jugée compatible avec la prêtrise. En effet, la seule condition du veuvage, tout comme celle du célibat, ne suffit pas à recevoir les ordres. Il semble difficile de concilier la vie de veuf et père de famille ayant de jeunes enfants avec celle de prêtre, compte tenu des exigences que cela impose dans nos pratiques pastorales. Les évêques doivent donc tenir compte de cette situation particulière et l’estimer conciliable avec la vie de famille des aspirants à la prêtrise.
Notons cependant que dans certaines Églises catholiques orientales, comme par exemple l'Église gréco-catholique ukrainienne, les hommes peuvent se marier en vue de fonder une famille avant leur ordination sacerdotale. Le mariage ne leur est cependant plus permis après leur ordination et les évêques de ces Églises ne sont choisis que parmi les prêtres célibataires. Ces prêtres sont, avec les veufs ordonnés dans l'Église latine, les seuls à concilier la prêtrise avec la qualité de pères de famille.