Au cours de l’audience générale, le Saint-Père a appelé à la fin de la haine et des violences au Nigeria et en Centrafrique. Le pape François, “profondément peiné” par l’attaque survenue dimanche dernier à l’intérieur d’une église au Nigeria, et le signalement de nouvelles violences en Centrafrique contre les communautés chrétiennes, a appelé à la fin de “toute forme de haine et de violence” et que ne se répète plus “des crimes aussi honteux perpétrés dans les lieux de culte où les fidèles se rassemblent pour prier”.
Au moins 12 personnes ont été tuées et une vingtaine d’autres blessées dimanche au Nigéria dans une fusillade en pleine messe perpétrée par un homme lourdement armé qui a ouvert le feu l’assemblée avant de prendre la fuite. Le pape avait alors présenté “ses sincères condoléances” à Mgr Hilary Paul Odili Okeke, évêque de Nnewi, ainsi qu’à tous les fidèles du diocèse, en particulier aux familles des défunts et à tous ceux qui ont été affectés par la tragédie. Tragédie condamnée par le président nigérian, Muhammadu Buhari, qui l’a qualifiée “d’épouvantable crime contre l’humanité” et “d’indicible sacrilège”.
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Depuis quelques jours aussi, en Centrafrique, se multiplient des témoignages alarmants de nouveaux massacres. Un nouveau rapport de l’ONU fait état d’une situation inhumaine de violence qui enflamme depuis plusieurs mois différentes zones du pays. Parmi les zones les plus touchées : Bangassou, Zemio, Obo, Mobaye, Batangafo et d’autres encore où les tensions sont de plus en plus fortes des signes avant-coureurs de génocide commencent à apparaître.
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Divers messages dramatiques de l’archevêque de Bangassou à sa communauté – les comboniens — rapportés par Vatican Insider, confirment la recrudescence de violence et le risque d’une escalade effroyable. “Ils ont attaqué et saccagé la mission de Gambo, il y a cinquante morts”, a annoncé Mgr Juan José Aguirre, mardi soir. À la mission, située à 75 kilomètres de Bangassou, sont arrivées les milices anti-balaka (à majorité chrétienne) qui ont éloigné les miliciens de la seleka (à majorité musulmane), a-t-il raconté. Mais lundi les soldats égyptiens de la force onusienne (la MINUSCA) seraient entrés pour chasser les anti-balaka, laissant du coup aux selekas la possibilité de revenir et c’est là qu’ils “ont égorgé” à tour de bras. Mgr Aguirre craint le même sort pour la mission de Bema dans la commune de Gbatinga à Ouango-Bangassou.
Pardon de Dieu, moteur de l’espérance chrétienne
Au cours de sa deuxième catéchèse depuis la reprise des audiences générales après la pause estivale, le pape François a offert aux fidèles et pèlerins un nouvel enseignement sur le pardon de Dieu, moteur de l’espérance chrétienne, qui transforme et permet d’espérer en “une possible résurrection” même chez ceux qui “ont accumulé tant de mauvais choix”. Avec le pardon de Dieu, a-t-il assuré, “Jésus offre aux personnes qui ont commis des erreurs l’espérance d’une vie nouvelle”. Et comme l’Église est “un peuple de pécheurs qui expérimentent la miséricorde et le pardon de Dieu”, a rappelé le Saint-Père, nous sommes “habitués au pardon des péchés”, et peut-être à trop “bon marché”, alors “nous devrions nous rappeler que le Fils de Dieu – qui “incarne et révèle le cœur de Dieu” — va jusqu’à mourir sur une croix, parce qu’il veut “la libération totale et définitive du cœur de l’homme”. Membres de l’Église, peuple de pécheurs, a-t-il martelé, “nous avons besoin de la miséricorde de Dieu !”. En comprenant cette vérité de base, le chrétien reçoit de Dieu “la plus belle mission du monde, celle de l’amour fraternel et de l’annonce d’une miséricorde que Dieu ne refuse à personne”.
La première mission fondamentale de l’Église est donc d’être “un hôpital de campagne, et un lieu de guérison, de miséricorde et de pardon, et source d’espérance pour tous les souffrants, les désespérés, les pauvres, les pécheurs, et les rejetés”. Que la miséricorde et le pardon de Dieu “nous transforment et nous redonnent l’espérance, pour témoigner d’une vie marquée par son amour”, a souhaité le pape aux pèlerins avant de leur donner sa bénédiction dans les différentes langues.