La basilique Saint-Pierre n’est pas la seule église du Vatican facilement accessible : on peut aussi rentrer sans problème dans Sainte-Anne-des-Palefreniers, paroisse du petit État.
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Le Vatican est un État de paradoxes : il est le plus petit des États mais abrite la plus grande église au monde, la basilique Saint-Pierre, bâtie sur le lieu du martyr de l’apôtre. Et si celle-ci est bien une paroisse, elle ne dispose pas de territoire. En effet, tout le territoire du Vatican relève d’une autre paroisse : celle de l’église Sainte-Anne-des-Palefreniers. Alors qu’elle est de taille relativement modeste, il s’agit de la seule paroisse au monde à recouvrir l’ensemble d’un pays.
L’histoire de cette paroisse s’est construite au fil des siècles. En 1378, le pape Urbain IV institue la confrérie des Palefreniers, gentilshommes de la cour pontificale chargés des fonctions de confiance dans les tâches du quotidien du successeur de Pierre. Ceux-ci se choisissent sainte Anne, mère de la Sainte Vierge, comme protectrice. Ils prennent alors l’habitude d’aller prier sur l’autel dédiée à la sainte dans la basilique Saint-Pierre.
Deux siècles plus tard, les palefreniers lance le projet d’une chapelle entièrement dédiée à sainte Anne. Après quelques retards, l’église est inaugurée en 1583. Il s’agit de la première église romaine de la Renaissance de forme elliptique, signe ainsi une redécouverte de forme architecturale de la Rome impériale. Sur la façade, un médaillon représente sainte Anne instruisant sa fille la Vierge Marie.
Caravage censuré
Pour orner leur chapelle, au début du XVIIe siècle, les palefreniers commandent un tableau à un grand maître, le Caravage. Celui-ci réalise alors La Madone des palefreniers qui représente sainte Anne, la Vierge et l’Enfant Jésus. Mais l’œuvre choque : l’Enfant – déjà grand – est nu et le décolleté de sa mère est plongeant. Le tableau est donc retiré. On peut aujourd’hui l’admirer à la Galerie Borghèse, à Rome.
Il faut attendre 1929 et la naissance de l’État de la cité du Vatican tel que nous le connaissons aujourd’hui pour que Sainte-Anne soit érigée en paroisse par le pape Pie XI. Il la proclame paroisse pontificale et la confie aux religieux augustiniens, toujours en charge. Quant aux palefreniers, ils changent d’église attitrée.
Depuis, les papes successifs sont tous venus en visite dans la paroisse. Quatre jours après son élection en mars 2013, le pape François fait sensation en célébrant par surprise une des messes quotidiennes de la paroisse du Vatican. Aux côtés de quelques amis mis dans la confidence, se trouvent ainsi les paroissiens habituels de Sainte-Anne.
Outre la place Saint-Pierre, le moyen le plus facile d’entrer sur le territoire du Vatican est encore d’aller à l’église Sainte-Anne. Il s’agit en effet de l’unique autre lieu de la cité-État où l’on peut entrer librement, sans aucune autorisation ni contrôle. Ouverte très tôt le matin, l’église accueille le personnel civil et ecclésiastique travaillant au Vatican, mais aussi les paroissiens du quartier et tous les pèlerins qui le souhaitent. La messe y est d’ailleurs célébrée plusieurs fois par jours, en différentes langues.
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