Pasteur de l’Église universelle, le Pape porte une lourde charge pour laquelle il a besoin d’être particulièrement porté par la prière. Pour cela, un monastère a été créé au sein même du Vatican.
Depuis sa toute première apparition sur le balcon de la basilique Saint-Pierre après son élection, le pape François conclut chacune de ses interventions en demandant de prier pour lui. Si cette demande était moins systématique chez ses prédécesseurs, ils n’en ressentaient pas moins le besoin.
À tel point qu’en 1992 le pape Jean Paul II décide de faire construire un couvent dans les jardins du Vatican spécialement dédié à cette intention, la maison Mater Ecclesiae. Le lieu est inauguré par le pape lui-même le 13 mai 1994. Jour anniversaire de la première apparition de Fatima (Portugal) en 1918, et de la tentative d’assassinat contre le pape polonais en 1981.
Soutenir le Pape
Tous les cinq ans, la communauté religieuse change. Ont ainsi été successivement accueillies des clarisses, des carmélites déchaussées, des bénédictines puis des visitandines. Elles dédient leur prière pour “soutenir le Saint-Père dans sa sollicitude quotidienne pour toute l’Église”.
Jean Paul II voulait par ailleurs que cette communauté de religieuses représente l’universalité de l’Église. Les sœurs viennent donc de tous les continents. Elles partagent leur vie entre la prière, la dévotion à Marie et le travail — entretien du potager pour apporter légumes et confitures au pape, broderie, parcheminerie, confection de vêtements liturgiques.
En novembre 2012, le groupe de sept visitandines quitte les jardins du Vatican et des travaux sont discrètement conduits dans la maison. Le 11 février suivant, Benoît XVI annonce sa renonciation. Après un court passage par la résidence pontificale de Castel Gandolfo, au sud de Rome, le désormais pape émérite rejoint Mater Ecclesiae.
Un appartement y a été aménagé pour lui. Une chambre est même prévue pour son frère aîné Georg, qui vit la plupart du temps en Bavière (Allemagne). Dans sa retraite monacale, le pape émérite est accompagné de son secrétaire et préfet de la Maison pontificale, Mgr Georg Gänswein, et de quatre laïques consacrées du mouvement Communion et libération, chargées de son quotidien. C’est là qu’il reçoit ses rares visiteurs.
Désormais, c’est Benoît XVI qui assume la mission originelle de Mater Ecclesiae de prier pour le successeur de Pierre. Le pape émérite prie “pour l’Église, pour son successeur ; il est une présence que nous ressentons” confiait ainsi le père Federico Lombardi, ancien directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le 11 février dernier, à l’occasion du quatrième anniversaire de la renonciation du pape allemand. D’autant plus qu’il est bien placé pour savoir que “la croix de la papauté est parfois lourde”, comme il le confiait en 2008 à la supérieure de la communauté.
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