Le groupe armé philippin Maute, se réclamant de l’État islamique, affronte depuis trois mois l’armée gouvernementale dans la ville de Marawi. Caritas lance un appel pour les réfugiés.
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“Venons à l’aide de Marawi !”, enjoint Caritas Philippines, qui assemble des volontaires pour soutenir les exilés de la ville. Les combattants de Maute — issus d’une scission d’extrémistes au sein d’un groupe islamiste, le Front moro islamique de libération (FMIL) — poursuivent l’espoir délirant d’un califat philippin, au cœur d’un pays à majorité chrétienne. Malgré l’intervention de l’armée, ils tiennent encore près de 1 500 bâtiments.
Le conflit a provoqué l’exil d’environ 300 000 personnes, et le père Gariguez, connu pour sa défense des communautés indigènes, implore : “Ramenons de la joie et de la sécurité pour nos enfants”. Demandant une intervention rapide de l’Église catholique, il se réjouit de l’aide déjà apportée par Caritas, qui s’élève à 198 000 dollars. Quant à l’évêque de Marawi, Edwin de la Pena, il soutient une initiative de femmes musulmanes : elles ont organisé une marche en direction de la ville, pour exprimer leur colère. “Je crois en la valeur unique de la contribution des femmes pour achever la guerre”, a-t-il assuré.
Les islamistes des Philippines
Les frères Maute, Omarkhayam et Abdullah, ont donné leur nom à cette organisation qui refuse les négociations entreprises par les dirigeants du FMIL, auquel ils appartenaient auparavant. Fondé en 2012, le groupe Maute a été rejoint par des mouvements terroristes minoritaires en 2017, après avoir prêté allégeance à l’État islamique. Il vit du racket des populations locales, et s’est distingué par sa violence, en particulier à l’encontre des chrétiens. Lors de la prise de Marawi, les jihadistes ont détruit la cathédrale de Marie-Auxiliatrice, incendié des écoles et mis en fuite la population civile. Ils ont aussi saisi environ 200 otages, parmi lesquels une centaine sont encore entre leurs mains, y compris le père Chito Suganob, enlevé le 23 mai avec des paroissiens en pleine messe.
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Le président Duterte, célèbre pour ses sorties provocantes, a décrété la loi martiale sur l’île de Mindanao, au sud de l’archipel, où se situe la ville de Marawi. Mardi 18 juillet, il se rendait pour la première fois à Marawi pour encourager les troupes philippines. Revêtu d’une tenue de camouflage, il a assuré que “le combat n’était pas fini”. Il craint en particulier que le groupe Maute ne soit parvenu à essaimer hors de la ville. Jusqu’à présent, les combats à Marawi auraient coûté la vie à 565 personnes, dont 421 jihadistes et 99 soldats et policiers.
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