En moins de 24 heures, une vingtaine de sites catholiques au Brésil, aux États-Unis et en Afrique ont eu la mauvaise surprise d’être bloqués par le réseau social de Mark Zuckerberg. Le spectre de la censure a été évoqué, mais il s’agit plus probablement d’une anomalie technique.Un peu plus de deux douzaines de pages catholiques ont été bloquées en moins de 24 heures sur Facebook, rapporte Catholic news agency (CNA), sans que le réseau social ne donne de motif. Le média recense plus exactement 25 sites : 21 brésiliens et 4 pages de langue anglaise administrées aux États-Unis ou en Afrique. Elles avaient toutes une audience relativement importante, allant de quelques centaines de milliers à six millions de fans.
La plus suivie, « Catholique et fière » (« Catholic and Proud »), était basée au Nigéria. Kenneth Alimba, administrateur de la page a expliqué à CNA n’avoir reçu aucune justification. Même s’il n’est pas très « optimiste » quant à une éventuelle réponse, le Nigérian a quand même écrit à Facebook pour demander les raisons du blocage. Il a toutefois précisé que d’autres pages catholiques qu’il dirige, avec moins d’adeptes, sont toujours en ligne.
De son côté, « Jésus et Marie » (« Jesus and Mary »), dont la photo principale représentait le cœur sacré de Jésus et Marie, comptait 1,7 million d’adeptes. Localisée au Ghana, la page a été désactivée ce lundi 17 juillet. L’administrateur, Godwin Delali Adadzie, déclare que vers 20h30 heure locale le réseau social lui a demandé de télécharger une photo de lui, parce que son compte personnel était « suspecté d’activités suspectes », sans plus de précision. Après quelques minutes, il a été autorisé à revenir dans son compte personnel. Une notification lui indiquant que « Jésus et Marie » avait été désactivée l’attendait. Selon lui, tous les éditeurs de la page ont été forcés de passer par le même processus. Le Ghanéen a déclaré à CNA qu’après examen des politiques de Facebook, il ne trouvait pas celle qu’il aurait « violée pour que [sa] page soit retirée ». Adadzie a passé deux coups de fils à Facebook, qui sont pour le moment restés sans réponse.
Facebook déjà suspecté de censurer les “conservateurs”
Le réseau social de Mark Zuckerberg a mis 24h pour réagir, après que certains administrateurs aient parlé de censure. Ce n’est pas la première fois que le site aux deux milliards d’utilisateurs subit cette accusation. En mai 2016, le site américain Gizmodo avait publié un article intitulé « Nous supprimions régulièrement des infos de droite, disent d’anciens salariés de Facebook ». Celui-ci s’appuyait sur plusieurs témoignages anonymes d’anciens sous-traitants du réseau social qui affirmaient que l’accueil du site n’affichait pas de manière fidèle les sujets et que certains liens pouvaient être arbitrairement retirés. Deux témoignages accusaient certains responsables de Facebook d’avoir régulièrement censuré des sujets d’actualité concernant le Parti républicain et d’avoir supprimé des liens vers certains sites jugés très conservateurs. Facebook avait alors tout nié. Le responsable de l’équipe en charge des trending topics, Tom Stocky, avait alors publié une longue réponse affirmant que « Facebook interdit à nos employés de discriminer des sources, quelle que soit leur idéologie politique ». Zuckerberg avait également tenu a rencontré les dirigeants américains conservateurs pour leur assurer la neutralité de son site.
Par le passé, il est arrivé que des comptes d’utilisateurs aient été bloqués par inadvertance sur Facebook en raison de pannes du système ou de nombreuses plaintes contre la page dans un court laps de temps. Dans ces cas, le réseau social a restauré les comptes après avoir examiné leur contenu. Cette fois, le réseau social évoque la même raison, expliquant que l’incident « a été déclenché accidentellement par un outil de détection de spam ».