L’Église attribue à certains mois de l’année une dévotion particulière. Après le mois de juin consacré au Sacré-Cœur, juillet est consacré au Sang de Jésus. L’occasion de revenir sur un point liturgique méconnu : la communion au Sang du Christ.
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Le prêtre, à chaque messe, accomplit le rituel complet de la Cène du Jeudi saint : « Prenez et mangez en tous… Prenez et buvez en tous ». Mais le Sang contenu dans le calice, que le prêtre élève en même temps que l’hostie, est rarement proposé aux fidèles laïc lors de la Communion : pourquoi ?
Communier sous les deux formes, ou deux « espèces », de la présence réelle (le pain et le vin, Corps et Sang de Jésus) n’est absolument pas interdit, mais restreint. Cependant, il est d’usage que ce privilège soit celui du prêtre. Il n’en a pas toujours été ainsi, puisque c’est seulement le concile de Constance, en 1415, qui formalise la restriction. Longtemps, la communion des laïcs au Sang de Jésus fut considéré comme un rite crypto-protestant. Le concile Vatican II assouplira considérablement la situation.
Pourquoi n’est-ce pas alors plus répandu ?
L’Instruction Eucharisticum Mysterium expliquait ainsi la beauté de la communion au Corps et au Sang : « Le signe du banquet eucharistique est alors plus parfaitement mis en lumière et on exprime plus clairement la volonté selon laquelle la nouvelle et éternelle alliance est conclue dans le Sang du Christ. On exprime aussi plus pleinement combien le sacrifice et le banquet appartiennent au même mystère d’une façon telle qu’ils se rattachent très étroitement l’un à l’autre ». Mais l’explication de l’accès restreint est simple : la mise en oeuvre de la communion au Sang du Christ est difficile à mettre en oeuvre dans une assemblée, avec les risques de renversement que cela suppose. Comment prévoir par ailleurs la quantité nécessaire à toute une assemblée ? En plus, c’est une pratique peu prudente en cas d’épidémie… On ne rencontre donc souvent cette « double communion » que dans de petites communautés religieuses.
L’hostie seule n’est-elle donc pas incomplète ?
« Prenez et buvez en tous » avait dit Jésus. On est en droit de se demander si le fait de ne recevoir “que” le corps du Christ ne prive pas le communiant d’une part de l’héritage qu’Il a voulu nous transmettre lors de la Cène.
L’Église ne pourrait être plus claire sur la question. L’instruction Eucharisticum Mysterium de 1967 rappelait bien qu’ « on reçoit sous chaque espèce le Christ total et complet ». Et saint Thomas, soucieux d’aider à comprendre ce mystère ajoutait : « Quand l’hostie se divise, Jésus s’y trouve comme un même visage dans les fragments d’un miroir brisé »
Quelles circonstances permettent la Communion de tous au Sang de Jésus ?
Il existe tout d’abord des circonstances liturgiques : au Jeudi saint, à Pâques, parfois pour la Pentecôte selon les paroisses ; certains sacrements également, comme le mariage mais aussi l’extrême-onction. Et les intolérants au gluten peuvent recevoir des dispenses spéciales. Enfin, le rite oriental et toute la communauté des chrétiens d’Orient ont toujours eu pour habitude de communier au Corps et au Sang du Christ.
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