Les audiences générales du Saint-Père sont suspendues jusqu’en août, l’occasion de revenir sur les temps forts de ses 28 catéchèses pour continuer à “croire, toujours et malgré tout”.
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Comme chaque été, les audiences générales hebdomadaires du pape François sont suspendues jusqu’au mois d’août. L’occasion pour les médias catholiques de revenir sur les temps forts de ses catéchèses, et les méditer calmement. L’agence d’information catholique italienne SIR y a pensé, et nous avons voulu faire comme elle, proposant ce mercredi à nos lecteurs un tour d’horizon des 28 dernières, toutes consacrées à l’espérance chrétienne, dans lesquelles le Saint-Père, au fil des semaines, s’est attaché à offrir aux fidèles et pèlerins les ingrédients d’une vraie « thérapie de l’espérance », comme il l’appelle lui-même, faite de questions, d’écoute, d’introspection intérieure, et de beaucoup d’humilité. Espérance qu’il a comparée à “une ancre”, “un casque” de protection, “une voile”, pour avancer dans la vie, et représentée sous les traits de Rebecca, Rachel, Judith, Madeleine, et de toutes les femmes et mères courageuses. Appelant chaque chrétien à être des “semeurs d’espérance”, surtout aux côtés des plus vulnérables, des pauvres, des exclus…
L’espérance c’est continuer à croire, toujours et malgré tout (…) C’est savoir que le mal ne triomphera pas, que les souffrances finiront. “Qu’il est laid de voir un chrétien qui a perdu toute espérance », un chrétien qui “n’a devant son cœur qu’un mur et croit que tout est fini pour lui”, s’est exclamé le Pape. Non, “soyons des hommes et des femmes d’espérance », qui se laissent “toucher par Dieu”, appelait-il deux semaines avant Noël.
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L’espérance faite femme
L’espérance est femme. Que de fois le Pape a souligné ce concept ! Et la première femme citée est Rachel, l’ancêtre du peuple de Dieu, qui “représente la souffrance de toutes les mères du monde et de tous les temps, les larmes de tous ceux qui vivent une perte irréparable”. Le Seigneur lui a parlé avec délicatesse, enseignant que pour parler d’espérance à une personne désespérée, “il faut d’abord partager sa souffrance et s’unir à ses larmes”, a expliqué François à l’audience générale du 4 janvier 2017. Et si on ne peut pas, alors “il vaut mieux se taire et s’en tenir aux caresses et aux gestes”, a-t-il ajouté en italien.
Autre modèle de femme courageuse, Judith. Malgré une situation désespérée, elle a su redonner confiance à son peuple et à le guider sur “les chemins de l’espérance”. L’occasion pour le Saint-Père, le 25 janvier 2017, d’expliquer l’importance pour un chrétien de ne “jamais se résigner” face aux difficultés — “D’ailleurs je trouve que les femmes sont bien plus courageuses que les hommes !”, a-t-il confié aux fidèles et pèlerins à ce propos – et de rappeler au chrétien : “Ce n’est pas à nous qu’il revient d’enseigner à Dieu ce qu’il doit faire, car Il sait mieux que nous ce dont nous avons besoin, nous devons lui faire confiance, en acceptant que son salut et son aide nous parviennent par des chemins autres que les nôtres”.
Espérer pour un chrétien, c’est “apprendre à vivre dans l’attente, comme une femme enceinte… ce n’est pas facile mais ça s’apprend”, a encore déclaré le pape François à l’audience générale du 1er février.
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Vraies et fausses espérances
L’espérance pour un chrétien, c’est accepter les peines, les efforts contre les épreuves, les tentations, les illusions, les mirages, qui se présentent dans la vie. “L’existence chrétienne n’est pas un tissu de doux bonheurs, mais traversée de vagues qui renversent tout”, a déclaré le Pape durant cette audience du 1er février, réitérant alors aux fidèles l’invitation de saint Paul aux premières communautés à “porter l’espérance du salut” comme un casque “bien accroché” sur la tête, face aux épreuves de la vie.
Et pour vivre et entretenir cette espérance, il est impératif que le chrétien se tienne à l’écart, se méfie “des fausses idoles” que sont “l’idéologie, l’argent, le pouvoir, le succès, la santé et la beauté”, a déclaré le Pape un mois auparavant, le 11 janvier. “Rien ne sert d’aller chez une voyante et se faire lire l’avenir dans la main ou les cartes, tout ça n’est que poudre aux yeux” pour “remplir les vides de la solitude et adoucir notre peine à croire”, a-t-il mis en garde, “ces idoles conduisent à la mort (…) il faut nous en défendre et nous en remettre à Dieu !”.
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Amour hypocrite et amour vrai
Et que d’avertissements contre l’hypocrisie, au fil de ses catéchèses. Cette hypocrisie qui “peut s’insinuer partout, voire même dans notre manière d’aimer”, quand le but recherché n’est pas réellement de “se prodiguer pour les autres”, mais de “s’afficher ” et en tirer un bénéfice personnel. Ce comportement est signe d’un “amour hypocrite”, d’un “égoïsme déguisé en amour”, a-t-il fustigé le 15 mars, en expliquant le sens de la charité chrétienne. Alors que l’amour vrai, lui, “ne fait rien d’inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s’emporte pas, n’est pas rancunier, ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais trouve sa joie dans ce qui est vrai, supporte tout, fait confiance en tout, espère tout, endure tout”. Cet amour est lié à la joie de l’espérance chrétienne.
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L’amour de Dieu est source d’espérance. Et “tout le monde mérite d’être aimé, ne pensons pas que l’amour doit se mériter, ceci serait une terrible erreur, serait tomber dans une forme d’esclavage”, a déclaré le Pape, le 14 juin dernier, en commentant l’amour “gratuit” et “inconditionnel” de Dieu qui aime ses enfants comme “une mère aime son enfant même quand il est pécheur”. L’amour appelle l’amour ! Pour changer le cœur d’une personne malheureuse, “il faut d’abord l’embrasser, lui faire sentir qu’elle est désirée, qu’elle est importante, alors elle cessera d’être triste”. D’ailleurs, le premier pas accompli par Dieu n’est-il pas celui “d’un amour donné à l’avance et sans condition” ? Dieu “nous aime parce qu’il est amour”, et l’amour “tend naturellement à se répandre, à se donner”. Il n’existe pas “d’enfants méchants, comme il n’existe pas d’adolescents totalement mauvais, mais des personnes malheureuses”, avait insisté le Pape ce jour-là.
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Jamais seuls
28 catéchèses pour rappeler aux fidèles et pèlerins que l’espérance n’est pas seulement une “affaire personnelle” mais aussi “communautaire” et “ecclésiale” qui accompagne les chrétiens dans leur vie quotidienne, comme une corde qui les relie à une “ancre”, ou comme “une voile” qui “recueille le vent de l’Esprit et le transforme en force motrice” jusqu’à les faire “déborder d’espérance”. “Semer l’amertume, semer le désespoir n’est pas chrétien (…) les hommes ont besoin d’espérance pour vivre et de l’Esprit saint pour espérer”, a exhorté le pape François à l’audience générale du 31 mai. “Dieu marchera toujours avec nous, même dans les pires moments, dans les moments les plus douloureux, les moments d’échecs”, a-t-il répété inlassablement au fil de ses catéchèses. Citant à plusieurs reprise l’expérience des disciples d’Emmaüs qui, comme tant de personnes de nos jours — le cœur brisé par les guerres, le déceptions — ont espéré puis ont été déçus avant de retrouver peu à peur leur espérance.
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“Nous ne sommes pas seuls”, il l’a redit le 21 juin dernier, renvoyant fidèles et pèlerins à l’intercession de ces “merveilleux” compagnons de route que sont les saints, “souvent cachés parmi nous”, qui, par leur témoignage, encouragent tout chrétien à “ne pas avoir peur d’aller à contre-courant”. Ils sont “un merveilleux cadeau pour le monde actuel”, la preuve que “la vie chrétienne n’est pas un idéal inaccessible”, a garanti le Pape, les mieux placés pour nous convaincre que le Seigneur “ne déçoit jamais”, qu’il est comme “un bon ami toujours à nos côtés !” et mérite donc cette confiance qu’Il demande.
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