Une journaliste m’a demandé un jour de lui parler du karma. Elle entendait souvent ce mot dans les conversations et ne savait pas trop quoi en penser. En effet, ce concept est à la mode, comme les mots mantra et nirvana. Le karma se veut une tentative de réponse aux questions métaphysiques que nous nous posons : “Où étais-je avant de naître ? Pourquoi la souffrance et le mal ? Y a-t-il quelque chose ou quelqu’un après la mort ?”
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
Un concept lié à la réincarnation
Le karma est un élément clé de la philosophie bouddhiste. Il est complètement étranger à la tradition judéo-chrétienne. On ne retrouve pas ce terme dans la Bible. Le karma veut dire activité, action, les effets qui en découlent et qui nous attachent à l’existence. Le Bouddha enseigne qu’il faut se détacher de tout désir et de tout sentiment pour triompher du karma et ne plus craindre de renaître dans une nouvelle existence. On atteint alors le nirvana et on sort du cercle des réincarnations. Car la notion de karma est intimement liée à la croyance en la réincarnation.
Dans cette dynamique du karma, ce sont nos actions qui déterminent si la nouvelle vie sera heureuse ou malheureuse. Chacun est ainsi jugé en fonction de ses actes. La vie présente porte les conséquences d’une prétendue vie future. Comme dit le proverbe, « on récolte ce que l’on sème ». C’est le lien de cause à effet. “Sème l’amour et tu récolteras de l’amour”, disait saint Jean de la Croix. Mais on dit aussi que la violence engendre la violence.
Pourtant, nous ne sommes pas déterminés par nos actions. Nous sommes libres de choisir d’aimer ou de haïr, d’améliorer notre bien-être et celui de nos semblables. La loi du karma est-elle un pur déterminisme ? Nous ne vivons pas seulement selon des conséquences des actes du passé ; nous avons un libre arbitre qui nous aide à nous créer, à nous construire, à changer, à grandir, à découvrir le désir profond qui nous fait vivre. Bref, la vie est entre nos mains.
La question de la souffrance
On existe d’abord pour ce que nous sommes, des êtres uniques et libres, créés pour aimer et être aimés. De là vient notre dignité. Cela a des répercussions dans la vie concrète. Si quelqu’un souffre ou est dans le besoin, il ne faut pas voir ses malheurs comme les conséquences d’un mauvais karma d’une vie antérieure que la personne doit endurer afin de s’en libérer. Parlez-en aux victimes de tremblements de terre, d’inondations, ou de toutes autres calamités. Ont-elles péri parce qu’elles avaient un mauvais karma ? L’enfant qui meurt sous les décombres, est-il victime d’une mauvaise vie antérieure ? Je comprends que pour des gens qui croient à la loi du karma, cette interprétation peut leur permettre d’accepter la souffrance, de l’interpréter comme une épreuve qui les purifie des vies antérieures.
Lire la suite sur le blogue de Jacques Gauthier.
Lire aussi :
Le yoga est-il compatible avec la foi chrétienne ?