Le denier de Saint-Pierre a été récolté partout dans le monde lors de la solennité saint Pierre et saint Paul ce 29 juin. Découvrez les origines de ce don particulier.
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La charité est “un don de Dieu”, affirmait le pape François lors de l’audience générale du 15 mars 2017. Chacun à sa mesure peut ainsi contribuer, depuis le 29 juin, à la journée mondiale de la charité du pape. Ce jour-là, en effet, des dons du monde entier affluent vers le Saint-Siège, sauf en France où la quête a lieu le premier dimanche de mars. Revient ensuite au pontife la responsabilité de les distribuer à des œuvres de charité ou des diocèses en difficultés, qui font face à une situation de guerre ou à des catastrophes naturelles.
D’après la tradition, les origines de l’obole de Saint-Pierre remontent au VIIIe siècle. Des royaumes anglo-saxons avaient alors souhaité montrer à cette époque leur fidélité à la papauté en envoyant un tribut annuel. Une autre version consiste à dire que ses origines remonte en 787 lorsque le roi Offre de Mercie a voulu remettre au Saint-Siège un don annuel pour se repentir du meurtre de saint Ethelbert de Wessex. Quoi qu’il en soit, le denarius Sancti Petri (denier de Saint-Pierre) cesse finalement d’exister en 1534, après la rupture d’Henri VIII d’Angleterre avec l’Église catholique.
C’est au moment de l’unification italienne (1860-1871) qu’il refait finalement surface, à l’initiative de fidèles anglais, puis belges, français et autrichiens. Les finances du Saint-Siège s’appuyaient alors en grande partie sur les revenus issus des États pontificaux, mais l’occupation par les troupes de Garibaldi force le Vatican à se tourner vers d’autres moyens. Les nonces apostoliques, “ambassadeurs du Vatican”, parviennent alors à recueillir des dons dans les pays catholiques d’Europe pour éviter de faire faillite.
Face à l’ampleur des dons qui lui parviennent, Pie IX décide d’institutionnaliser cette source de revenu, avec son encyclique Sæpe Venerabilis en 1871. Ces fonds sont dès lors gérés par un administrateur du Saint-Siège. Pie X, cherchant à rationnaliser l’obole de Saint-Pierre, décide de réunir au sein d’une seule institution l’administration du patrimoine et celle des finances.
“Une véritable participation à l’action évangélisatrice”
En 1942, le denier de Saint-Pierre passe donc sous contrôle de l’Institut des œuvres de religion (IOR), la “banque du Vatican”. Plus tard, Jean Paul II en dévoilera les montants : des dons de 30 millions de lires italiennes pour l’année 1981.
C’est 240 millions de lires en 1992, plus de 51 millions de dollars en 2004, et enfin 71 millions d’euros pour l’année 2013.
Pour mieux répondre aux besoins de rapidité, le paiement par internet est créé en 2003. Le pape François demande en novembre 2016 l’activation d’un nouveau site internet dédié à l’obole, puis des comptes Facebook, Twitter et Instagram les mois suivants.
Grâce à ces dons, les sœurs du Sacré-Cœur notamment ont récemment pu construire une école pour sourds-muets au Rwanda, tandis que dans l’archidiocèse d’Erbil au Kurdistan irakien, les études de certains jeunes vont être financées pour leur permettre de reconstruire leur pays. De la nourriture va par ailleurs être distribuée prochainement en Éthiopie.
En s’unissant de cette façon avec le Pape et les œuvres pontificales, les catholiques manifestent concrètement la charité de l’Église. C’est pourquoi pour Jean Paul II le denier de Saint-Pierre ne représentait pas un simple don mais “une véritable participation à l’action évangélisatrice”.