Réalisé au centre médico-social Lecourbe, le documentaire “Corps et Âmes” apporte un éclairage tout en nuances et en pudeur sur le handicap. Et sur l’insatiable besoin d’amour de ceux qui en souffrent.
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Grégoire Gosset et Loïc Wibaux, qui signent régulièrement des reportages diffusés sur les grandes chaînes nationales, aiment dépasser leurs peurs et se lancer sans cesse de nouveaux défis. Avec le projet “Corps et âmes”, il se sont confrontés à l’un des sujets les plus délicats qui soit : le handicap. Avec au final un résultat d’une bouleversante sincérité.
Aborder le handicap moteur ou multiple au sein du centre médico-social Lecourbe — qui relève de la fondation Saint-Jean de Dieu — avec ses héros simples et ses jeunes pensionnaires, s’avérait complexe à première vue. Entre les réticences de certains résidents, la peur de ne pas comprendre, de ne pas réagir comme il faut, ou bien encore, de tomber dans le piège de la compassion mal placée, les écueils potentiels étaient nombreux, mais ont été contournés avec brio comme en témoigne le résultat final.
Avec beaucoup de sobriété, les caméras du tandem suivent le quotidien du centre Lecourbe, installé au cœur de XVe arrondissement parisien. Avec leurs mots et leurs moyens d’élocutions, les pensionnaires disent et redisent combien ils veulent être acceptés pour eux-mêmes, derrière leur carapace physique ou mentale. Être acceptés mais aussi — surtout — aimés et considérés. Tout simplement. “N’oubliez pas que cela peut vous arriver à tout moment”, rappelle l’un d’entre eux, Alexandre, pour inciter chacun à mieux saisir la valeur de la vie et son exigence d’humanité. “Ils nous rappellent ce que devrait être la vie”, confie la mère d’un des pensionnaires, sensible au fait que son enfant puisse recevoir ici une éducation religieuse et les sacrements, grâce à la magnifique chapelle située au centre des bâtiments.
“Apprendre le métier d’homme”
Le regard du personnel médical et d’encadrement est aussi profondément édifiant. Chaque jour, la directrice du centre et son équipe coordonnent les journées consacrées à l’épanouissement et à l’éducation des résidents handicapés. Entre visites chez le médecin, cours de théâtre et conquête de soi, le rythme est dense. Les parents éprouvent une grande reconnaissance pour l’investissement hors norme de la directrice qui se donne corps et âmes dans sa mission. Citant le philosophe Alexandre Jollien, auteur d’un bel Éloge de la faiblesse, elle dit de ses protégés qu’ils ne sont “ni victimes, ni héros”, mais des personnes apprenant le “métier d’homme”, cette “universelle vulnérabilité”. Témoin des amitiés, des amours naissantes, des labeurs quotidiens, elle poursuit : “Vous parlez de vos rêves, vous questionnez les limites, celles de votre corps, celles que vous vous donnez, celles qu’on voudrait vous donner. Vous riez, nous rions… Et puis il y a cette incroyable joie, inattendue, celle qui surprend toujours les visiteurs de notre centre”.
Le film est en ligne depuis le 13 juin ici.