Lors de sa dernière audience générale avant la pause estivale, le Saint-Père a invité les chrétiens à puiser leur force dans la vie des martyrs pour mieux supporter les épreuves.
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L’espérance est “la force des martyrs” qui “marchent à contre-courant” par rapport au mouvement du monde. Ces martyrs “ne vivent pas pour eux, ne combattent pas pour affirmer leurs idées, mais acceptent de mourir par fidélité à l’Évangile, par amour de Dieu et du prochain, un amour plus fort que tout”, a expliqué le pape François à l’audience générale de ce mercredi 28 juin. Poursuivant sa série de catéchèses sur l’espérance chrétienne, le Saint-Père a rappelé l’importance du martyre dans l’histoire de l’Église, qui n’est ni “un suicide”, ni “l’idéal suprême de la vie chrétienne” mais “un témoignage”, selon la consigne de Jésus laissée à ses apôtres : “Soyez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre”, et son avertissement, au moment de les envoyer en mission, que l’annonce du Royaume de Dieu “comporte toujours une opposition” et qu’ils seront “haïs par tous” à cause de son nom (Mt 10, 22).
La persécution n’est pas “une contradiction à l’Évangile, mais en fait partie”. La vraie défaite, pour un chrétien, a-t-il également souligné serait de “tomber dans la tentation de la vengeance et de la violence, en répandant au mal par le mal”.
Pas de vengeance ni de violence dans le martyre
“L’idée que les terroristes-suicidaires puissent être appelés “martyrs” écœure les chrétiens. Non, il n’y a rien dans leur intention qui puisse les rapprocher de l’attitude des enfants de Dieu”, a souligné le Saint-Père, devant une foule de fidèles et pèlerins venus particulièrement nombreux à cette dernière audience générale avant la pause estivale. Le chrétien n’est pas “arrogant mais doux”, pas “un imposteur mais honnête”, pas “un menteur mais un homme véridique”, pas “un persécuteur mais un persécuté”, a-t-il ajouté en déclinant toutes les qualités qui depuis les origines, caractérisent les martyrs chrétiens. Leur moteur : “l’espérance” qui les anime face aux épreuves, et selon laquelle Jésus, “lui-même persécuté”, n’abandonne pas ses disciples. “Frères et sœurs, a insisté le Pape, l’espérance est la force des martyrs”, cette force qui continue d’étonner en lisant les histoires de tant d’entre eux, et que chaque chrétien peut faire sienne en se reposant sur cette certitude que “rien ni personne ne peut le séparer de l’amour de Dieu offert en Jésus Christ”.
Le “martyre” quotidien du baptisé
La même espérance doit en effet animer le “martyre” quotidien du baptisé, dans le don de soi. En vivant sur l'”autre versant du monde”, celui que Dieu a choisi, où en bon disciple du Christ il peut vivre “humble et pauvre, détaché des richesses, du pouvoir, et surtout de soi-même”, et “telle une brebis au milieu des loups”, n’avoir pour seule arme que l’Évangile, “n’usant jamais de violence, et répondant au mal par le bien”. Dans un monde marqué par le péché qui “se manifeste sous différentes formes d’égoïsme et d’injustice”, ceux qui suivent le Christ, a insisté le Pape, sont “forcément à contre-courant, c’est normal !”, non pas “par esprit polémique”, mais par “fidélité à la logique du Royaume de Dieu, qui est une logique d’espérance, et se traduit par un mode de vie fondé sur ces indications de Jésus”.
“Lisez la vie des martyrs, d’hier et d’aujourd’hui, pour découvrir avec quelle force ils ont affronté les épreuves”, a exhorté le Pape en saluant chaleureusement les pèlerins francophones, venus notamment de Suisse et de France, “à leur exemple, mettons toute notre espérance en Jésus qui nous donne la force, dans l’abnégation et le sacrifice de soi, de faire le bien et d’accomplir notre devoir tous les jours de notre vie”. Car les martyrs, a-t-il poursuivi, en s’adressant aux pèlerins de langue arabe, “enseignent que par la force de l’amour, par la douceur, on peut lutter contre l’intimidation, la violence, la guerre, et réaliser la paix à force de patience”.