En se déclarant favorable à l’ouverture de la PMA aux couples lesbiens et aux femmes célibataires, le Comité national d’éthique ouvre la voie à la procédure parlementaire. Les réactions n’ont pas tardé chez ceux — en particulier les catholiques et pas que — qui craignaient cette nouvelle étape depuis longtemps.
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François Hollande, sans doute échaudé par les différentes mobilisations de la Manif pour tous n’avaient pas franchi le Rubicon. Mais c’est donc peut-être sous Emmanuel Macron que la procréation médicalement assistée (PMA) sera ouverte aux couples de femmes et aux femmes célibataires. En effet, l’avis du Comité national d’éthique (CNE) — qui s’est déclaré favorable à cette ouverture mardi matin — était considéré comme un prérequis à la préparation d’un projet de loi auquel le président de la République s’était déclaré favorable durant la campagne électorale.
Concrètement, un tel projet de loi — s’il venait à être voté — conduirait à une nouvelle désorganisation des principes structurants de filiations et signifierait que des enfants seront désormais conçus et mis au monde en étant délibérément privés de père. Un choix sociétal lourd, qui n’a pas manqué de susciter immédiatement de nombreuses réactions d’inquiétude, sur les réseaux sociaux pour commencer.
L’association Juristes pour l’Enfance a rapidement publié un communiqué de presse dans lequel elle fait part de ses réserves les plus vives. Elle rappelle en particulier l’une des dispositions de la Convention internationale des droits de l’enfant, ratifiée par la France, qui dispose que tout enfant “a le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux, dans la mesure du possible”.
« N’y a-t-il suffisamment d’enfants privés de père par les malheurs de la vie ? Est-ce que la loi a besoin d’en rajouter en encadrant délibérément cette privation ? »
Aude Mirkovic, porte parole de l’association “Juristes pour l’Enfance”
Tugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita, et figure des mobilisations de la Manif pour tous, a été l’un des premiers à réagir, évoquant la possibilité de nouvelles mobilisations :
.@EmmanuelMacron
Vers une bataille sociétale
sur le droit à l'enfant ?
Revendication marginale
non-prioritaire.
Les Français y sont opposés.— Tugdual Derville (@TDerville) June 27, 2017
L’abbé Pierre Amar, curé dans les Yvelines et figure emblématique du Padreblog, interpelle le président de la République et s’interroge sur la dimension prioritaire de ce dossier épineux qui ne manquera pas de susciter de nouvelles divisions au sein de la population :
https://twitter.com/abbeamar/status/879647586323509253
Prudence aussi du côté du maire d’Antibes, Jean Leonetti (LR), auteur de la loi sur la fin de vie :
Avis favorable du #CCNE sur la #PMA après avoir pourtant développé un argumentaire de prudence Peut-on faire grandir un enfant sans père ?
— Jean Leonetti (@JeanLeonetti) June 27, 2017
Philippe Gosselin, député (LR) de la Manche, qui fut un des adversaires résolus de la loi sur le mariage gay, a de son côté réagi en affirmant qu’il n’envisageait pas de nouvelles mobilisations contre l’ouverture de la PMA aux couples lesbiens et aux femmes seules, écartant l’idée d’un “match retour”.
Gosselin, contre la #PMA, temporise sur l'opposition à une future loi. «Il ne s'agit pas de rejouer un match. Je ne lancerai pas de manif.» pic.twitter.com/iaUicgwy5y
— Margaux Baralon (@MargauxBaralon) June 27, 2017