Selon l’armée gouvernementale, le père Teresito Suganob, dit “Chito”, dont la paroisse a été assaillie par des militants islamistes lors de leur attaque de la ville de Marawi, serait toujours en vie.
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Depuis la prise de contrôle d’une partie de Marawi, au sud de l’archipel, par des jihadistes philippins se réclamant de l’État islamique, le 23 mai 2017, aucune information fiable ne filtrait au sujet du père Teresito Suganob, âgé de 56 ans, pris en otage en même temps qu’une dizaine de ses paroissiens. Mais ce lundi 26 juin, l’armée philippine a affirmé l’avoir vu en vie sur une vidéo. La dernière apparition publique du prêtre remontait au 24 mai, date à laquelle il apparaissait sur une autre vidéo, probablement réalisée sous la contrainte. Il y demandait alors au président Duterte de faire cesser les bombardements sur la ville. Ce nouveau signe de vie est confirmé par le témoignage d’un otage, libéré par l’armée, qui a vu le prêtre durant sa captivité.
Prise d’otage et cathédrale brûlée
Marawi est une ville de 190 000 habitants, à majorité musulmane, dont le groupe extrémiste musulman Maute a décidé de faire son fief. Ses militants refusent toute négociation avec le gouvernement, et se sont emparés par la force des structures clés de la ville, s’en prenant à la minorité chrétienne, qui représente 5% de la population. Ils ont attaqué la cathédrale Notre-Dame-du-Secours-aux-chrétiens, la brûlant après avoir capturé ses occupants, parmi lesquels étaient le père “Chito”. Les proches des otages vivent dans l’angoisse, connaissant la violence du groupe Maute, qui est essentiellement composé de jeunes combattants. Ses fondateurs – les frères Maute – avaient eux-mêmes quitté un groupe islamique, le Front moro islamique de libération (FMIL), car ils le jugeaient trop accommodant avec le gouvernement.
“Ce sont des chiens de l’enfer”
L’armée philippine est intervenue le 23 mai pour reprendre la ville, se heurtant à une forte résistance des 500 jihadistes qui utilisent le terrain urbain pour ralentir son avancée. Au moins 258 de ces combattants seraient morts, ainsi que 65 policiers et 26 civils. Plus de 300 000 résidents ont fui. Le président Duterte s’est dit “désolé” de devoir bombarder la ville, y compris avec des frappes aériennes, mais a ajouté que la responsabilité incombait à Maute : “Ne les écoutez-pas, enjoint-il aux musulmans, même s’ils vous lisent le Coran ! Ce sont des chiens de l’enfer.” Alors que l’étau se resserre autour des derniers combattants, la situation est plus que jamais périlleuse pour les 100 à 200 otages, parmi lesquels le père Teresito Suganob. “Il est ce que les jihadistes abhorrent le plus”, assure le père de Gigord dans un entretien avec Église d’Asie, missionnaire à Mindanao au Philippines, pendant près de vingt ans. Il a lui-même été kidnappé à deux reprises”. Il ajoute : “Chito était un artisan du dialogue interreligieux, alors que les fanatiques ont besoin de la confrontation”.
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