Mgr John MacWilliam, 69 ans, a été nommé à la tête du diocèse algérien de Laghouat le samedi 20 mai 2017. Une mission aussi enthousiasmante que difficile pour cet ancien officier de l’armée britannique.
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Ce n’est pas le plus grand diocèse du monde… La Polynésie française (avec 5 millions de m²) et le Québec prétendent au titre, mais peu de lieux sur terre suggèrent autant l’immensité que le diocèse de Laghouat, et ses 1 300 000 km² de terres arides parsemées d’oasis. Il recouvre l’essentiel de l’Algérie, soit la partie la moins peuplée du pays, au sud de la bande côtière.
“Que va-t-on faire en Algérie ?!”
Ce territoire — 10 fois la taille de la Grande-Bretagne — compte 4 millions d’habitants, dont l’immense majorité est de confession musulmane sunnite. Il y a bien des catholiques, mais essentiellement dans les rangs des travailleurs étrangers, notamment les Philippins, qui exploitent les champs pétrolifères et gaziers. On y rencontre aussi des missionnaires, comme les Pères blancs et les Sœurs blanches. Mgr John MacWilliam s’entend souvent demander ce que font des missionnaires en Algérie. Il répond que la question n’est pas là : “La question n’est pas ce que nous faisons, mais qui nous sommes”. Parce qu’ils sont dans ces lieux, et qu’ils sont missionnaires, ils témoignent de leur foi par leurs vies. Ils viennent en aide à ceux qui sont dans le besoin, qui vivent un handicap etc.
Un baroudeur au désert
Un parcours atypique pour ce prélat, né en 1948 dans le quartier de Wimbledon (Londres). Cet ancien officier de l’armée britannique, fils d’officier, a parcouru de nombreux pays. Durant ses dix-sept années sous l’uniforme, il a découvert des régions où il est difficile d’être catholique, du Nord de l’Irlande au Sultanat d’Oman. Ordonné prêtre en 1992, il étudie durant trois ans à l’Institut pontifical d’études arabes et d’islamologie à Rome et s’envole ensuite en Algérie durant treize ans pour y effectuer différentes missions. Ce n’est qu’en 2015 qu’il devient supérieur provincial des Missionnaires d’Afrique (les Pères blancs) pour l’Algérie et la Tunisie. À travers toutes ces expériences, il y a découvert la vie de fidèles dispersés, qui ont à peine accès à une messe toute les six semaines. Il voit une continuité entre sa vie de soldat et celle de prêtre envoyé en mission : “Dans les deux cas, vous allez là où l’on vous dit d’aller, là où on a besoin de vous”.
Le sang fertile de Foucauld
Si la mission des religieux, au Sud de l’Algérie, peut paraître anecdotique au regard du nombre de chrétiens qu’elle concerne, elle touche à un lieu important du monde musulman dans l’histoire des missions. Charles de Foucauld, au début du XXe siècle, voyait dans les hommes du désert, des populations qui pourraient être sensibles à l’Évangile. Conscient d’arriver sur un terrain difficile, il disait toutefois qu’il “ne verrait pas la récolte”, et qu’il faudrait “probablement des siècles avant la moisson”. De toute sa vie de missionnaire dans le désert du Sahara, qui s’acheva brutalement par son assassinat en 1916, il ne baptisa que deux natifs. Mais à l’heure actuelle, les conversions se multiplient en Algérie, en particulier chez les Berbères. Difficile d’imaginer que le bienheureux Charles de Foucauld n’y soit pour rien !