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Chartres sous une pluie… de grâces

pilgrimage Chartres
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Thomas Renaud - publié le 05/06/17
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De 7 à 77 ans, des milliers de pèlerins français et étrangers ont égrené kilomètres, chants et prières de Paris à Chartres. 

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“Qu’avez-vous des promesses de votre baptême”, voici la question lancée par Monseigneur Chauvet, recteur de Notre-Dame de Paris, aux milliers de marcheurs rassemblés dans “sa” cathédrale. Écho aux paroles de saint Jean Paul II prononcées au Bourget il y a près de quarante ans. “Vivez-vous de l’Esprit saint ?”, a-t-il poursuivi. Des questions que l’on peine à se poser dans le tourbillon du quotidien. Questions essentielles sur lesquelles permet de se pencher un pèlerinage. Pourquoi choisir de souffrir pendant trois longues journées, de la météo, de la fatigue de la marche, de la promiscuité du groupe ? Si chacun l’exprime à sa manière, la réponse tient d’ailleurs en quelques mots : pour retrouver son âme et pouvoir y accueillir Dieu. L’un des plus beaux efforts qui soient est celui des enfants qui, malgré les jambes lourdes et les pieds meurtris, serrent un peu plus fort la main de leur père pour ajouter un nouveau kilomètre au chapelet débuté aux portes de Paris. Ils savent, eux, combien prières et efforts comptent aux yeux du “bon Dieu”.

S’abandonner aux pieds de Marie

On vient “au pèlé” en famille, attiré par un ami de collège, de lycée, d’université, un membre de la paroisse. On y vient après un burn-out, le décès d’un proche, une crise dans son couple. On y vient les pieds lourds ou le cœur léger. L’âme reconnaissante ou broyée par la dépression. On y trouve des prêtres, de nombreux prêtres, des séminaristes, des bénédictins et des franciscains, des religieux et religieuses de nombreux ordres et congrégations. On tâche surtout d’y retrouver Dieu, que l’on approche le plus souvent en saisissant la main de sa Mère, avec la certitude de parvenir au port. Comment ne pas songer aux lourdes intentions portées par cette famille de chrétiens irakiens, originaires de la plaine de Ninive. Malgré leur français encore balbutiant, il n’était pas difficile de mesurer l’intensité de leur prière. Tout comme celle de tant et tant de pèlerins rencontrés, qui venaient littéralement déposer leur sac d’intention aux pieds de Notre-Dame du Pilier. Ils venaient implorer la Mère de Miséricorde comme le fît en son temps le roi Saint Louis après un pèlerinage réalisé pieds nus.

“On peut bien nous persécuter …”

Cette édition 2017 est celle d’un record, celui du nombre de marcheurs, ils étaient 10 000 inscrits au départ du pèlerinage, ce qui correspond habituellement au nombre atteint à l’arrivée à Chartres le lundi. Une affluence exceptionnelle qui réjouit bien entendu les organisateurs mais qui pose d’importantes difficultés logistiques. L’organisation du pèlerinage – composée de plus de 800 bénévoles – a ainsi du s’adapter pour relever ce beau défi. Les chapitres Familles, qui rassemblent parents et enfants sur un parcours allégé, ont particulièrement séduit. Signe des temps et d’une forte prise de conscience de l’importance de bâtir et renforcer la cohésion familiale par ce type d’événements spirituels. D’autant que la douloureuse actualité a vite rattrapé les pèlerins. Les mots de Dom Gérard ont pris une dimension particulière : “La vie chrétienne est une marche, souvent douloureuse (…) Ah ! On peut bien nous persécuter, cependant j’interdis qu’on nous plaigne. Car nous appartenons à une race d’exilés et de voyageurs (…) qui refuse de laisser détourner son regard des choses du Ciel”. Le même Dom Gérard, avec toute sa sagesse bénédictine a justifié – c’était il y a trente ans –  tous les efforts des pèlerins, montré le cap des résolutions prises : “Si nous cherchons à pacifier la terre, à embellir la terre, ce n’est pas pour remplacer le Ciel, c’est pour lui servir d’escabeau”. Y a-t-il plus beau programme ?

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