Trois jours après la tuerie perpétrée par l’État islamique contre des pèlerins chrétiens égyptiens, différents récits attestent leur fin admirable. Les victimes ont toutes refuser d’apostasier, ce que leur proposaient leurs bourreaux en échange de la vie sauve.
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Alors qu’à l’occasion de la fête de l’Ascension, ils se rendaient en bus au monastère Saint-Samuel, situé à 200 kilomètres au sud du Caire, des dizaines de pèlerins coptes sont tombés vendredi dans une embuscade sanglante tendue par l’État islamique. Le bilan est terrible : au moins 29 morts et 25 blessés, tombés sous les balles des terroristes. Il s’agit là du dernier attentat antichrétien d’une désormais longue série. Début avril, 45 fidèles coptes étaient morts dans des attaques suicides commises contre deux églises.
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Dans le cas de l’attaque de Minya, selon plusieurs témoignages concordants, tout semble indiquer que les coptes égyptiens assassinés vendredi, dont de nombreux enfants, sont morts en martyrs objectifs de la foi. Après avoir dépouillé les pèlerins de leur argent, de leurs bijoux et autres effets précieux, les assassins les auraient, en effet, incités à apostasier et à prononcer la profession de foi islamique : la chahada. Les captifs, agenouillés, auraient catégoriquement refusé. Ils auraient été alors immédiatement abattus d’une balle dans la nuque, la tête, la gorge ou la poitrine.
Le quotidien Libération, dans son édition de lundi, publie ainsi le reportage poignant de son envoyé spécial dans le village de Nazlet, qui déplore sept victimes :
« Une dizaine d’hommes masqués et armés nous ont coupé la route. Ils nous ont demandé de renoncer à Dieu. On leur a dit non, il n’en est pas question. Alors le massacre a commencé », raconte ainsi une femme endeuillée.
Le père Pernaba Fawzi Hanine, qui dessert la paroisse de Nazlet, emploi sans hésiter le terme de « martyr » :
« Nous devons être fiers de nos morts. Aucun d’entre eux n’a renié Dieu. Ils sont morts en croyants. Ce sont nos martyrs ».
Le correspondant de l’Agence France Presse, fait état de témoignages similaires dans une dépêche publiée ce dimanche :
“Ils ont fait descendre les hommes du bus, ont pris leur carte d’identité et l’or qu’ils avaient sur eux, leur alliance ou leurs bagues ». Puis “ils leur ont demandé de prononcer la profession de foi musulmane”, indique Maher Tawfik, un homme venu de Caire à Bani Mazar, dans la province de Minya, soutenir sa paroisse endeuillée.
Le père Rashed, comme son confrère de Nazlet, souligne aussi l’héroïsme et la fidélité des victimes :
« Ils leur ont demandé de renier leur foi chrétienne, un à un, mais tous ont refusé », a raconté la prêtre.
Dimanche, c’est le pape François lui-même, à l’issue de la prière du Regina Cœli, qui a utilisé le qualificatif de “martyr” pour désigner les victimes du massacre :
“Les victimes, dont des enfants, sont des fidèles qui se rendaient à un sanctuaire pour prier, et ils ont été tués après avoir refusé de renier leur foi. Que le Seigneur accueille dans sa paix ces courageux témoins, ces martyrs, et qu’il convertisse les cœurs des terroristes”, a souligné le souverain pontife.
Prions ensemble pour nos frères coptes égyptiens qui ont été tués parce qu'ils ne voulaient pas renier la foi.
— Pape François (@Pontifex_fr) May 27, 2017
Coïncidence poignante, le président Al-Sissi avait fait construire une église aux frais de l’État dans la ville de Minya pour rendre hommage aux 20 coptes égyptiens, ainsi qu’à un ressortissant africain, égorgés par Daesh sur une plage de Libye, le 15 février 2015. Les victimes, qui étaient originaires de la région, sont également considérées comme mortes en martyrs. Beaucoup d’entre eux auraient prononcé le nom de Jésus avant d’avoir la gorge tranchée. Ils figurent désormais au catalogue des saints coptes et sont vénérés le 15 février.
« Ils ont seulement dit : “Jésus, aide-moi !” Ils ont été assassinés simplement parce qu’ils sont chrétiens. (…) Qu’ils soient catholiques, orthodoxes, coptes, luthériens n’a pas d’importance : ils sont chrétiens ! Le sang de nos frères chrétiens est un témoignage qui crie », avait commenté le pape François le 16 février 2015.
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