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Pourquoi rejoindre les centres de Mère Teresa à Calcutta

MOTHER TERESA CENTER
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Marie Olivier - publié le 27/05/17
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Volontaire auprès des pauvres avec les Sœurs missionnaires de la charité : un appel que chacun peut entendre.

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Pour mieux homprendre l’expérience singulière du volontariat auprès des sœurs de Mère Teresa, Aleteia a interrogé Julie, Charlotte et Eva, trois jeunes femmes, actuellement volontaires à Calcutta. Elles se rendent chaque jour à Nirmal Hriday, le premier centre fondé par Mère Teresa, en 1952, destiné à l’accueil des femmes âgées et malades recueillies dans la rue. Voici leurs témoignages croisés.

Pourquoi partir si loin ?
Pour prendre du temps pour nous, tout en étant utile. Être volontaire c’est vouloir partir. S’organiser pour prendre ce temps et pouvoir l’assumer financièrement. Quant à l’Inde, et particulièrement les Sœurs missionnaires de la charité, leur vocation auprès des plus pauvres touche évidemment tous ceux qui sont là. D’un point de vue pratique, au-delà de l’aspect personnel de cette démarche, il est aussi assez facile de venir chez les sœurs de Mère Teresa. Elles accueillent beaucoup de volontaires et il n’y a pas de contraintes de temps. On peut venir quand on veut, repartir lorsqu’on le souhaite et rester autant de temps que voulu.

Que faites-vous concrètement dans vos journées ?
Notre quotidien ressemble assez à celui d’un travail. Mis à part le fait que nous sommes libres de venir ou non. Les journées sont extrêmement bien organisées par les Sœurs de la charité et l’accueil des volontaires est parfaitement rôdé. Une journée-type commence par la messe à 6 heures du matin, pour ceux qui le veulent. Elle est suivie d’un petit-déjeuner collectif avec tous les volontaires jusqu’à 7h30. Chacun part ensuite dans le centre qui lui a été assigné, soit pour la journée, soit pour tout son séjour. Diverses tâches nous attendent tout de suite à l’arrivée. Dans le centre pour femmes dans lequel nous travaillons, il y a généralement la lessive et les soins aux patientes. Les sœurs ne s’arrêtent pas mais pour les volontaires il y une pause thé à 10h30 et la pause déjeuner de 11 heures à 15 heures. La mission continue si on le souhaite, de 15 heures à 16h30. La journée se clôture avec un temps d’adoration pour les sœurs, auquel les volontaires peuvent se joindre. Les journées sont donc denses, en plus avec la chaleur, les trajets et la vie constante de Calcutta.

Vous sentez vous utiles ?
C’est tout le paradoxe de cette expérience de volontariat : nous ne sommes pas particulièrement utiles. Quoiqu’il arrive les sœurs continueront à faire ce qu’elles font et il y aura toujours des gens dans la rue. Après avoir réalisé cela, et la plupart des volontaires passent par cette phase, il faut se repositionner pour comprendre pourquoi on est là. Il y a un premier point qui est que, finalement, chacun est d’abord là pour soi. Chacun selon son parcours, nous cherchons tous quelque chose de personnel. Il existe aussi une autre clef pour comprendre cette expérience. Il s’agit de réaliser ce que font vraiment les Sœurs de la charité. Elles sont au service des plus exclus de la société, et leur but est de redonner le sentiment de leur importance, de leur humanité et de leur dignité à tous ceux qu’elles recueillent. La tâche de ces sœurs, qui peut paraître simple, est très difficiles pour nous, volontaires étrangers. Concrètement il faut se mettre au service, vraiment. Soigner ces personnes malades et mourantes, c’est les laver, les changer, les soigner, leur couper les cheveux, leur masser les pieds … Des choses qui nous paraissent parfois très ingrates, et difficiles à réaliser, mais qui ont finalement beaucoup de valeur. Donc non, nous ne sommes pas vraiment utiles, ou indispensables mais nous sommes contents de nous investir !

Qu’est-ce qui vous marque particulièrement dans cette expérience ?
Justement, les sœurs et leur humilité constante dans chacune de leur tâche. Elles donnent leur vie au service des plus pauvres, à s’occuper d’eux le plus humainement possible, avec très peu de moyens. On comprend vraiment le mot « don de soi » lorsqu’on les voit et que l’on travaille avec elles ! D’autant plus qu’elles répètent sans cesse que ce qu’elles accomplissent, elles ne le font que par l’intermédiaire de Dieu. Cette misère que l’on voit, ces corps abîmés, ces tâches difficiles, elles font tout, sans rien dire, et toujours avec le sourire.

Comment envisagez-vous le retour ?
Sans y penser vraiment tout le monde sait que l’on va devoir rentrer prochainement. Mais nous n’avons pas trop le temps de se poser de questions. Et puis, lorsque des volontaires partent c’est toujours un moment triste, à cause des moments vécus ensemble. Il arrive régulièrement d’ailleurs que des volontaires venus pour passer quelques jours décident finalement d’interrompre leur voyage et de rester plus longtemps ! Du coup, pour notre départ, on verra sur le moment. Un chose est sûre : nous ne repartirons pas comme nous sommes arrivées, et cette expérience changera notre manière de voir la vie.

Que souhaiteriez-vous ajouter ou sur quoi souhaiteriez-vous particulièrement insister ?
Sur le fait que vivre parmi les Sœurs de la charité est une expérience assez incroyable. Vraiment. Et que ça vaut particulièrement le coup de rester un peu sur place, surtout pour la dimension relationnelle. Le lien devient de plus en plus fort avec toutes les patientes, au fil des jours, même si nous ne parlons pas la même langue. Prendre le temps de découvrir cela, en parallèle de la vie avec tous les volontaires, sont des choses vraiment extraordinaires. Et c’est vraiment là-dessus que nous voudrions insister.

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