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Saint Philippe Néri, initiateur d’un nouveau genre musical : l’oratorio

St. Philip Neri Shutterstock
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Maëlys Delvolvé - publié le 26/05/17
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Découvrez le jour où cet apôtre de la joie, fêté le 26 mai, entrait dans l’histoire de la musique européenne…

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Le 26 mai, l’Église célèbre saint Philippe Néri (1515-1595). Connu pour son apostolat auprès des jeunes et son rôle dans la Contre-Réforme, il a également contribué à la naissance d’un nouveau genre musical, à la fin du XVIe siècle : celui de l’oratorio.

Saint Philippe Néri, l’apôtre de la joie

Né en 1515 à Florence, Philippe Néri arrive à Rome vers 1533, où il restera jusqu’à son décès, le 26 mai 1595. Ordonné prêtre en mai 1551, celui qui sera surnommé "l'apôtre de la joie" rencontre une aura particulière auprès des enfants et des jeunes qu’il conduit sur le chemin de la prière et de la vraie joie. La même année, il fonde la Congrégation de l’Oratoire, à partir d’un cercle de jeunes croyants qui se réunit régulièrement autour de lui pour méditer les saintes Écritures, faire le pèlerinage des sept Églises – dont il est également à l’initiative – et prier ensemble. Elle sera reconnue par le pape Grégoire XIII en 1575.

L’Oratoire correspond au départ à cette petite communauté qui s’est formée autour de saint Philippe Néri, et partage une vie de prière commune. Cette congrégation autonome est aujourd’hui directement reliée au Siège apostolique, sans structure nationale ou internationale. Contrairement aux ordres religieux, les membres de l’Oratoire ne prononcent pas de vœux et ne suivent pas une règle de vie détaillée.

De l’Oratoire à l’oratorio

Dès l’époque de saint Philippe Néri, les Oratoriens sont particulièrement sensibles au chant et à la beauté de la liturgie. De leurs libres méditations chantées va naître une forme musicale nouvelle : l’oratorio, qui tient directement son nom de l’Oratoire de saint Philippe Néri. En cette seconde moitié de XVIe siècle, l’oratorio correspond à un chant récitatif improvisé par une assemblée, réunie autour du prédicateur qui la dirige, empruntant souvent des mélodies connues, plaquées sur des textes saints. Les premiers Oratoriens comptent de grands musiciens : parmi eux, Giovanni Pierluigi da Palestrina, qui se voit confier la direction de la musique de la Congrégation de l’Oratoire par saint Philippe Néri.

En 1600, l’Italien Emilio de Cavalieri compose, pour les confrères de l’Oratoire de Rome, La Rappresentatione di Anima e di Corpo, considéré comme l’un des premiers oratorios. Mais le genre n’est considéré en tant que tel que dans les années 1640, où l’on commence à distinguer l’oratorio latino, en latin, de l’oratorio vulgare, en italien.

L’oratorio en latin, qui connaît son heure de gloire essentiellement au XVIIe siècle, s’inspire des drames liturgiques du Haut Moyen Âge. Les textes chantés sont au départ tirés de l’Ancien Testament ; puis l’on s’intéresse davantage aux vies de saints et à l’histoire de la Passion du Christ. Peu à peu, les textes bibliques d’origine sont délaissés pour des compositions poétiques.

Par-delà l’Italie

Le genre de l’oratorio s’anoblit au fil des siècles et se développe, parallèlement à l’opéra : le texte, dramatisé, est chanté par un narrateur, puis l’on introduit progressivement des chœurs, alternant avec des solistes. Les combinaisons vocales se diversifient, d’autant plus que les instruments prennent également leur place dans cette forme musicale. On passe de parties vocales accompagnées à des parties purement instrumentales.

Genre à la fois musical et littéraire, l’oratorio voyage à travers l’Europe : en France, il est importé par Marc-Antoine Charpentier, élève de l’italien Carissimi, célèbre pour ses pièces du genre, au XVIIe siècle. Les compositeurs français du XIXe, comme Berlioz (L’Enfance du Christ, 1854) ou Gounod (Rédemption, 1882 et Mors et Vita, 1885), n’hésiteront pas à explorer cette forme musicale qui leur permet d’exprimer leur religiosité.

En Allemagne, le terme n’est employé qu’au XVIIIe siècle ; Bach composera plusieurs oratorios majeurs, dont son Oratorio de Noël, en 1734. On peut aussi citer La Création de Haydn (1798), du côté autrichien. L’Angleterre voit également fleurir des pièces extraordinaires et de plus en plus complètes avec Haendel et son Messie en 1741, ou encore Judas Macchabée en 1747.

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