Les propos du nouveau président Emmanuel Macron, ainsi que ceux du porte-parole d’En Marche, Benjamin Griveaux, laissent présager une extension du droit à la PMA pour tous. Et avec, la remise en question des rôles essentiels du père et de la mère ?
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
L’élection d’Emmanuel Macron relance, quelques jours à peine après l’annonce de la formation du nouveau gouvernement, le débat sur l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes. Dans un tweet, le porte-parole d’En Marche !, Benjamin Griveaux, a assuré, mercredi 17 mai, lors de la journée nationale de lutte contre l’homophobie, que le gouvernement allait « ouvrir la PMA à toutes les femmes ».
Nous ouvrirons la #PMA à toutes les femmes et combattrons l'#homophobie du quotidien grâce à des tests aléatoires au travail. #LREM
— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) May 17, 2017
De son côté, Emmanuel Macron n’avait pas caché au cours de sa campagne sa volonté d’étendre l’accès à la PMA à toutes les femmes, et ne plus la réserver aux seules « indications médicales », même s’il souhaitait au préalable « entendre les recommandations du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) », dont les membres ont tous été remplacés par François Hollande au cours de son quinquennat. Pas de surprise donc à attendre de ce côté là.
Quatre ans après le vote de la loi Taubira, et dans une parfaite continuité, se dessine la poursuite de la destruction programmée de la famille, de la filiation et de la parenté, que la suppression du ministère de la Famille risque d’accélérer encore.
Mais c’est d’abord par la volonté de fondre dans un seul « statut » des réalités distinctes — le couple parental et le couple homosexuel — qui risque d’accélérer le processus
La loi Taubira avait généré une confusion sur le statut du « parent », puisque la loi a mis sur un pied d’égalité la parenté d’intention et la parenté biologique, qui est celle de l’engendrement humain.
Or ces deux statuts sont distincts :
La parenté est le statut des parents qui sont à l’origine de la conception d’un enfant ; un enfant possède un père, une mère, c’est-à-dire ceux qui l’ont engendré.
La parentalité est le processus éducatif, qui peut s’appliquer éventuellement à des personnes extérieures à la filiation de l’enfant, mais qui s’impliquent dans son éducation, lorsque les parents sont défaillants.
Cette confusion entre parenté et parentalité est très grave, au regard de l’anthropologie, mais aussi au regard de l’intérêt de l’enfant. On ne ment pas à un enfant sur ses origines, on ne l’ampute pas d’une partie de sa filiation, sans le flouer d’un droit fondamental : celui de connaître ceux qui sont à l’origine de sa conception.
Or la loi Taubira a conduit à cet amalgame intenable, qui ne peut se faire qu’au détriment des enfants eux-mêmes. Ces mécanismes délétères semblent appelés à se poursuivre sous le quinquennant d’Emmanuel Macron.
Vers une disparition de la parenté ?
Aujourd’hui, le processus de recherche « d’égalité des droits » conduit nécessairement à la PMA, à savoir à la conception d’enfants délibérément privés de père (PMA) pour être rendus adoptables en France. C’est un détournement de l’adoption. Et à la gestation pour autrui (GPA), c’est-à-dire à la marchandisation de l’enfant, objet de contrat entre commanditaires et mère porteuse : cette pratique est d’ailleurs condamnable en soi, qu’il s’agisse de répondre à un désir d’enfant de couples homosexuels ou hétérosexuels.
Mais cette pratique est aujourd’hui à nouveau sur le devant de la scène, et certains ne cachent plus leur souhait de la voir légaliser.
À travers cela se posent des questions essentielles : allons-nous vers une disparition pure et simple de la parenté, c’est-à-dire la négation du rôle essentiel de la conception dans le développement de l’enfant ? La suppression de la reconnaissance du rôle essentiel du père et de la mère ?
Au delà de la rhétorique pour l’égalité des droits se profile l’avènement d’une nouvelle société, d’un « nouvel âge » en matière de parentalité, qui vise, non plus seulement à le mettre sur un pied d’égalité avec d’autres « formes de parenté », mais à éradiquer toute reconnaissance de l’engendrement humain.
Certains sociologues n’hésitent pas à l’affirmer purement et simplement : la filiation biologique ne serait pour les partisans de la PMA et de la GPA qu’un simple apport de gamètes, sans portée, sans conséquence pour l’enfant. Ce qui conduit Irène Théry, sociologue, tête pensante de la loi Taubira, à affirmer que « deux femmes sont les mères de leur enfant ».
La conception d’enfant hors sol, hors conjugalité, hors sexualité, conduit à ce type de dérives. Elle remet gravement en question la filiation humaine.
Les responsables politiques doivent se saisir de ces questions essentielles, car elles conditionnent l’avenir de notre humanité. La question la plus importante est celle-ci : quelle humanité voulons nous construire pour nos enfants ?
Il paraît nécessaire de ré-enraciner la filiation, comme il faut ré-enraciner la culture ; ces domaines sont inextricablement liés. Un pays qui se coupe de ses racines n’a pas d’avenir, comme un enfant qui, coupé de ses racines, ne peut grandir ni se tenir debout.
Cette voie là est la seule qui permette de construire une société véritablement durable.