À l’audience générale, le Saint-Père compare l’expérience des disciples d’Emmaüs à tant de personnes dans le monde qui, comme eux, ont espéré et ont été déçues.
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Après avoir enseigné, au fil de ses catéchèses, que l’espérance n’est pas seulement une “affaire personnelle” mais aussi “ecclésiale”, qu’elle accompagne le chrétien dans sa vie quotidienne, comme une corde qui le relie à une « ancre » dans le ciel, le pape François a expliqué, à l’audience générale de ce mercredi, ses pouvoirs “thérapeutiques”. En toile de fond : l’expérience des disciples d’Emmaüs qui ont quitté Jérusalem, “déçus”, après la mort de Jésus, et incapables au début de le reconnaître en le rencontrant sur leur chemin.
Présents à l’audience générale, près de 10 000 personnes. Parmi elles, le groupe catholique du Palais de Justice de Paris, la communauté de L’Arche d’Ambleteuse, des membres de l’École de charité et de mission pour couples de la communauté de l’Emmanuel ainsi que tant de pèlerins venus de Belgique, de France et de l’Île Maurice. Au cours de l’audience le Pape a également salué un groupe de militaires ukrainiens venus de Lourdes où ils ont participé, du 19 au 21 mai dernier, au pèlerinage militaire international, invoquant “la paix” sur leur “chère terre”, théâtre d’accrochages meurtriers sporadiques depuis trois ans.
Comme les disciples d’Emmaüs
“Tant de personnes vivent aujourd’hui l’expérience des disciples d’Emmaüs, le cœur brisé par les guerres, le déceptions : elles vivent le besoin de trouver Jésus et d’être trouvées par lui”, a souligné le Saint-Père, en s’adressant tout particulièrement aux pèlerins arabophones, en particulier ceux qui viennent de Syrie, de Terre sainte, et du Moyen Orient. “Combien de fois avons-nous espéré », comme les disciples d’Emmaüs ! Combien de fois avons-nous été à deux doigts du bonheur avant de nous retrouver à terre, déçus !”, a martelé le Pape en commentant, dans toutes les langues, le désespoir des deux disciples d’Emmaüs, relaté dans l’Évangile du jour (Lc 24, 28-32).
Jésus s’est présenté à eux, mais “leurs yeux n’ont pas été en mesure de le reconnaître”. Alors il a commencé une “thérapie de l’espérance”. Une thérapie discrète qui a consisté à les “questionner ” et les “écouter”, à les laisser “sonder en profondeur leur amertume”, même s’il connaissait déjà les raisons profondes de leur état : Ils avaient espéré – d’espérance humaine – et étaient à présent déçus, découragés, par la mort de Jésus. Mais peu à peu la thérapie du Christ a fonctionné – “Il leur parle au travers des Écritures et répète le geste de l’Eucharistie” — et les disciples ont pu retrouver leur espérance.
La “vraie espérance”
Dans le geste de l’Eucharistie, n’a-t-on pas là toute l’histoire de Jésus ? Et aussi le signe de ce que doit être l’Église ? Cette rencontre entre Jésus et les deux disciples d’Emmaüs, a expliqué le Pape aux fidèles sur la place Saint-Pierre, “nous dit que la communauté chrétienne n’est pas enfermée dans une citadelle fortifiée, mais qu’elle marche sur la route, y rencontre les personnes, avec leurs espérances et leurs déceptions”, que l’Église est là pour “écouter les histoires de tous, pour leur offrir la Parole de vie, le témoignage de l’amour fidèle de Dieu”, et faire en sorte que “le cœur des personnes” puisse à nouveau “brûler d’espérance”. Mais brûler de la “vraie espérance”, a insisté le Pape, en italien, “ne s’obtient jamais à bas prix” mais “en passant toujours par des défaites”.
“Soyez sûrs que, contrairement à certaines apparences, nous sommes toujours aimés de Dieu et que son amour pour nous ne cessera jamais”, a-t-il ajouté plus tard en saluant les pèlerins francophones et leur donnant sa bénédiction.