Depuis le début du printemps et jusqu’au 24 juillet, le Grand Palais offre aux Parisiens la meilleure pause qui soit. « Jardins » met à l’honneur une belle galerie d’artistes qui ont célébré cet endroit de verdure et de repos.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
Au-delà du plaisir de s’enivrer de paysages, au-delà des découvertes botaniques qu’on peut y faire, l’exposition offre une magnifique réflexion sur le jardin comme quête spirituelle pour celui qui le compose comme pour celui qui vient s’y ressourcer.
Éloge du jardinier
Bien souvent, le jardin évoque l’oisiveté, la sieste dans un hamac et les rêveries d’un promeneur solitaire. Pourtant, on oublie trop facilement que le jardin est l’œuvre d’un Créateur. Et l’on oublie encore plus facilement son humble serviteur. Ici, les artistes rendent un bel hommage à ce génial ouvrier : le jardinier.
Une tripotée d’arrosoirs et d’instruments pour cultiver la terre s’étalent devant nos yeux. Et là, dans la lumière trône le magnifique portrait d’Emile Claus, le vieux jardinier. Peint sur le vif, en train de travailler, un pot à la main, le vieil homme a le visage sévère et buriné, il a vécu toutes les météos, tous les climats, la terre lui en a fait voir de toutes les couleurs. Il a le regard perçant de l’homme qui connaît à force d’avoir éprouvé.
On sent que le peintre a perçu derrière son jardinier une grande sagesse. Et nous visiteurs, nous comprenons peut-être que les plus grands artistes sont ceux qui n’ont pas conscience de l’être, ceux qui acceptent d’être des serviteurs. Ainsi semblent les jardiniers. Comme le dit Gilles Clément : « Pour faire un jardin il fait un morceau de terre, et l’éternité ». Le jardinier est ce « faiseur » qui s’est totalement plié à cet adage. Celui qui jardine travaille la terre et laisse l’éternité féconder son travail. Avec humilité il cesse de penser par lui-même. C’est une science de l’incertitude, à laquelle il doit se soumettre car la nature ne lui obéit pas.
Parisiens, faites une pause
L’exposition nous donne à contempler. Quel bonheur pour qui passe sa vie dans les couloirs du métro ! De Fragonard à Matisse, les peintres se sont succédés pour donner à voir de larges espaces ou des détails de la création à côté desquels nous pouvons parfois passer sans ciller. Pourtant, lorsqu’un peintre contemple une iris séchée, celle-ci semble une danseuse vêtue de drapés qui volent. On s’enivre de verdure avec Klimt, Caillebotte nous offre des marguerites et Monet des nymphéas. Au fil des tableaux, on réalise à quel point voir les œuvres de la nature à travers les yeux de ceux qui les ont laissés imprégner leur âme à force de les regarder, nous apaise et nous vivifie. On ressort avec l’envie de prendre du temps, de se laisser envahir de lumière et d’odeurs.
Le jardin de l’âme
La littérature occupe aussi une petite place dans les couloirs du Grand Palais. Si nous ne sommes pas tous adeptes des textes écrits sur les murs des expositions, — d’aucuns les trouvent un peu longs — on tombe pourtant sur de forts belles maximes comme celle de Cicéron : « Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout pour être heureux. » On comprend que le jardin n’est pas seulement un lieu d’oisiveté où il fait bon paresser, il permet aussi à l’homme de s’abstraire. En contemplant les lois de la vie, on est amené à contempler le sens de sa vie propre. Et au contact des œuvres de ces génies du regard, le visiteur est appelé à entrer en contact avec son âme à lui, avec son monde intérieur, au cas où il avait oublié, entre le bureau et le supermarché, qu’il en avait un…
Retrouvez toutes les informations sur l’exposition en cliquant ici.
Découvrez notre diaporama en cliquant sur la 1ère image :