La Fête des Voisins, célébrée ce 19 mai, est avant tout la “Fête des prochains”. Inspirée par Jean Paul II, elle est l’occasion rêvée d’évangéliser dans la joie.
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“Vous ne le saviez peut-être pas, mais c’est Jean Paul II qui a créé la Fête des voisins”… Un jour, alors que le Pape s’adresse à des fidèles, un certain Atanase Perifan, aujourd’hui conseiller à la mairie du XXe arrondissement de Paris, l’écoute : “N’ayez pas peur, ouvrez votre porte”. Faisant le constat d’une réelle “difficulté, voire même d’une souffrance de la relation à l’autre” en France, Atanase Perifan a l’idée de créer la Fête des voisins. Cette fête populaire naît en 1999 à Paris. Depuis elle a pris de l’ampleur ; l’an passé, 30 000 personnes ont participé à l’événement qui s’est exporté par-delà les frontières puisque 36 pays ont instauré cette fête chez eux. Pour Atanase Perifan, elle s’inscrit “totalement dans une dimension chrétienne d’évangélisation”, car qui de mieux comme “plus proche prochain” que mon voisin ?
Plus direct, passer par sa paroisse ?
Un article publié par Il est Vivant, la revue de la communauté de l’Emmanuel, présente un mode d’emploi pour une évangélisation efficace à l’occasion de la Fête des voisins. Celui-ci suggère de l’organiser dans sa paroisse, “elle aussi, la voisine de tout un quartier”.
Pour cela, la revue conseille de s’appuyer sur une équipe organisatrice qui devra compter des « forces vives », « pour que le bouche-à-oreille fonctionne ». Car par-delà les conseils logistiques concernant les barbecues, sandwichs, ballons et confettis, le « challenge » est bien d’amener une population nouvelle à la paroisse. Pour le lieu, elle conseille de “profiter du jardin ou de la cour du presbytère pour dresser les tables. Évitez, sauf si le temps vous y contraint, les intérieurs : le but de cette initiative est d’être visible et d’attirer largement”.
« Que personne ne reste dans son coin : c’est “le” challenge ! », précise Il est Vivant, qui se présente comme « le mensuel de la nouvelle évangélisation ». « Ce sera aux paroissiens de faire le premier pas et de ne pas rester entre eux. Vous pouvez proposer des étiquettes pour indiquer le nom de chacun. Cette fête est un premier pas et peut être l’occasion de démarrer des amitiés, des projets en commun. Prévoyez un petit carnet pour prendre les noms et les coordonnées. »
Plus subtil, prendre les choses en main
Atanase Perifan, lui, conseille d’y aller plus doucement, de “s’approcher petit à petit” et de “prendre le temps d’apprivoiser l’autre”. “Le but n’est pas de parler de Dieu avant même d’avoir servi l’apéro et tu as le droit à double ration si tu as réussi à convertir”, dit-il avec humour. Plus sérieusement, il rappelle qu’il est bon et important de “recevoir avec générosité” ce que l’autre a à nous apporter, qu’il faut faire le premier pas, en allant vers l’autre et pourquoi pas en organisant soi-même la fête.
“Sans parler tout de suite de Jésus”, Atanase Perifan conseille en fait tout simplement d’échanger, d’écouter. Ensuite, peuvent venir des questions plus profondes, telles que : “Êtes-vous heureux ?”, “Quel est le sens de votre vie ?”, etc. Ces questions interpellent et souvent “poussent l’autre à vous poser des questions”, “c’est là que l’on peut commencer à témoigner”, sans oublier d’être “joyeux” et “en empathie avec les autres”.
Aller plus loin
Enfin, pour Atanase Perifan, une soirée, c’est un peu court pour évangéliser. S’il a créé cette fête des voisins, c’est qu’il s’est rendu compte de la solitude de beaucoup de gens, de la souffrance de la relation à l’autre, particulièrement en France, c’est qu’il a senti ce besoin de lien, de connexion à l’autre. Pour lui, la Fête des voisins est en fait un premier pas vers l’autre et encore mieux, un premier pas vers un réseau d’entraide où les chrétiens doivent être les piliers. “Ce qu’il faut c’est passer du temps avec l’autre”, dit-il, “faire un bout de chemin ensemble”, “l’évangélisation se fait par le rayonnement de chacun”.
S’inscrivant dans la continuité de la Fête des voisins, Atanase Perifan créé en 2008 l’association Voisins Solidaires, un réseau d’entraide entre voisins, en quelque sorte “la suite”, de la Fête des voisins. Il serait en effet dommage d’attendre l’année suivante pour se revoir ! “Tout le monde a quelque chose à apporter”. La voisine a un problème de nounou, je lui propose de garder ses enfants trois heures. J’ai besoin d’un coup de main en bricolage, ça tombe bien, mon voisin est bricoleur, etc.
Concernant les horaires, la Fête des voisins se déroule en général à partir de 19 heures. Mais les habitants de chaque quartier ou immeuble sont évidemment libres de faire comme ils le souhaitent.
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