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Irak : la longue marche des chrétiens de la plaine de Ninive vers l’autonomie

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Isabelle Cousturié ✝ - Fides / OPM - publié le 18/05/17
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L’Église chaldéenne estime qu’il est trop tôt et se dissocie de l’appel de trois archevêques syro catholique et syro orthodoxes en faveur d’une zone autonome chrétienne, placée sous protection internationale des Nations unies.

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Une déclaration diffusée le 12 mai dernier par trois Archevêques – un syro catholique et deux syro orthodoxes – du nord de l’Irak a plongé la communauté chrétienne orientale dans un certain embarras. Le texte, rapporte l’agence Fides, demande la création d’une zone protégée réservée aux chrétiens dans la plaine de Ninive, placée sous protection internationale, afin de soustraire les baptisés irakiens aux persécutions et violences sectaires. Dès le lendemain, le Patriarcat de Babylone des Chaldéens a réagi en diffusant un communiqué officiel pour faire savoir que telle déclaration “ne reflète pas la position de l’Église chaldéenne et ne la représente pas”.

La province de Ninive, où s’étendent tant de petites villes et de villages à majorité chrétienne, avait été conquise par les djihadistes du groupe “État islamique” entre le printemps et l’été 2014. Face à l’avancée des milices djihadistes, des dizaines de milliers de chrétiens irakiens avaient fui la province, pour trouver refuge en grande partie au sein de la Région autonome du Kurdistan irakien. Depuis mars dernier, après la libération de plusieurs de ces villes et villages, des dizaines de familles chrétiennes sont revenues. Alors que se poursuit la reconquête difficile de la ville de Mossoul dans le nord du pays. Les forces irakiennes, depuis octobre dernier, auraient repris près de 90% de l’ouest de la ville aux djihadistes



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L’appel embarrassant

Dans leur déclaration, adressée aux autorités régionales et nationales ainsi qu’aux organismes internationaux, les deux Archevêques de Mossoul –Mgr Boutros Moshe, syro catholique, et Nicodemus Daud Matti Sharaf, syro orthodoxe – ainsi que l’archevêque syro orthodoxe de Bartellah, Mgr Timotheos Musa al Shamany – demandent à ce que la plaine de Ninive soit transformée en zone autonome, placée sous protection internationale des Nations unies pour “la soustraire aux conflits et querelles” et “protéger les droits des communautés chrétiennes qui ont sur ces terres leur lieu d’enracinement traditionnel”. La déclaration revendique également le droit à une « autonomie administrative pour les communautés chrétiennes » de la plaine.



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D’abord reconstruire

Dès le lendemain, le patriarcat de Babylone des Chaldéens a réagi négativement à la requête, renvoyant à une récente déclaration du Patriarche, Mgr Louis Raphaël I Sako, qui suggère aux chrétiens de “ne pas se confiner dans les tranchées et de ne pas se laisser prendre par des propositions irréalistes et intempestives”. Pour l’heure, avait expliqué le patriarche à l’agence Fides, la priorité des chrétiens irakiens est de tenter de revenir dans leurs villes d’origine et dans leurs maisons. Il est donc bien plus urgent, selon lui, de penser à la reconstruction des infrastructures détruites, et bien plus sage d’attendre « le retour de la stabilité dans le pays » pour lancer « des processus visant à demander la création de nouvelles unités administratives autonomes” qui protègeraient alors “les droits et la continuité de la présence des groupes ethniques et religieux minoritaires”. Les chrétiens, dans cette phase critique, sont appelés à des choix sages, en commençant par celui de “se tenir au large des conflits politiques qui les entourent, sans s’y laisser embourber”.

Mgr Sako espère et prie que ce qui suivra la fin du prétendu “État islamique” ne sera pas marqué par de nouveaux conflits sectaires qui pourraient porter à “une autre effusion de sang voire même à la naissance d’un nouvel État islamique, encore plus agressif que le premier”.



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