Lors de sa première méditation aux pieds de la Vierge de Fatima, le Saint-Père rappelle ce que veut dire “être marial” pour un chrétien.
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Après une longue prière silencieuse – plus de 10 minutes – à la chapelle des apparitions, devant plus de 400 000 pèlerins émus et recueillis, le pape François est revenu plus tard dans la soirée aux pieds de la Vierge pour se recueillir et procéder à la traditionnelle bénédiction des cierges.
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“Chers pèlerins de Marie et avec Marie !”, s’est-il ensuite adressé à la foule, éclairée de milliers de bougies, en prononçant son premier discours depuis son arrivée au sanctuaire de Fatima, vendredi après-midi. Un discours qui était en fait une méditation sur le sens biblique du culte marial, sur “le rapport essentiel, vital, providentiel” qui unit Marie à Jésus et “ouvre le chemin” qui conduit le chrétien vers Lui, si celui-ci le reconnaît. Prendre le chemin de Marie, c’est croire en celle qui a donné “un visage humain” au Fils du Père éternel, a expliqué le Pape, c’est voir en elle la « bienheureuse qui a cru toujours et en toutes circonstances aux paroles divines”. Alors attention à ne pas se tromper de Marie, qui doit être “un exemple” pour le chrétien, attention à ne pas suivre “une Dame inaccessible et donc inimitable”, a mis en garde le souverain pontife, attention à ne pas suivre “une image pieuse à laquelle on a recours pour recevoir des faveurs à bas coût”. La Marie que le chrétien est appelé à suivre, a-t-il rappelé, est “Maîtresse de vie spirituelle”, la première qui suivit le Christ sur la “voie étroite” de la croix, et non celle que l’on affuble “d’une sensibilité subjective”, qu’on voit “tenir ferme le bras justicier de Dieu prêt à punir”, a-t-il dénoncé en allusion à certaines apparitions mariales non-reconnues.
Marie, force dynamique de “justice et tendresse”
“On commet une grande injustice contre Dieu et contre sa grâce quand on affirme en premier lieu que les pécheurs sont punis par son jugement sans placer avant – comme le manifeste l’Évangile – qu’ils sont pardonnés par sa miséricorde !”, a expliqué le Pape aux pèlerins. A chaque fois que le chrétien regarde Marie, a-t-il insisté, il doit voir en elle “la force révolutionnaire de la tendresse et de l’affection”, voir que “l’humilité et la tendresse ne sont pas les vertus des faibles, mais des forts, qui n’ont pas besoin de maltraiter les autres pour se sentir importants”. Cette dynamique de “justice et de tendresse”, de “contemplation et de marche vers les autres”, est ce qui fait d’elle “un modèle ecclésial pour l’évangélisation”.
Alors, a prié le Pape, “que chacun de nous puisse devenir, avec Marie, signe et sacrement de la miséricorde de Dieu qui pardonne toujours, qui pardonne tout”, que chaque chrétien “puisse devenir, avec Marie, signe et sacrement de la miséricorde de Dieu qui pardonne toujours, qui pardonne tout”. Et de conclure en invitant la foule à “chanter avec joie les miséricordes du Seigneur”, avec lui, sous le regard de Marie : “Mon âme chante pour toi, Seigneur ! La miséricorde que tu as eue envers tous tes saints et envers le peuple fidèle tout entier, est aussi arrivée jusqu’à moi. À cause de l’orgueil de mon cœur, j’ai vécu distrait derrière mes ambitions et mes intérêts, sans réussir cependant à n’occuper aucun trône, ô Seigneur ! L’unique possibilité d’exaltation que j’ai est celle-là : que ta Mère me prenne dans ses bras, me couvre de son manteau et me place à côté de ton Cœur. Et qu’il en soit ainsi”.
Après la bénédiction des cierges, le Saint-Père a récité le chapelet avec les milliers de fidèles et présidé une procession aux flambeaux. Avant sa méditation sur le culte de Marie, il a prié pour les déshérités, les malheureux, appelant la bénédiction de Dieu “sur chacune des personnes exclues et abandonnées à qui est nié l’avenir, sur chacun des orphelins et des victimes de l’injustice à qui il n’est pas permis d’avoir un passé “. “Je sens que Jésus vous a confiés à moi …”, a-t-il dit avant de les confier tous à Jésus, “spécialement ceux qui en ont le plus besoin”.