Cent après les apparitions de Fatima, le Saint-Père canonise les deux petits bergers et appelle les chrétiens à puiser en ces “deux petits messagers de l’espérance” la force de susciter “une vraie mobilisation générale” contre l’indifférence et la myopie du monde.
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Les petits bergers de Fatima, Francisco et Jacinta, ont été canonisés solennellement par le pape François, ce samedi matin 13 mai, au cours d’une longue messe célébrée sur l’immense parvis du sanctuaire marial portugais. Moment extrêmement intense, que la foule – des centaines de milliers de pèlerins venus du monde entier – a accueilli par une salve d’applaudissements, jusqu’à couper le Saint-Père dans l’énoncé de la formule de canonisation : “nous déclarons et définissons comme saints… Francisco Marto et Jacinta Marto, et nous les inscrivons au calendrier des saints, en établissant que, dans toute l’Église, ils soient pieusement honorés comme des saints. Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit”.
La canonisation des deux petits bergers a lieu 17 ans après leur béatification par Jean Paul II à Fatima, en mai 2000. Elle fait d’eux les plus jeunes enfants, frère et sœur, non martyrs, à devenir saints. Comme le veut la tradition, le Pape a prononcé la formule de circonstance après la demande solennelle de l’évêque de Leiria-Fatima, Mgr Antonio Marto, d’inscrire les deux témoins des six apparitions initiées il y a tout juste 100 ans, au calendrier des saints.
“Chers pèlerins, nous avons une Mère ! Une “Dame très belle“, comme disaient entre eux les voyants de Fatima sur la route de la maison, en ce jour béni du 13 mai, il y a cent ans (…) Je ne pouvais pas ne pas venir ici pour la vénérer et lui confier ses fils et ses filles… De ses bras viendront l’espérance et la paix dont ils ont besoin !”, a promis le Saint-Père au cours de l’homélie, durant la célébration. Après s’être recueilli, juste avant la cérémonie, aux pieds des tombes de Francesco et Jacinta, à l’intérieur de la basilique Notre-Dame du Rosaire, François a invité l’assemblée à prendre exemple sur eux pour “supporter les contrariétés et les souffrances de la vie” et être “des messagers d’espérance”, en puisant à cette force qui les distinguait et venait “de la Lumière de Dieu”, de leurs prières “insistantes” pour les pécheurs, et de cette “adoration” qu’ils avaient pour Dieu, grâce à Marie, et qui ne les a jamais lâchés.
Sous le manteau de Mariet
La Vierge Mère, a poursuivi le Pape, “n’est pas venue ici pour que nous la voyions : pour cela nous aurons toute l’éternité, si nous allons au ciel, bien entendu”, mais “en présageant et nous mettant en garde contre le risque de l’enfer où mène la vie – souvent proposée et imposée – sans Dieu et qui profane Dieu dans ses créatures, elle est venue nous rappeler la lumière de Dieu qui demeure en nous et qui nous couvre”. Comme le croient et le sentent de nombreux pèlerins, “si non tous !” , ainsi Fatima est surtout “ce manteau de lumière qui nous couvre, ici comme partout ailleurs sur la terre quand nous nous réfugions sous la protection de la Vierge Marie pour lui demander, comme l’enseigne le Salve Regina, “montre-nous Jésus” “.
“Cramponnés à elle comme des enfants, vivons de l’espérance fondée sur Jésus”, a exhorté le Saint-Père, “fixons notre espérance, comme une ancre, dans cette humanité placée dans le ciel à la droite du Père”, et que cette espérance, a-t-il encouragé, soit un ” levier de la vie” pour chaque croyant, “une espérance” qui le “soutient toujours, jusqu’au dernier souffle”. Car le Seigneur, a-t-il rappelé, “nous a créés comme une espérance pour les autres, une espérance réelle et réalisable selon l’état de vie de chacun”. Oui, la mission est “exigeante”, a reconnu le Pape, car cela demande à chacun d’accomplir “son devoir d’État”, mais elle peut déclencher, comme à l’époque, “une vraie mobilisation générale contre cette indifférence qui gèle le cœur et aggrave notre myopie”.
Face aux souffrances…
Face aux souffrances d’autrui, le chrétien ne saurait être “une espérance avortée”, la vie “ne peut survivre que grâce à la générosité d’une autre vie “. Alors, a conclu le Pape, sous la protection de Marie, soyons, dans le monde, “des sentinelles du matin qui savent contempler le vrai visage de Jésus Sauveur, celui qui brille à Pâques, et redécouvrir le visage jeune et beau de l’Église, qui resplendit quand elle est missionnaire, accueillante, libre, fidèle, pauvre en moyens et riche d’amour “.
Pendant la célébration, les reliques de Francesco et Jacinta ont été placées aux pieds de la Vierge de Fatima. Les deux nouveaux saints seront fêtés le 20 février dans le calendrier liturgique. A la fin de la messe de canonisation, le pape François a béni les malades, les exhortant à considérer leur existence comme un “don” et un “trésor précieux de l’Église”. Nouvelle occasion pour le Saint-Père d’encourager les chrétiens à “reconnaître les plaies cachées de Jésus” dans leurs frères et sœurs malades et souffrants, comme ils ont “devant les yeux Jésus caché mais présent dans l’Eucharistie”.