Cinéaste et producteur nigérien, Sani Magori sera parrain et membre du jury du grand prix international Harambee “Communiquer l’Afrique” qui sera remis à Toulouse en novembre 2017. Il nous livre ses espérances pour l’Afrique. Ses films sont des combats et à travers eux c’est une lueur d’espoir qu’il souhaite transmettre.
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Aleteia : En acceptant d’être parrain de ce prix, qu’est-ce qui vous a motivé ?
Sani Magori : J’ai accepté cette proposition car les objectifs de l’association Harambee cadrent très bien avec ma manière de travailler et notamment de montrer une image positive de l’Afrique. Il me semble que dans tous mes films, j’ai fait en sorte de mettre en avant cette belle Afrique malgré tous les problèmes que je n’oublie pas non plus de relater dans mes œuvres. Je tâche en permanence de décrire aussi les magnifiques démarches car il y a toujours une issue positive possible. Finalement cette proposition d’être parrain du prix Harambee “communiquer l’Afrique” est un peu comme si c’était la continuité de mon travail et c’est une joie de voir qu’il y en a parmi nous qui ont le même désir.
Que signifie “montrer une Afrique positive” ?
C’est pour moi montrer une Afrique digne malgré tous ces chaos et ses misères. Nous manquons quasiment de tout et il y a des tensions dans de nombreux pays du continent mais l’important est de montrer qu’il y’a une foule de gens aussi qui font des efforts et mettent en place des initiatives pour aller de l’avant et sortir de ses marécages. Je veux que nous puissions trouver des lueurs d’espoir et ne pas croire que notre misère apparente est une fatalité.
Qu’est-ce qui vous a plu dans la proposition d’Harambee ?
Ce qui m’a plu c’est cette volonté de montrer les belles initiatives dont l’Afrique regorge. Très souvent il y a un cliché vis-à-vis de notre continent ou même certains d’entre nous ne montrent uniquement la misère, la pauvreté ou le désespoir mais ce n’est pas ça l’Afrique ! Il n’y a qu’à voir tous les projets qui sont parrainés, entre autres par Harambee, tout cela participe au redressement, à la fierté et à l’espérance d’une Afrique en plein essor.
Être parrain de ce prix ça représente quoi ?
Par ma présence dans le jury et en tant que parrain de ce prix c’est aussi une façon d’impliquer pleinement l’Afrique. Il s’agit de la 7e édition de ce prix international et jusqu’à présent ce n’était que des occidentaux dans le jury. Ça va mettre un peu de couleurs au jury et ça ouvrira la voie à l’Afrique de pouvoir participer à ces éditions qui lui sont dédiées. Je suis très heureux de mettre ma notoriété et mon réseau au service de cette très belle cause afin qu’Harambee atteigne ses objectifs, notamment pour récolter les fonds nécessaires au financement des projets. J’espère que des étudiants et des metteurs en scènes africains vous participer à ce prix car ça leur donnera de la visibilité et beaucoup d’entre eux sont talentueux.
Qu’attendez vous des participants ?
J’attends des clips et des reportages, un certain dynamisme et une honnêteté dans le traitement des réalités qui seront montrées à l’écran. Il faudra que les récits soient vraiment cohérents du point de vue artistique mais aussi dans le fil rouge des histoires racontées. Je voudrais y voir de l’espoir et du combat, j’aimerais qu’on nous montre de la réussite et de la force humaine, qui s’incarne aussi bien dans le travail que dans les liens interpersonnels. Pas besoin d’aller chercher midi à quatorze heures, c’est le quotidien, des choses de tous les jours qui sont intéressantes à montrer.
Avez-vous un rêve pour l’Afrique ?
Ce serait de nous voir évoluer tous ensemble et que cette coopération africaine ne soit pas juste un vain mot. J’aimerais voir mon Afrique unie face à tous les fléaux qui l’attaque. J’aimerais que les générations futures soient suffisamment armées pour faire face aux défis qui les attendent. Pour ne parler que du Niger nous sommes en train de vivre une forme de renaissance culturelle et je crois qu’en observant les choses de façon positive nous pourrions arriver à changer de mentalités et accéder au développement collectif.
Travailler aux côtés de chrétiens, ça signifie quoi pour vous ?
Pour moi la diversité culturelle, religieuse et sociologique est une grande richesse. Je suis musulman, en effet, mais qu’Harambee soit une initiative chrétienne n’est pas du tout un problème au contraire. C’est l’objectif qui est intéressant, selon moi, et c’est la seule chose qui me motive. Avec Harambee nous donnerons donc les moyens nécessaires pour y parvenir et je pèserai de tout mon poids pour faire connaître les initiatives et les soutiens de cette association.
Pour découvrir plus d’informations sur le prix international Harambee communiquer l’Afrique, cliquez ici.
Propos recueillis par Sabine de Rozières.
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