Après un entre-deux-tours particulièrement complexe pour Mgr Georges Pontier, sommé de tous côtés de donner une consigne de vote au nom de la conférence épiscopale, la victoire d'Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle ouvre un temps nouveau au cours duquel la parole de l'Église est attendue. En particulier par les catholiques, dont le vote a été particulièrement fragmenté (71% des catholiques pratiquants ont voté pour Emmanuel Macron, mais seulement 52% des catholiques occasionnels).
L'archevêque de Marseille, en déplacement à Rome où il doit rencontrer le pape François ce jeudi 11 mai, a répondu aux questions du quotidien La Croix dans une interview publiée en ligne mercredi. L'occasion pour Mgr Pontier de formuler une série de recommandations destinées au futur locataire de l'Élysée, en amont de la passation de pouvoirs prévue dimanche. La priorité, estime t-il, est de réconcilier les Français à l'issue d'une campagne particulièrement violente et clivante : "Qu’il mette son rôle de président à sa juste place : non le chef d’un parti, mais le président de tous".
Plus concrètement, le président de la CEF souligne l'importance capitale du chantier de l'emploi. Les ménages frappés par le chômage subissent non seulement un grave préjudice économique, mais aussi familial ou psychologique : il "fait perdre leur dignité aux personnes, leur capacité à bâtir des projets". Mgr Pontier appelle aussi Emmanuel Macron à ne pas rouvrir de nouveaux débats sociétaux, après les profondes divisions que le quinquennat qui s'achève avait suscité en matière. Sans la nommer explicitement, c'est l'extension de la PMA aux couples lesbiens ou aux femmes isolées, ainsi que la reconnaissance des enfants nés par GPA à l'étranger, qui sont évoqués dans cet entretien.