L’Assemblée plénière des évêques de France, réunie à Lourdes, a donné son accord pour l’ouverture de la cause en vue d’une éventuelle béatification de Madame Élisabeth, la sœur du roi Louis XVI.
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(Article mis à jour le 9 novembre 2017) La princesse Élisabeth de France est la dernière des soeurs de Louis XVI. Connue pour sa grande piété, elle a, tout au long de sa vie, manifesté un profond attachement à son frère et à sa belle-sœur Marie-Antoinette qu’elle a suivis jusqu’au bout. L’année dernière, l’archevêque de Paris a accepté de procéder à la réouverture de sa cause de béatification. À cette occasion, il a nommé comme postulateur l’abbé Xavier Snoëk, curé de Sainte-Élisabeth de Hongrie, “paroisse” de la prison du Temple, à Paris, où fut détenue Madame Elisabeth avant son exécution. Le projet de promouvoir la béatification de cette princesse de sang remonte au XIXe siècle. Sa piété, ses actes de charité et sa mort tragique ayant presque suscité une forme de dévotion.
Une vie consacrée aux plus démunis
Née à Versailles le 3 mai 1764, elle passe toute sa vie à la cour. Dès l’enfance, elle révèle une personnalité étonnante, mêlant une grande piété à un caractère fantasque comme en témoigne certaines de ses lettres où elle signait : « Élisabeth la Folle ».
Son dévouement auprès de plus défavorisés se concrétise d’abord discrètement à la cour puis dans son domaine de Montreuil (offert par son frère) situé à côté de Versailles. Elle y soigne les malades, les blessés et soulage les pauvres. Selon le père Snoëk “Elisabeth a très vite compris qu’elle ne se marierait pas et qu’elle n’était pas non plus appelée à la vie religieuse […] elle a choisi, dès 1782, de se donner radicalement aux pauvres”. Elle fonde également, en 1790, au début de la Révolution, une confrérie dédiée au coeur immaculé de Marie.
Ce don de soi exemplaire se confirme durant la tourmente révolutionnaire. Elle refuse de fuir pour rester auprès de son frère, sa belle-sœur et leurs enfants. Dans une ultime lettre rédigée à la Conciergerie à destination de Madame Elisabeth, Marie-Antoinette témoigne du dévouement de sa belle-sœur : “Vous qui avez par votre amitié tout sacrifié pour être avec nous, dans quelle position je vous laisse !”.
Elle est guillotinée avec vingt-quatre autres prisonniers le 10 mai 1794. Tout au long du chemin les menant vers l’échafaud, elle les soutient, sa confiance en Dieu restant inébranlable comme en témoigne cette prière qu’elle écrit dans la prison du Temple avant d’être guillotinée :
« Que m’arrivera-t-il aujourd’hui, ô mon Dieu, je l’ignore. Tout ce que je sais, c’est qu’il ne m’arrivera rien que Vous ne l’ayez prévu de toute éternité. Cela me suffit, ô mon Dieu, pour être tranquille. J’adore vos Desseins éternels, je m’y soumets de tout mon cœur. Je veux tout, j’accepte tout, je Vous fais un sacrifice de tout ; j’unis ce sacrifice à Celui de votre cher Fils, mon Sauveur, Vous demandant, par son Sacré-Cœur et par ses Mérites infinis, la patience dans mes maux et la parfaite soumission qui Vous est due pour tout ce que Vous voudrez et permettrez. Ainsi soit-il. »
Selon l’avis de ses contemporains, elle est morte en odeur de sainteté. Son médecin, le docteur Dacy, la croise alors qu’elle est en route vers l’échafaud et déclare : “Je viens de rencontrer un ange allant à l’échafaud”. Madame de Genlis, mentionne également l’odeur de rose qui se répandit place de la Concorde après son exécution. À partir du début du XXe siècle, plusieurs associations sont créées pour sa béatification mais la cause fut officiellement introduite le 23 décembre 1953 par le cardinal archevêque de Paris.