Redécouvrez le récit des pèlerins d’Emmaüs, épisode rapporté uniquement par saint Luc dans les Évangiles.
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Luc est le seul évangéliste qui rapporte le beau récit des deux disciples qui, le jour de Pâques, font route « vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem » (Luc 24, 13). Les dimensions poétique, pédagogique, théologique et liturgique de ce texte m’enchantent. L’essentiel de la foi y est raconté sobrement en termes de rencontre et de reconnaissance. Le Christ ressuscité y est présenté comme un compagnon de route qui marche avec nous et se révèle lors du partage de la parole et du pain. On comprend que cette scène de l’Évangile ait pu inspirer tant d’écrivains et de peintres.
Un récit pour aujourd’hui
De nombreux symboles, évoqués dans ce texte, restent d’actualité : la route, la désillusion de Cléophas, le lent réchauffement du cœur grâce à la parole de Jésus, le soir qui approche, le repas à la maison, la fraction du pain, l’ouverture de l’esprit et des yeux, le retour à la communauté.
Nous refaisons le chemin d’Emmaüs à chaque rencontre inattendue du Christ sur nos routes de doute et de partage : « Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » (Luc 24, 26). Et l’on se surprend à répéter cette prière qui a tant séduit Jean Paul II : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse » (Luc 24, 29).aLe poète Patrice de La Tour du Pin a mis Emmaüs au cœur de sa vie et de son œuvre, comme en témoigne son hymne à l’office du soir de Pâques : « Que cherchez-vous au soir tombant / Avec des cœurs aussi brûlants?… Doucement il ouvre nos yeux, / Car rien n’est impossible à Dieu, / Puisqu’il se donne ».