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Découvrez tous les visuels de campagne de sensibilisation à l'avortement des Survivants en cliquant sur le diaporama :
Des affiches, estampillées du logo des "Survivants", n'ont pas laissé indifférents les Parisiens qui ont emprunté le métro ce mercredi matin... Et la RATP non plus.
Elles détournaient en effet les slogans des candidats pour mieux sensibiliser les usagers à la problématique de l'avortement : un moyen assurément efficace pour sortir les voyageurs de leur torpeur éventuelle.
Des affiches placardées en pleine élection
Ces affiches avaient déjà circulé sur les réseaux sociaux et avaient été collées sur des abris-bus les semaines passées. À l'occasion de la campagne présidentielle, les "Survivants"- collectif qui a rejoint récemment le comité organisateur de la Marche pour la Vie - veulent ramener la cause pro-vie au sein du débat public.
Ces affiches non-partisanes n'oublient aucun des principaux candidats à la présidentielle (même les déçus du premier tour). Concernant les deux finalistes, le slogan "Ne ferme pas les frontières de nos vies !" barre une photo de Marine Le Pen doublé du hashtag #BREXIVG ; tandis que pour Emmanuel Macron, c'est le hashtag #Enmarchepourlavie qui orne l'affiche avec un très sérieux : "La France doit être une chance pour tous. Alors laisse-nous la chance de vivre".
"Les communistes ne sont-ils pas censés protéger les plus faibles #lescamardesdesembryons" peut-on lire à côté du visage de Jean-Luc Mélenchon. Pour François Fillon, la sentence est rude : "Tu n'approuvais pas l'IVG. Maintenant tu le défends #lecouragedelavérité".
Les Survivants sont un mouvement qui s'est fait connaître en détournant les codes du marketing politique ou de la com' pour lancer des campagnes virales sur les réseaux sociaux ou organiser des happening très médiatisés dans l'espace public. Leur mot d'ordre est simple et direct : "L'avortement est toujours un drame, la meilleure IVG est celle qu'on évite".
L'objectif poursuivi par cette bande de millennials, c'est de changer le discours ambiant qui considère souvent l'IVG comme une pratique médicale anodine, pour la voir reconnaître comme une souffrance dont les femmes comme les hommes sont victimes. Dépassant d'une bonne tête les activistes "Survivants" - tous issus de la génération Y - Émile Duport, charismatique et débonnaire porte-parole du mouvement, détonne dans le milieu pro-vie français. Tignasse en bataille, barbe de cinq jours, sweat à capuche et cuir sur le dos, il entend bien rappeler à leurs devoirs, avec cette campagne, "les candidats qui cherchent à séduire des électeurs en esquivant la question".
Polémique et réactions
Concernant l'affichage sauvage, le porte-parole dépassé par sa base trop turbulente, décline toute responsabilité face aux questions du Parisien : "Je ne sais pas qui est derrière cette action dans le métro. C'est un mouvement protéiforme, c'est facile de récupérer les visuels et de s'en servir. Il y a notre logo dessus mais ce n'est pas de notre fait". Avant de s'en féliciter : "Mais oui, je suis content du coup de pub que nous fait cette action gentillette".
Les slogans de cette action "gentillette" n'ont pourtant pas fait sourire tout le monde. La RATP surtout, qui s'est retrouvée mercredi matin sous le tir nourri de nombreux usagers du métro pensant qu'elle cautionnait cette campagne. La régie a annoncé son intention de porter l'affaire devant la justice, se disant victime "d'acte de malveillance sur [son] réseau d'affichage".
Il faut dire que l'affaire a rapidement pris une dimension politique. Piégés par la campagne sauvage, plusieurs responsables politiques ont vivement critiqué la RATP sur les réseaux sociaux pour une conduite jugée "scandaleuse" ou "honteuse", comme Cécile Duflot qui a sommé la régie de s'expliquer : "Vous avez accepté ça pourquoi exactement ?" avant de prudemment faire marche arrière et effacer son tweet :
Dénonçant cette campagne politiquement incorrecte, la presse s'est rapidement emparée du buzz jusqu'à paradoxalement le rendre viral : "La RATP victime d'une campagne sauvage anti-avortement de l'association 'Les Survivants'", "Campagne d'affichage sauvage contre l'avortement dans le métro parisien", "Une campagne sauvage anti-IVG", "Dans le métro, une nouvelle opération de "guérilla marketing" d'un groupuscule anti-IVG"... D'accord ou pas avec le fond, une chose est sûre, pour les "Survivants" la petite action "gentillette" a parfaitement atteint son but.