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Les chrétiens d’Orient ne se laisseront pas déraciner

© Alessia GIULIANI:CPP:CIRIC-LOUAI BESHARA / AFP

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Isabelle Cousturié ✝ - Fides / OPM - publié le 25/04/17
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Les patriarches orthodoxes d’Antioche ont exprimé leur douleur et leurs inquiétudes quatre ans jour pour jour après l’enlèvement des deux métropolites d’Alep, Gregorios Yohanna Ibrahim et Boulos Yazigi.

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Quatre ans jour pour jour après l’enlèvement des deux métropolites d’Alep, le syro-orthodoxe, Gregorios Yohanna Ibrahim et le grec orthodoxe, Boulos Yazigi, le mystère reste entier sur leur disparition, survenue le 22 avril 2013 à Kafar Daël dans la région de Naïrab (est d’Alep). Aucune revendication n’a été faite jusqu’à ce jour et toutes les informations ou indiscrétions circulant sur d’éventuels contacts avec les ravisseurs n’ont jamais eu de suite. En ce jour anniversaire, l’Église d’Antioche et de “tous les affligés d’Orient” ont souhaité élever encore une fois leur voix et faire parvenir aux oreilles du monde entier leur cri de douleur, face à une crise dont ils payent le prix fort.

Stop aux faux prétextes !

“Aujourd’hui, nous disons assez ! Face à ceux qui financent les terroristes et font semblant de ne pas les connaître, venant les combattre ici ou mieux, sous le prétexte déclaré de les combattre”, dénoncent les deux patriarches orthodoxes d’Antioche, Yohanna X et Ignace Ephrem II, dans un message conjoint, appelant tout les chrétiens à faire mémoire des deux métropolites d’Alep à l’occasion du quatrième anniversaire de leur disparition. Dans leur message, rapporte l’agence Fides, les deux patriarches — dont l’un, Yohanna X, est le frère de l’un des métropolites enlevés, Boulos Yazigi — reviennent sur l’enlèvement des deux évêques et évoquent toutes les souffrances subies par les peuples du Proche-Orient à la lumière de l’annonce pascale de la Résurrection.

“Le Christ est ressuscité et le destin de nos frères archevêques, Boulos et Yohanna, est encore obscur”, soulignent les deux patriarches, mais cette coïncidence entre la fête de la Résurrection du Seigneur et l’anniversaire de ce double enlèvement doit rappeler aux chrétiens de l’Église d’Antioche que “le chemin de la Résurrection a commencé sur la croix et s’est accompli à la lumière de la tombe vide”, que “nous qui suivons le Christ, nous ne craignons ni la mort ni l’adversité mais nous prions dans notre faiblesse comme pria Jésus Christ notre Seigneur Lui-même, afin que passe loin le calice de la souffrance”.

Nous ne nous laisserons pas déraciner !

Au fil de leur message, les deux patriarches orthodoxes montent le ton pour réaffirmer la volonté et le désir des chrétiens d’Orient de continuer à vivre sur les terres où ils sont présents depuis des millénaires. “Le pouvoir de ce monde, assurent-ils d’un ton ferme, ne nous fera pas sortir de notre terre, parce que nous sommes des fils de la croix et de la Résurrection. Nous avons été dispersés pendant toute l’histoire et nous sommes encore dispersés aujourd’hui, mais chacun de nous est appelé à se souvenir que la terre du Christ ne sera pas vidée de ses bien-aimés et de ceux qui ont été appelés à le suivre voici déjà deux mille ans”. Si l’enlèvement des deux archevêques et des prêtres vise à défier la présence des chrétiens en Orient et à la déraciner, quatre ans depuis ces enlèvements, et six ans depuis le début de la crise syrienne, leur réponse est claire : “Ici, à côté des tombes de nos pères et de leur terre consacrée, nous réaffirmons notre profond enracinement dans le sein de cet Orient”.

Les marques de sympathie ne suffisent plus

Ce message est également l’occasion pour les patriarches orthodoxes d’Antioche de montrer leur “désillusion” face aux lignes politiques et géopolitiques suivies sur la scène proche orientale par les puissances occidentales : “Nous n’avons pas besoin de sympathies pour nous ou de dénonciations adressées à d’autres, écrivent Yohanna X et Ignace Ephrem II, mais d’une volonté sincère et partagée de promouvoir la paix sur notre terre (…). Ne laissons pas nos problèmes entre les mains de ce qu’il est convenu d’appeler le monde civilisé, qui nous a harcelé avec des discours relatifs à la démocratie et aux réformes, alors que notre population est privée de pain et de tous les moyens de survie (…) Nous disons ça suffit !”.

Prières et hommage en l’église des nouveaux martyrs

Le 22 avril dernier, à l’occasion de la visite du pape François à la basilique Saint-Barthélemy de Rome pour honorer la mémoire des nouveaux martyrs des XXe et XXIe siècles, une chrétienne égorgée par Daesh a été élevée au rang “d’icône pour l’Église”. Des prières ont été élevées et des cierges allumés pour tous les évêques, prêtres et religieux, catholiques et orthodoxes, dont on est toujours sans nouvelles depuis leur enlèvement, comme les deux évêques Mar Gregorios Ibrahim, Paul Yazigi et le père Paolo Dall’Oglio, séquestré depuis bientôt quatre ans (juillet 2013).

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