A contre-courant de la polémique autour de l’adaptation américaine de La Belle et la bête par le réalisateur Bill Condon, notre confrère d’Aleteia US a retenu une leçon de foi, de courage et d’amour.
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Sorti en France le 22 mars dernier, l’adaptation américaine de La Belle et la Bête par le réalisateur Bill Condon, avec en tête d’affiche les acteurs Emma Watson, Dan Stevens ou encore Luke Evans, a suscité la polémique. Pourtant notre confrère d’Aleteia US, Deacon Greg Kandra, y a vu une leçon de foi, de courage et d’amour. Et il n’est pas le seul.
Une scène d’ouverture au caractère religieux
Ma femme et moi sommes allés voir la Belle et la Bête. Le film nous a plu, et nous avons remarqué quelque chose qui a également marqué l’écrivain catholique américain Jacob Popcak. “Une scène magnifique, au message catholique évident est malheureusement passée inaperçue, car la polémique a été provoquée par une autre scène, qui est finalement bien innocente.” Le moment religieux dont je veux parler se situe pendant la scène d’ouverture, mémorable, du fameux dessin animé de 1991. Belle traverse son village provincial pour se rendre à la librairie, endroit qu’elle considère comme son refuge. Là, même les villageois les plus exécrables envers elle ne peuvent la tirer du réconfort que lui apportent ses lectures. L’adaptation de Bill Condon se déroule de la même façon, à l’exception d’un détail : au lieu de se rendre à la librairie (lieu très étrange pour des habitants illettrés), Belle se rend à l’église. Elle déclare être là “pour voir le père Robert”.
“Belle arriva finalement à destination – la sacristie de l’église. En ouvrant l’imposante porte de l’édifice, la jeune fille poussa un soupir de soulagement et se laissa envelopper par la sérénité du lieu sacré. Le vacarme de la rue s’évanouit, et pour la première fois de la matinée, Belle se sentit en paix. A son arrivée, un homme bon, vêtu d’une longue robe noire leva les yeux du livre dans lequel il était plongé. L’homme était grand et mince, et ses yeux chaleureux étincelèrent en souriant à Belle.” Tout en se tenant devant un crucifix très imposant, l’homme – qui s’avère être Père Robert – et Belle discutent de leur passion partagée pour les livres. Puis la scène continue ainsi : ce prêtre lettré était l’une des deux personnes à qui Belle aimait parler. “Merci” dit-elle d’une voix douce, grâce à votre librairie, j’ai presque l’impression de découvrir le monde.” Certaines personnes ont déjà fait remarquer que cette scène était une façon subtile d’associer les personnes lettrées au catholicisme. Mais, indépendamment de ce sens là, je pense que les catholiques peuvent – et doivent- en tirer une signification plus grande.”
Une belle leçon de conversion
Un autre message chrétien du film, généralement ignoré des téléspectateurs, est le bienfait de la conversion. Dans cette histoire, le prince est transformé en bête car il a manqué de charité envers les pauvres. Il refuse en effet d’aider une vieille femme mendiante. Il ne retrouve son humanité qu’une fois avoir appris à aimer et à être aimé. La morale de ce conte, vieux comme le monde : l’amour est rédempteur. Cela vous dit quelque chose ?
Je pense également que le film nous offre une leçon de civilité, bienvenue dans le contexte actuel. A la sortie du dessin animé en 1991, quelques personnes y avaient vu des parallèles avec la crise du SIDA. Aujourd’hui, on peut percevoir les choses différemment. Dans notre société, qui sont ces bêtes que les villageois veulent absolument bannir, éradiquer du village ?
Il y a peut-être beaucoup de choses à remettre en question dans ce film, en commençant par la nécessité d’avoir réalisé une énième version de La Belle et la Bête. Mais il y a aussi beaucoup de choses à apprécier. Au delà des décors somptueux, des costumes flamboyants et des chansons familières, les spectateurs y trouveront des leçons indémodables à propos de la foi, du courage et de l’amour.