Fatigue physique, psychique et spirituelle, face à la dépression, comment reprendre espoir et trouver de l’aide. Témoignage et conseils d’une consoeur qui a traversé cette épreuve en s’accrochant à sa foi.
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Je sanglotais sans pouvoir reprendre mon souffle. Ma mère s’approcha doucement et prit le petit Charles qui était dans mes bras, de manière à ce qu’Antoine, mon mari, puisse m’étreindre. Antoine et moi avions décidé de rendre visite à mes parents, accompagnés de notre fils. Je venais d’achever une thérapie pour une dépression post-partum, mais quelques semaines avant, vers la mi-novembre, ma grand-mère décéda d’un arrêt cardiaque.
Me voilà donc, assise sur le sol, Charles sur mes genoux et ces fichues larmes qui ne veulent pas s’arrêter. Quelques instants plus tôt, Antoine m’annonçait que la fille de ma meilleure amie avait été tuée dans un accident de voiture. « C’est trop pour moi. Je n’arrive pas à gérer cela. » Voilà les seuls mots que je trouvai à dire à Antoine, alors qu’il tentait – en vain – de me calmer. Je me sentais épuisée, physiquement, émotionnellement, spirituellement. Les jours suivants, je restai prostrée dans un brouillard complet.
Presque vingt ans se sont écoulées depuis, pourtant il m’arrive encore d’être envahie par cette profonde tristesse que je ressentais alors. La période des fêtes, en particulier, me ramènent en arrière. Peu importe le statut social acquis, les efforts fournis, les attentes et la pression familiale liées à cette période de l’année sont accablantes (en particulier lorsque notre budget est réduit…). Sans oublier tous ceux qui nous manquent ; ceux qui nous ont quitté, auxquels nous pensons, nous laissant avec des blessures béantes.
Je tenais donc à partager avec vous quelques conseils, qui vous aideront, peut-être, face à la dépression :
1. Accepter de l’aide
Si vous sentez que vous êtes en train de couler, sortez la main de l’eau pour appeler les secours ! Consultez un thérapeute, un médecin ou même un directeur spirituel ; exprimez-vous, ne lui cachez pas combien vous souffrez, ne lui cachez pas que vous pensez au pire ou que vous n’arrivez même plus à sortir du lit. Acceptez avec reconnaissance l’aide qu’ils peuvent vous apporter ; il vous faudra peut-être du courage pour comprendre et avouer votre vulnérabilité, mais les résultats en valent la peine. Et si le premier auquel vous vous adressez ne vous convient pas, n’hésitez pas à chercher quelqu’un d’autre.
2. Partager
Préparer des cadeaux et les offrir est une source de joie. Considérez l’idée de faire du bénévolat, même pour quelques heures. Donner à l’autre, c’est aussi se créer un petit rayon de soleil ; mon amie Amélie me dit souvent qu’elle aime visiter les maisons de retraite; elle aime rencontrer les gens, chanter avec eux. C’est bon, de tendre la main à des gens qui sont dans des situations difficiles, parfois bien pire que les nôtres. Et, des gens qui ont besoin d’un peu de temps, de joie, il y en a partout.
3. S’entourer de la parole de Dieu
Les mois les plus difficiles, je les passe branchée sur une radio chrétienne : ainsi je baigne dans la parole de Dieu, ses promesses et son Amour. J’ai également retranscrit quelques-uns de mes versets favoris contenant les mots « espoir » et paix », pour les accrocher partout autour de moi : sur le réfrigérateur, dans ma voiture, sur la table à langer, sur mon bureau… Ces fragments de la Bible m’ont permis de me recentrer. Dieu m’a déjà donné beaucoup, et de nombreuses autres surprises m’attendent. L’espoir remplace ainsi tous mes doutes, de la peur de ne pas être une bonne mère à celle d’être indigne de l’Amour de mon Père.
4. Ne pas attendre des autres qu’ils nous comprennent
Lorsque je suis tombée en dépression post-partum, mon mari était charmant, attentionné, gentil. Mais il ne comprenait pas ; il pensait que je serais capable de le gérer seule. Personne de sa famille n’était jamais passé par une dépression. Je ne lui en veux pas, je n’ai rien à lui reprocher, mais regarder en arrière me fait réaliser que j’aurais aimé avoir un partenaire plein de compassion, d’empathie, qui m’aurait compris. C’est d’ailleurs pourquoi je recommande toujours un support de groupe ou de thérapie ; la présence de personnes capables de vous comprendre, de vous soutenir alors que vous êtes au fond du trou apporte un soulagement énorme.
5. Ouvrir son cœur
Délivrer ses pensées et ses sentiments les plus profonds, à quelqu’un, quelques heures par semaines, c’est une liberté qui redonne le moral.
6. S’accorder du temps
Sortir du trou prend du temps, demande des efforts. L’expérience peut être la plus difficile de votre vie. Alors, lorsque vous en avez l’occasion, faites-vous du bien : un bain à bulle, un bon livre au coin du feu, une pédicure, une bonne série… Gardez à l’esprit que le manque de sommeil ou de temps pourraient aggraver votre dépression. Et si malgré tout vous êtes submergée, donnez-vous la permission de pleurer ; si vous êtes vidée, débranchez votre mental et allez au lit ; demain sera un autre jour, la bonne humeur reviendra.
L’essentiel, c’est de prendre soin de vous, d’autant plus lorsque la dépression pointe le bout de son vilain nez.
Quand vous aurez découvert ce qui vous convient le mieux, n’hésitez pas à le faire régulièrement. Mais surtout, surtout, sachez que, peu importe vos émotions, vous n’êtes jamais seule. Dieu s’est fait homme par amour pour vous. Jésus a quitté son trône céleste, il est né pour vous apporter la grâce et la miséricorde divine. Dieu le Père veut vivre avec vous et en vous. Vous n’êtes jamais seule.