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Jusqu’à l’élection présidentielle, Aleteia donne la parole à des responsables d’organisations chrétiennes pour connaître leur président et leur programme politique idéaux.
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Le monde syndical vient de connaître une petite révolution : la Confédération française démocratique du travail (CFDT) est désormais le syndicat le plus représentatif du secteur privé au détriment de la Confédération générale du travail (CGT) dont elle a pris la place. Pour Joseph Thouvenel, vice-président de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), dont est issue la CFDT, le prochain président devrait s’inspirer de la figure de Saint-Louis.
Aleteia : Le premier tour de l’élection présidentielle se déroulera dans désormais moins de trois semaines. Quelle est selon vous le programme, la mesure, que le futur président doit absolument porter et mettre en place ?
Joseph Thouvenel : Plus qu’une mesure, c’est un projet que le futur président doit porter. Aujourd’hui, en France, il n’existe aucun projet, aucune ambition commune. Or il s’agit d’un élément indispensable pour fédérer, enthousiasmer, faire rêver, tout en demeurant réaliste et pragmatique. Dans le même temps, et de manière bien plus concrète, il faut s’attacher à valoriser nos savoir-faire, ceux des artisans, des industriels, des pays, des entrepreneurs, qui irriguent et font vivre notre territoire. Pour moi, c’est cela le cœur du programme idéal d’un président de la République. Si l’on veut prendre un exemple précis, rappelons que la France possède le deuxième plus vaste territoire maritime du monde. Reportons à la conquête, pacifique bien-sûr, de nos océans, de ce territoire immense et vierge sur le même modèle que ce qu’ont fait les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale avec la conquête spatiale. Elle a fait rêver le peuple américain et le monde entier. La France peut agir de même.
Et quel serait selon vous le président idéal, celui ou celle qui pourrait mettre en œuvre cette ambition ?
Le président idéal est évidemment un homme d’État. Inspirons-nous d’un homme d’État idéal : Saint-Louis. Ce roi a d’abord mis fin à un conflit qui durait depuis plus de cent ans, entre les Capétiens et les Plantagenets. Il a agrandi son territoire, consolidé la France, mais il n’a pas fait que ça : il a atténué les effets de la féodalité, en développant ce qu’il a appelé lui-même le bien commun. Il a développé la justice, en imposant la présomption d’innocence, ou en interdisant l’ordalie, le jugement de Dieu, une épreuve judiciaire. Saint-Louis est aussi à l’origine d’institutions qui deviendront le Parlement et la Cour des comptes. Roi-bâtisseur, il a construit des églises, des abbayes, des hospices, pour venir en aide aux plus faibles. Sa réputation était telle que l’on faisait appel à lui au-delà des frontières du royaume. Les monarchies d’Europe sollicitaient ainsi son arbitrage dans leurs conflits internes. C’est cela un chef de l’État, un homme ou une femme qui manifeste une grande ambition, le souci du bien commun, qui veille à la justice, qui s’intéresse aux plus pauvres et qui sait organiser le pays.
Quels sont les points qui doivent retenir l’attention des chrétiens dans les programmes et débats de la prochaine élection présidentielle ?
On doit veiller à ce que la volonté du futur chef de l’État soit d’œuvrer en faveur du respect et de la dignité inaliénable de chaque personne, dans la double dimension matérielle et spirituelle. Sa vision de l’être humain doit être juste. Parmi les points d’attention prioritaires du chrétien : les questions liées à la marchandisation de l’humain, au trafic d’êtres humains, à la GPA, mais aussi au repos dominical, ce moment pendant lequel l’être humain peut faire autre chose que produire et consommer. C’est cela, veiller à la dignité de l’être humain.
Propos recueillis par Margot Vignaud.