Après sa catéchèse sur Abraham, modèle d’espérance pour tous les chrétiens, le Saint-Père a évoqué le drame des populations de sa terre, prises dans les feux de la bataille de Mossoul. L’espérance chrétienne ne repose pas “sur les raisonnements, sur les prévisions et les convictions humaines mais (…) se produit quand il n’y a plus rien à espérer”, a déclaré le pape François dans sa nouvelle catéchèse sur l’espérance chrétienne. À l’audience générale, ce mercredi 29 mars, place Saint-Pierre, rapporte l’agence I-media, le Saint-Père a appelé fidèles et pèlerins à “ouvrir” grand leurs cœurs à l’approche de Pâques, leur rappelant que “même face à la mort”, Dieu est celui “de la résurrection et la vie”.
Au cours de l’audience, les pensées du Saint-Père sont également allées aux populations irakiennes, victimes ces derniers jours de violents combats entre les djihadistes de Daesh et les forces armées irakiennes. En particulier aux populations civiles de Mossoul, “piégées” dans les quartiers occidentaux de Mossoul, et aux déplacés de guerre, appelant de nouveau la communauté internationale à « multiplier ses efforts » pour assurer la protection des civils.
Appel pour l’Irak
La protection des civils en Irak constitue “un impératif et une urgence”, a rappelé le Pape dans son appel en faveur des populations irakiennes. Un appel lancé alors que se poursuit, depuis la mi-février, l’offensive visant à déloger de Mossoul les djihadistes du groupe État islamique (EI). Dimanche dernier, les forces américaines ont reconnu leur responsabilité dans l’attaque meurtrière du 17 mars qui a fait 150 morts parmi les civils. Selon les chiffres de l’Église chaldéenne, rapportés par l’agence Fides, le bilan des “victimes innocentes” depuis ce jour s’élèverait à 500 morts.
Une délégation interreligieuse irakienne – chiites, sunnites, chrétiens, yézidies et mandéens – assistaient à l’audience générale, rapporte l’agence I-Media. Après les avoir salués, le Saint-Père a loué “la richesse de cette chère nation irakienne” qu’elle doit à “cette mosaïque” de peuples qui “représente l’unité dans la diversité, la force dans l’union, la prospérité dans l’harmonie”. “Chers frères, les a-t-il encouragés, je vous invite à persévérer dans cette voie, et à prier que l’Irak trouve dans la réconciliation et dans l’harmonie, paix, unité et prospérité, entre ses diverses composantes ethniques et religieuses”.
Suivre l’exemple d’Abraham
Faire confiance “au Dieu de la résurrection et de la vie” qui “arrache au désespoir et à la mort”. Telle était l’exhortation du pape François dans sa catéchèse, peu auparavant. Une catéchèse centrée sur l’espérance d’Abraham, “notre père dans la foi “et, selon saint Paul, “notre père dans l’espérance”.
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Le Dieu qui se révèle à Abraham est “le Dieu qui sauve, le Dieu qui fait sortir du désespoir et de la mort, le Dieu qui appelle à la vie”, a développpé le Pape. Son espérance s’enracine dans sa foi, “une espérance capable d’aller au-delà de toute espérance, de se manifester là où, humainement, il n’y a plus d’espérance”, et qui est un modèle à suivre pour tous les baptisés. En ne faisant donc pas confiance “à nos sécurités, à nos raisonnements, à nos propres forces”, a poursuivi François, mais “au Dieu de la résurrection et de la vie qui maintient sa promesse à l’heure de l’épreuve et de la mort”.
Et d’interpeler alors une dernière fois les fidèles et les pélerins la foule immense sur la place Saint-Pierre avant de la quitter : “Ouvrez vos cœurs et cette force de Dieu vous fera avancer, vous fera des choses miraculeuses et vous enseignera ce qu’est l’espérance. Ceci est l’unique prix à payer : pensez à ouvrir votre cœur à la foi et Lui fera le reste”.